Je n’ai pas la prétention de me substituer aux neurologues, mais je voudrais vous faire partager mes réflexions et observations. C’est du vécu, du ressenti, associés à des lectures assez bien digérées. Voici.
Et pardonnez-moi d’être un peu technique - je vais essayer de fleurir mon propos.
Il se trouve que c’est notre tête - la boîte à idées, la salle des machines - qui nous gouverne. Dans le cerveau, il existe une zone qui est le siège de notre pensée. Très riche, ce bassin fourmille de mille et une choses que nous avons engrangées depuis que nous sommes. Le cortex visuel associatif saisit les informations qui nous entourent pour les interpréter ensuite. Si par exemple vous voyez des petites masses vertes mobiles, vous vous dites "c’est un arbre" ou "ce sont des feuilles". Vous n’avez pas tout à fait tort. Vous croisez un visage dans la rue et vous vous dites : "je le connais "ou "il me semble avoir déjà vu ce visage quelque part."
Rentre ensuite en jeu un neurotransmetteur, que nous pourrions assimiler à un fil conducteur, qui transmet une information d’un point A vers un point B.
Ce neurotransmetteur, qui répond au joli nom de sérotonine est directement impliqué dans le cadre des TOCS.
Cette sérotonine fonctionne exagérément, un peu comme si elle était un pont drainant un intense trafic, un pont sur lequel filles et garçons danseraient, à en faire frémir les fondations. Cette effervescence phosphorescente, ce jaillissement explique que bien des obsessionnels versent dans la création artistique, avec plus ou moins de bonheur il est vrai. La vivacité, la fécondité de leur imagination donnent de surprenants résultats.
La lecture des informations est brouillée par une vision "effet de miroir" ; l’esprit établit des résonances et brûle les étapes des stades de perception.
Depuis que Pierre Janet a parlé, dans sa nosographie, de folie raisonnante, nous les "néo-névropathes", dans notre "charte", nous ne voulons plus de la fatalité, du psychiatre considéré comme un sphinx. Et même si nous sommes demandeurs, du mauvais côté du bureau, nous avons notre mot à dire. Nous sommes capables d’auto-analyse et de finesses de contemplateurs de synapses.
Quant aux médecins, en qui on remet nos neurones, ils font ce qu’ils peuvent. J’en connais de bons. C’est pour tout pareil. Les psychiatres ne se déplacent pas en soucoupe-volante et n’ont pas de baguette magique. Ils connaissent - et c’est tant mieux ! - les mêmes confrontations à la vie que vous et moi. Tout doit se placer dans la confiance accordée à son thérapeute. Je dis parfois maintenant à qui veut m’entendre : "Si vous le pouvez, liez-vous d’amitié avec un psy la retraite. Vous avez tout à y gagner. Il vous accordera plus de temps ; sa pratique lui a permis d’entendre suffisamment d’histoires pour que l’une d’elles ressemble la vôtre..."
Ne prenez pas un psy de gauche si vous êtes de droite. Prenez une femme si vous êtes un homme et n’ayez pas peur d’en changer si la couleur du papier peint de la salle d’attente ne vous convient pas."
Mais surtout, n’oubliez pas ces deux axiomes, assez parlants et profonds, je trouve :
"Ne parlez pas de votre santé à un médecin : il pourrait vous asservir" et "Le névrosé construit des châteaux en Espagne, le psychotique y habite, et le psychiatre encaisse le loyer".
"Le névrosé construit
des châteaux en Espagne ;
le psychotique y habite,
et le psychiatre encaisse le loyer."