Photo DR
A perdre haleine
Je me suis toujours demandé si I3rel avait une bonne haleine. Parce que, c'est bien connu, son carburant à lui, en dehors de la tendresse, c'était la clope et la bibine. