23 juin 2007
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17:21
Mon père gisait...
Mon père termine de se décomposer dans sa tombe. J'irai sans doute le rejoindre. Peut-être serais-je à sa gauche ? Au fronton du caveau familial, il est gravé "Famille Sans Fauré" Famille sans Fauré ? Non, ce n'est pas la proposition d'exclusion. Un de mes aïeux était "sans".
Brel doit être en os. Je ne sais pas si le climat des Marquises agit sur les dépouilles. Je ne sais toujours pas s'il faut donner du crédit à la science ou à la religion. Vivre reste un mystère total. Ce qui, certains matins, à jeun de volonté (qui est une faculté et une énergie), me fait cruellement souffrir.
Inventaire.
Cher Jacques,
Je suis retourné dans le cinéma de Roubaix après tes adieux comme tu me l'as demandé... J'ai procédé à l'inventaire et j'ai tout récupéré. Tout était bien là : une guitare, une chope de bière, une pendule d'argent, une autre bière, un manteau de velours, un nez comme un melon, une statue, une valise dans chaque main, un canon, un trou dans la serrure, un petit chapeau, une petite auto, une nappe trop blanche, un accordéon rance, un point à l'envers : une mitraillette, un point à l'endroit : une trompette, une chambre sans berceau, un berceau, un divan de roi, un grand verre de grand'messe, un doigt de couvent, des perles de pluie, des bonbons, du buvard, du lilas, du fric, deux bouts d'aile, dix éléphants, vingt ans, cent kilos, trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman et... une dernière bière...
Encore un seuil critique.
J'ai peur que ce livre ne marche pas. Dans mes cauchemars, je vois d'énormes marteaux qui pilonnent les invendus. Au moins pire, je le retrouve dans des solderies à bas prix. Dans mes meilleurs rêves, je le vois ceint d'un bandeau rouge, en édition de poche, en édition club... Je suis invité à la Librairie Privat ; c'est Marie-Louise Roubaud de "La Dépêche du Midi" qui m'interroge.
Maddly m'a dit.
Jacques Brel lui avait dit de dire : "Tu leur diras" à toutes celles et à tous ceux qui lui poseraient des questions sur un malaise aux Canaries, un bateau, un avion, une île, des rubans impressionnés de chansons inédites...
Maddly, sollicitée à deux reprises, a toujours accepté mes invitations. L'une pour l'inauguration de la salle Brel, l'autre pour une émission que j'animais alors sur une radio locale.
Vilipendée par certains, elle a été pourtant une présence rassurante, riante et aimante auprès du Brel finissant des années "Marquises". Leur rencontre se passe en Antigua, en Guadeloupe. Ils tournent ensemble une scène de "L'aventure, c'est l'aventure" de Claude Lelouch. Maddly et Jacques deviennent amis, amants. En 1973, ils embarquent sur le même bateau, l'Askoy, et entament un tour du Monde. Ils poseront le sac à Atuona, île d'Hiva-Oa, aux Iles Marquises.
Que reproche-t-on en fait à Maddly ? D'avoir été cheftaine des Clodettes de Claude François ? D'avoir tourné dans "La piscine" avec Delon ? D'avoir été dans l'ombre d'un grand homme, situation ô combien difficile ? De prétendre, Brel post-mortem, entrer en communication avec lui ?
Lors d'une émission radio, je lis à Maddly le passage d'un de ses livres, "Pour le jour qui revient." :
"Il était environ quatre heures du matin. Je me sentais revenir progressivement à un sommeil proche du réveil, un état particulier dans lequel la conscience est entière. C'est alors que je détectai la présence de Jacques Brel. J'aurais voulu exploser tellement j'étais bouleversée mais je savais que je devais me concentrer pour ne pas faire fondre la concrétion de sa volonté et, surtout, ajouter mon énergie à la sienne. Il posa sa main sur ma tête et approcha sa bouche de mon oreille.
Je me contenais. Surtout ne pas faire de mouvement brusque ! Je montai lentement une main jusqu'à ma tête pour toucher ce que j'y sentais posé. A ce moment-là, très précisement la forme, le volume des doigts qui me tenaient la tête furent en contact avec les miens. Je fus emplie d'une émotion telle qu'il m'est impossible de la décrire. Jacques Brel murmura : "Si je t'appelle, est-ce que tu viendras ?" Je m'entendis répondre "oui". J'avais reconnu sa voix."
("Pour le jour qui revient", Eva Peyret editeur, 1988, page 155.)
Et comme je faisais remarquer à Maddly que, peut-être, certains passages allaient faire douter certains, elle me répondit : "Ca, c'est leur problème..."
(A suivre)
Joël Fauré
----
Brèves :
CA VOUS EN BOUCHE UN COIN !
"Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claque
Elle aurait sûrement partagé
Les coups du sort et les pavés
Les filles et les coups de matraque."
Maxime Le Forestier (Mon frère)
Si la vie s'était comportée mieux, elle m'aurait permis de faire ce que j'ai toujours eu envie de faire : artiste ou journaliste.
Si j'avais été journaliste, j'aurais bien aimé tenir une rubrique, que j'aurais intitulé "Ca vous en bouche un coin"... Oui, j'aurais bien vu ça dans un coin de page, un peu comme le succulent billet quotidien d'Alain Rémond dans "La Croix".
Ca vous en bouche un coin :
"Sans oublier Joël"
Je me souviens qu'enfant, déjà surnuméraire il faut croire, je lisais avec humiliation les quelques lettres reçues par mes parents et les trois mots qui les clôturaient : "Sans oublier Joël".
Oh, bien sûr, il n'en recevaient pas des tonnes, mais suffisamment pour que la formule imprime à tout jamais un irréparable traumatisme.
Tout à la fin des voeux et des longues phrases dédiés aux uns et aux autres, à propos de leurs travaux, leurs qualités, leurs capacités, tombaient ces insidieux "Sans oublier Joël". Autrement dit, l'antiphrase, "puisqu'on peut pas faire autrement, hein ?", le petit bonbon acidulé et poivré, tout préparé pour le petit retardataire tardillon.
Voilà, à mon avis, ce qui explique pourquoi je suis devenu auteur très dramatique : pour oublier d'oublier.
JF
*
"Alors, vos impressions ?"
Parmi toutes les propositions de spectacles qui vous seront faites, ce sera bien le Diable si vous n'en trouvez pas une qui répondra à vos attentes, qui vous touchera... Il y en a d'autres qui vous laisseront incolores, déçus, franchement mal à l'aise ou mécontents...
Le plus dur, ensuite, sera d'émettre un avis "à chaud", à l'issue des représentations, où la jolie fille en crinoline de tout à l'heure se retrouve en jeans-baskets, sous l'amicale pression de l'entourage. A mon avis, il ne faut pas voir les artistes après le spectacle. On a tout le loisir de leur dire qu'on les aime après "après".
Si toutefois vous ne pouvez pas vous y dérober, vous pourrez vous inspirer de certains critiques patentés qui ont leur parade.
Petit florilège.
"Effectivement, j'ai vu cette pièce. Mais il faut dire que je l'ai vue dans de très mauvaises conditions : le rideau était levé !"
Ou encore : "Si vous faites en sorte d'arriver bien après le début et si vous prenez la précaution de partir bien avant la fin, vous aurez l'impression de ne pas trop vous être ennuyé."
Et puis : "Je n'ai que deux mots à vous dire : bras, veau !"
Et enfin : "Si j'avais su que c'était aussi bête, j'y aurais amené les enfants."
Rosse, cynique, ironique, franc, direct, ému, faux-derche, béni oui-oui, comédien, directeur (de conscience !), vous ferez comme bon vous semble.
Vous pourrez aussi adopter le silence.
"Rien ne rehausse plus l'autorité que le silence. Le silence est la splendeur des forts et le refuge des faibles."
JF
P.S. : Merci aux auteurs de ces bons mots et morceaux choisis. Parmi ceux-ci, Cocteau et de Gaulle. Ce n'est pas rien !
*
"DE L'UTILISATION DE "A" ET DE "DE"
Celles et ceux qui ont choisi la démarche d'écrire, je veux parler des auteurs un peu scrupuleux et honnêtes, voient parfois leur vie polluée par de menus détails qui seraient d'insignifiantes broutilles sans le souci du beau, du bien faire, du rendu de qualité.
Par exemple, moi qui, par le passé, ai écrit une ou deux phrases dont je suis à peu près satisfait, c'est le choix des prépositions "à" et "de" dans la composition des textes qui donne lieu à d'affreux affrontements intérieurs. Ainsi, vous ferai-je participer à mes doutes : faut-il dire :"Je continue à l'aimer." ou bien : "Je continue de l'aimer."etc...
Vous l'avouerais-je ? Je connais des périodes de sécheresse préoccupantes. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul. Vous pourriez me dire : "Vous n'avez qu'à aller vous aérer et cultiver votre jardin." Et vous n'auriez pas tort.
Savez-vous que Courteline est resté bloqué deux ans sur une réplique ? Que Brassens a eu du mal à terminer sa chanson "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" parce qu'un mot - pédalo - l'indisposait ?
Non, écrire n'est pas une sinécure.
Et pourtant, que de joies écrire donne.
Ces faiblesses avouées, continuerez vous "à" me lire ou "de" me lire ?
