Ce nouvel espace d'expression que je m'accorde -et j'ai longtemps fait de la "Résistance" face à cet outil moderne, subtil et dangereux, libérateur et tyran qu'est Internet- a pout vocation de donner à lire une production littéraire. J'aime les mots. J'ai la chance de pouvoir les partager et d'être rejoint par d'autres, que je remercie.
Vocation littéraire donc, mais pas seulement.
Une fois l'aspect purement égotiste et narcissique (que j'assume) déblayé, j'ai envie d'écrire que si j'aime avant tout les mots, j'ai aussi envie d'en faire les transmetteurs d'un parcours et d'une expérience de vie.
Or, il se trouve qu'après avoir été sous le joug de contraintes que je détaillerai, j'ai envie d'aller à l'essentiel.
Alors je dis : "Oui, il faut en finir avec cette hypocrisie induite par le sexe." Tout commence par une giclée de sperme et tout se termine par une poignée de cendres. Que celle ou celui qui n'est pas d'accord me contacte.
Oui, je suis différent. Oui, je suis tracassé par le sexe, par mon sexe. Oui, j'aime être fouetté. Oui, j'aime fouetter. Oui, les bottes et les cuissardes me font bander.
Les pratiques SM sont-elles condamnables ? J'ai été élevé dans un milieu conservateur, catholique. J'en ai gardé les valeurs de morale, d'ordre, de travail, mais tenté d'édulcorer la culpabilité qu'il induit. Et pourtant, je n'ai pas voté Sarkozy.
Aujourd'hui, à la lecture de la presse, j'ai été interpellé par une affaire qui est actuellement jugée par la cour d'assises de Paris.
C'est l'histoire d'un prêtre qui a fait voeu de chasteté mais que les élans naturels du corps ont rattrapé. Il est mort au cours d'une rencontre SM.
"La Dépêche du Midi", sous le titre : "réclusion pour le meurtrier sadomasochiste" écrit :
"L'enquête et les débats ont démontré que le prêtre, dépeint comme un boute-en-train assumant mal sa chasteté imposée par sa fonction aimait se faire attacher par ses amis. (...) L''accusé, qui dès l'instruction avait comparé la "pulsion" de l'étranglement à un "crash de disque dur" a raconté au procès avoir répondu aux "provocations" du prêtre.
Et "Libération", sous la plume d'Eric Favereau, rapporte de manière plus fouillée :
"Il faut s'habituer à l'ambiguïté des êtres." avait lâché au début de son réquisitoire l'avocat général (...) "Il y a le jour, il y a la nuit, mais au même moment, il peut y avoir le jour et la nuit. Pendant près de deux heures, non sans talent, citant Sartre et Rimbaud, le magistrat a tenté de donner un sens à un crime dont il n'y a qu'une seule version : celle [du meurtrier] (...)
Des jeux sexuels ? (...) Reste que ce soir là, le 3 novembre 2004, après un repas un peu arrosé, cela a dérapé. Quand on accomplit une contrainte, quand on exerce une violence, n'y a-t-il pas une forme de contagion sur celui qui va les exercer ? s'est alors demandé l'avocat général, suggérant que les gestes de ligotage effectués par l'accusé avaient peut-être crée une envie de violence".
Ce premier billet est bâclé. Tant pis ! J'ai tellement de choses à dire. Je me console en me disant qu'un texte peut être amendé.
Joël Fauré
A lire :
- "La Dépêche du Midi" 8 mai 2007, page 8
- " Libération" 8 mai 2007, page 20