3 juin 2007
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16:40
Je dédie ce texte à Camille et Aurora et je leur pose la question : "Ce blog doit-il être littéraire et érotique"
ou "érotique et littéraire" ? Je suis un pacifiste et je tiendrai compte de toutes les sensibilités. Il doit bien exister un moyen de trouver un conpromis.
Même s'il lâche, vers la fin, le mot "d'obsessionnel", on sent chez Pierre Bayard, professeur et psychanaliste -j'aime bien les professions qui commencent par un "p"- la prestance du premier de la classe.
Impeccable, sûr de lui, tiré à quatre épingles, les doigts savants de ce qu'ils vont dire -très bien le système de lecture de Proust, illustrés par cadres digitaux, inflorescences, en faisant fi des virgules et des points-virgules (Hourrah ! J'y avais pensé moi aussi. !)-.
Il est interrogé par un apparemment copain de banc de fac qui le tutoie.
Première question : "Qu'entends-tu par non-lecture ?"
Pierre Bayard parle du livre en tant qu'objet mobile, des erreurs policières, prétend qu'Agatha Christie s'est trompée en écrivant "Le meurtre de Roger Ackroyd". Rien de moins que ça, elle s'est juste trompée d'assassin ! J'ai lu le bouquin. Alors, j'ai été floué ?
J'angoisse un peu. Et puis je décroche...
La longue tirade de Pierre Bayard est pédante : ça ressemble à un long tunnel sans fin. Je ne comprends rien.
Près de moi, une dame sort un carnet de croquis et se met à croquer les gens du premier rang.
Bon trait.
J'ose lui dire : "Bonsoir, votre trait est magnifique ; puis-je oser vous demander de croquer de dos de la jeune femme devant moi ?" Je ne vois pas son visage, mais je suis subjugué par sa longue chevelure, qui me semble, d'emblée, "peignable".
" - Je ne peux pas, elle est trop près." elle me répond, la dessinatrice.
Retour à l'entretien. Je raccroche. Pierre Bayard, pince-sans-rire, fait l'humour. Ainsi, c'est comme ça qu'il faut le voir : drôle.
Il fustige les journalistes qui, bêtes, "sortent des phrases hors de leur contexte."
Des gens cultivés se mettent à poser des questions.
Un micro HF circule. Je m'en saisis.
" - Avez-vous pu cerner le contour, le profil de vos lecteurs ?" je demande.
" - Le titre est déclencheur. Il déculpabilise. Le livre se trouve en supermarché."
" - Sous cellophane, alors ?" que je dis.
" - Oui, c'est pas plus mal."
Joël Fauré
Pierre Bayard était invité par la librairie "Ombres Blanches" le 15 mars 2007.
Même s'il lâche, vers la fin, le mot "d'obsessionnel", on sent chez Pierre Bayard, professeur et psychanaliste -j'aime bien les professions qui commencent par un "p"- la prestance du premier de la classe.
Impeccable, sûr de lui, tiré à quatre épingles, les doigts savants de ce qu'ils vont dire -très bien le système de lecture de Proust, illustrés par cadres digitaux, inflorescences, en faisant fi des virgules et des points-virgules (Hourrah ! J'y avais pensé moi aussi. !)-.
Il est interrogé par un apparemment copain de banc de fac qui le tutoie.
Première question : "Qu'entends-tu par non-lecture ?"
Pierre Bayard parle du livre en tant qu'objet mobile, des erreurs policières, prétend qu'Agatha Christie s'est trompée en écrivant "Le meurtre de Roger Ackroyd". Rien de moins que ça, elle s'est juste trompée d'assassin ! J'ai lu le bouquin. Alors, j'ai été floué ?
J'angoisse un peu. Et puis je décroche...
La longue tirade de Pierre Bayard est pédante : ça ressemble à un long tunnel sans fin. Je ne comprends rien.
Près de moi, une dame sort un carnet de croquis et se met à croquer les gens du premier rang.
Bon trait.
J'ose lui dire : "Bonsoir, votre trait est magnifique ; puis-je oser vous demander de croquer de dos de la jeune femme devant moi ?" Je ne vois pas son visage, mais je suis subjugué par sa longue chevelure, qui me semble, d'emblée, "peignable".
" - Je ne peux pas, elle est trop près." elle me répond, la dessinatrice.
Retour à l'entretien. Je raccroche. Pierre Bayard, pince-sans-rire, fait l'humour. Ainsi, c'est comme ça qu'il faut le voir : drôle.
Il fustige les journalistes qui, bêtes, "sortent des phrases hors de leur contexte."
Des gens cultivés se mettent à poser des questions.
Un micro HF circule. Je m'en saisis.
" - Avez-vous pu cerner le contour, le profil de vos lecteurs ?" je demande.
" - Le titre est déclencheur. Il déculpabilise. Le livre se trouve en supermarché."
" - Sous cellophane, alors ?" que je dis.
" - Oui, c'est pas plus mal."
Joël Fauré
Pierre Bayard était invité par la librairie "Ombres Blanches" le 15 mars 2007.