JF
Mon père termine de se décomposer dans sa tombe. J'irai sans doute le rejoindre. Peut-être serais-je à sa gauche ? Au fronton du caveau familial, il est gravé "Famille Sans Fauré" Famille sans Fauré ? Non, ce n'est pas la proposition d'exclusion. Un de mes aïeux était "sans".
Brel doit être en os. Je ne sais pas si le climat des Marquises agit sur les dépouilles. Je ne sais toujours pas s'il faut donner du crédit à la science ou à la religion. Vivre reste un mystère total. Ce qui, certains matins, à jeun de volonté (qui est une faculté et une énergie), me fait cruellement souffrir.
Inventaire.
Cher Jacques,
Je suis retourné dans le cinéma de Roubaix après tes adieux comme tu me l'as demandé... J'ai procédé à l'inventaire et j'ai tout récupéré. Tout était bien là : une guitare, une chope de bière, une pendule d'argent, une autre bière, un manteau de velours, un nez comme un melon, une statue, une valise dans chaque main, un canon, un trou dans la serrure, un petit chapeau, une petite auto, une nappe trop blanche, un accordéon rance, un point à l'envers : une mitraillette, un point à l'endroit : une trompette, une chambre sans berceau, un berceau, un divan de roi, un grand verre de grand'messe, un doigt de couvent, des perles de pluie, des bonbons, du buvard, du lilas, du fric, deux bouts d'aile, dix éléphants, vingt ans, cent kilos, trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman et... une dernière bière...
Encore un seuil critique.
J'ai peur que ce livre ne marche pas. Dans mes cauchemars, je vois d'énormes marteaux qui pilonnent les invendus. Au moins pire, je le retrouve dans des solderies à bas prix. Dans mes meilleurs rêves, je le vois ceint d'un bandeau rouge, en édition de poche, en édition club... Je suis invité à la Librairie Privat ; c'est Marie-Louise Roubaud de "La Dépêche du Midi" qui m'interroge.
Maddly m'a dit.
Jacques Brel lui avait dit de dire : "Tu leur diras" à toutes celles et à tous ceux qui lui poseraient des questions sur un malaise aux Canaries, un bateau, un avion, une île, des rubans impressionnés de chansons inédites...
Maddly, sollicitée à deux reprises, a toujours accepté mes invitations. L'une pour l'inauguration de la salle Brel, l'autre pour une émission que j'animais alors sur une radio locale.
Vilipendée par certains, elle a été pourtant une présence rassurante, riante et aimante auprès du Brel finissant des années "Marquises". Leur rencontre se passe en Antigua, en Guadeloupe. Ils tournent ensemble une scène de "L'aventure, c'est l'aventure" de Claude Lelouch. Maddly et Jacques deviennent amis, amants. En 1973, ils embarquent sur le même bateau, l'Askoy, et entament un tour du Monde. Ils poseront le sac à Atuona, île d'Hiva-Oa, aux Iles Marquises.
Que reproche-t-on en fait à Maddly ? D'avoir été cheftaine des Clodettes de Claude François ? D'avoir tourné dans "La piscine" avec Delon ? D'avoir été dans l'ombre d'un grand homme, situation ô combien difficile ? De prétendre, Brel post-mortem, entrer en communication avec lui ?
Lors d'une émission radio, je lis à Maddly le passage d'un de ses livres, "Pour le jour qui revient." :
"Il était environ quatre heures du matin. Je me sentais revenir progressivement à un sommeil proche du réveil, un état particulier dans lequel la conscience est entière. C'est alors que je détectai la présence de Jacques Brel. J'aurais voulu exploser tellement j'étais bouleversée mais je savais que je devais me concentrer pour ne pas faire fondre la concrétion de sa volonté et, surtout, ajouter mon énergie à la sienne. Il posa sa main sur ma tête et approcha sa bouche de mon oreille.
Je me contenais. Surtout ne pas faire de mouvement brusque ! Je montai lentement une main jusqu'à ma tête pour toucher ce que j'y sentais posé. A ce moment-là, très précisement la forme, le volume des doigts qui me tenaient la tête furent en contact avec les miens. Je fus emplie d'une émotion telle qu'il m'est impossible de la décrire. Jacques Brel murmura : "Si je t'appelle, est-ce que tu viendras ?" Je m'entendis répondre "oui". J'avais reconnu sa voix."
("Pour le jour qui revient", Eva Peyret editeur, 1988, page 155.)
Et comme je faisais remarquer à Maddly que, peut-être, certains passages allaient faire douter certains, elle me répondit : "Ca, c'est leur problème..."
(A suivre)
Joël Fauré
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Brèves :
CA VOUS EN BOUCHE UN COIN !
"Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claque
Elle aurait sûrement partagé
Les coups du sort et les pavés
Les filles et les coups de matraque."
Maxime Le Forestier (Mon frère)
Si la vie s'était comportée mieux, elle m'aurait permis de faire ce que j'ai toujours eu envie de faire : artiste ou journaliste.
Si j'avais été journaliste, j'aurais bien aimé tenir une rubrique, que j'aurais intitulé "Ca vous en bouche un coin"... Oui, j'aurais bien vu ça dans un coin de page, un peu comme le succulent billet quotidien d'Alain Rémond dans "La Croix".
Ca vous en bouche un coin :
"Sans oublier Joël"
Je me souviens qu'enfant, déjà surnuméraire il faut croire, je lisais avec humiliation les quelques lettres reçues par mes parents et les trois mots qui les clôturaient : "Sans oublier Joël".
Oh, bien sûr, il n'en recevaient pas des tonnes, mais suffisamment pour que la formule imprime à tout jamais un irréparable traumatisme.
Tout à la fin des voeux et des longues phrases dédiés aux uns et aux autres, à propos de leurs travaux, leurs qualités, leurs capacités, tombaient ces insidieux "Sans oublier Joël". Autrement dit, l'antiphrase, "puisqu'on peut pas faire autrement, hein ?", le petit bonbon acidulé et poivré, tout préparé pour le petit retardataire tardillon.
Voilà, à mon avis, ce qui explique pourquoi je suis devenu auteur très dramatique : pour oublier d'oublier.
JF
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"Alors, vos impressions ?"
Parmi toutes les propositions de spectacles qui vous seront faites, ce sera bien le Diable si vous n'en trouvez pas une qui répondra à vos attentes, qui vous touchera... Il y en a d'autres qui vous laisseront incolores, déçus, franchement mal à l'aise ou mécontents...
Le plus dur, ensuite, sera d'émettre un avis "à chaud", à l'issue des représentations, où la jolie fille en crinoline de tout à l'heure se retrouve en jeans-baskets, sous l'amicale pression de l'entourage. A mon avis, il ne faut pas voir les artistes après le spectacle. On a tout le loisir de leur dire qu'on les aime après "après".
Si toutefois vous ne pouvez pas vous y dérober, vous pourrez vous inspirer de certains critiques patentés qui ont leur parade.
Petit florilège.
"Effectivement, j'ai vu cette pièce. Mais il faut dire que je l'ai vue dans de très mauvaises conditions : le rideau était levé !"
Ou encore : "Si vous faites en sorte d'arriver bien après le début et si vous prenez la précaution de partir bien avant la fin, vous aurez l'impression de ne pas trop vous être ennuyé."
Et puis : "Je n'ai que deux mots à vous dire : bras, veau !"
Et enfin : "Si j'avais su que c'était aussi bête, j'y aurais amené les enfants."
Rosse, cynique, ironique, franc, direct, ému, faux-derche, béni oui-oui, comédien, directeur (de conscience !), vous ferez comme bon vous semble.
Vous pourrez aussi adopter le silence.
"Rien ne rehausse plus l'autorité que le silence. Le silence est la splendeur des forts et le refuge des faibles."
JF
P.S. : Merci aux auteurs de ces bons mots et morceaux choisis. Parmi ceux-ci, Cocteau et de Gaulle. Ce n'est pas rien !
*
"DE L'UTILISATION DE "A" ET DE "DE"
Celles et ceux qui ont choisi la démarche d'écrire, je veux parler des auteurs un peu scrupuleux et honnêtes, voient parfois leur vie polluée par de menus détails qui seraient d'insignifiantes broutilles sans le souci du beau, du bien faire, du rendu de qualité.
Par exemple, moi qui, par le passé, ai écrit une ou deux phrases dont je suis à peu près satisfait, c'est le choix des prépositions "à" et "de" dans la composition des textes qui donne lieu à d'affreux affrontements intérieurs. Ainsi, vous ferai-je participer à mes doutes : faut-il dire :"Je continue à l'aimer." ou bien : "Je continue de l'aimer."etc...
Vous l'avouerais-je ? Je connais des périodes de sécheresse préoccupantes. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul. Vous pourriez me dire : "Vous n'avez qu'à aller vous aérer et cultiver votre jardin." Et vous n'auriez pas tort.
Savez-vous que Courteline est resté bloqué deux ans sur une réplique ? Que Brassens a eu du mal à terminer sa chanson "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" parce qu'un mot - pédalo - l'indisposait ?
Non, écrire n'est pas une sinécure.
Et pourtant, que de joies écrire donne.
Ces faiblesses avouées, continuerez vous "à" me lire ou "de" me lire ?
JF