2 juin 2007
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Lettre à Jean-Paul DUBOIS... pour "Hommes entre eux" (Editions de l'Olivier)
Cher monsieur,
J'éprouve l'irrépressible besoin, une fois un livre terminé, d'entrer en relation avec les auteurs qui m'ont surpris, ému, bousculé, touché, percuté...
Ainsi Caroline Lamarche, Nina Bourraoui, Joël Egloff dernièrement, comme Jean-Pierre Chabrol et Jean d'Ormesson hier, ont-ils "fait les frais" de ma manie.
Je suis heureux que certains soient devenus autre chose que des silhouettes de papier : des amis.
Ainsi, vous, Jean-Paul Dubois...
J'avais beaucoup entendu parler de vous et n'avais rien lu. On ne se refait pas. Je n'avais pas d'ondes. Vos livres ne clignotaient pas, ne m'appelaient pas.
Et puis, j'ai lu un, deux bons papiers sur votre petit dernier.
Sur la table de la librairie, "Hommes entre eux" m'a murmuré.
Alors, je l'ai ouvert et lu l'incipit. Et le premier chapitre.
Et j'ai été gagné par cet appétit qui fait qu'on ramène des ouvrages chez soi, pour les dévorer à l'abri des blizzards.
Au bout du deuxième chapitre, qui m'avait brossé les portraits des deux hommes, mon obsession a été la suivante : pourvu qu'il ne fasse pas apparaître "in vivo" LA femme dans ses lignes.
C'est justement son absence, cruelle, qui la rend plus précieuse, plus désirée (Personnellement, je suis tombé amoureux d'elle.)
A mon humble avis, vous avez réussi le tour de force de célébrer LA femme, sans jamais la faire apparaître.
Alors, après, comment vous dire l'envie d'approcher l'auteur, surtout quand elle est renforcée par une bonne émission sur France Inter. Vous devisez en marchant avec une journaliste. Etait-elle jolie ?
"Je veux connaître un maximum de gens, de situations." disiez-vous entre autres. Or donc, vous contacter ?
Je vous sais Toulousain, et je pense aux pages blanches... de l'annuaire.
Inutile de cacher la petite fierté de vivre dans les mêmes km². Inutile de vous dire que la manoeuvre d'approche m'est spontanément apparue plus aisée.
Un Jean-Paul Dubois dans l'annuaire. J'appelle.
" - Pardonnez-moi pour cette question, mais êtes-vous Jean-Paul Dubois l'écrivain ?
- Non, je suis le Jean-Paul dubois le lecteur..."
S'est alors instauré avec mon interlocuteur, ma foi fort affable, un dialogue très agréable. Il vous connaît. Il m'a dit qu'il lui arrivait de recevoir votre courrier, il m'a dit...
Et maintenant ?
Me présenter ?
Vous dire que, comme Paul Hasselbank, je suis valétudinaire, pour faire vibrer votre fibre caritative ?
Vous dire que je serais heureux de partager un instant avec vous, autour de quelque chose de rond, un verre, une tasse, des yeux ronds comme des soucoupes ?
Surtout ne pas vous dire que j'écris.
Surtout ne pas vous dire que votre adresse m'a été transmise par la bibliothéquaire de l'Ordre des Avocats de Toulouse, auprès desquels vous avez fait sensation.
Je m'appelle Joël Fauré, (...)
Je vous dit ici toute mon envie d'écrire : "A bientôt ?"
Cordialement,
Joël Fauré
Cher monsieur,
J'éprouve l'irrépressible besoin, une fois un livre terminé, d'entrer en relation avec les auteurs qui m'ont surpris, ému, bousculé, touché, percuté...
Ainsi Caroline Lamarche, Nina Bourraoui, Joël Egloff dernièrement, comme Jean-Pierre Chabrol et Jean d'Ormesson hier, ont-ils "fait les frais" de ma manie.
Je suis heureux que certains soient devenus autre chose que des silhouettes de papier : des amis.
Ainsi, vous, Jean-Paul Dubois...
J'avais beaucoup entendu parler de vous et n'avais rien lu. On ne se refait pas. Je n'avais pas d'ondes. Vos livres ne clignotaient pas, ne m'appelaient pas.
Et puis, j'ai lu un, deux bons papiers sur votre petit dernier.
Sur la table de la librairie, "Hommes entre eux" m'a murmuré.
Alors, je l'ai ouvert et lu l'incipit. Et le premier chapitre.
Et j'ai été gagné par cet appétit qui fait qu'on ramène des ouvrages chez soi, pour les dévorer à l'abri des blizzards.
Au bout du deuxième chapitre, qui m'avait brossé les portraits des deux hommes, mon obsession a été la suivante : pourvu qu'il ne fasse pas apparaître "in vivo" LA femme dans ses lignes.
C'est justement son absence, cruelle, qui la rend plus précieuse, plus désirée (Personnellement, je suis tombé amoureux d'elle.)
A mon humble avis, vous avez réussi le tour de force de célébrer LA femme, sans jamais la faire apparaître.
Alors, après, comment vous dire l'envie d'approcher l'auteur, surtout quand elle est renforcée par une bonne émission sur France Inter. Vous devisez en marchant avec une journaliste. Etait-elle jolie ?
"Je veux connaître un maximum de gens, de situations." disiez-vous entre autres. Or donc, vous contacter ?
Je vous sais Toulousain, et je pense aux pages blanches... de l'annuaire.
Inutile de cacher la petite fierté de vivre dans les mêmes km². Inutile de vous dire que la manoeuvre d'approche m'est spontanément apparue plus aisée.
Un Jean-Paul Dubois dans l'annuaire. J'appelle.
" - Pardonnez-moi pour cette question, mais êtes-vous Jean-Paul Dubois l'écrivain ?
- Non, je suis le Jean-Paul dubois le lecteur..."
S'est alors instauré avec mon interlocuteur, ma foi fort affable, un dialogue très agréable. Il vous connaît. Il m'a dit qu'il lui arrivait de recevoir votre courrier, il m'a dit...
Et maintenant ?
Me présenter ?
Vous dire que, comme Paul Hasselbank, je suis valétudinaire, pour faire vibrer votre fibre caritative ?
Vous dire que je serais heureux de partager un instant avec vous, autour de quelque chose de rond, un verre, une tasse, des yeux ronds comme des soucoupes ?
Surtout ne pas vous dire que j'écris.
Surtout ne pas vous dire que votre adresse m'a été transmise par la bibliothéquaire de l'Ordre des Avocats de Toulouse, auprès desquels vous avez fait sensation.
Je m'appelle Joël Fauré, (...)
Je vous dit ici toute mon envie d'écrire : "A bientôt ?"
Cordialement,
Joël Fauré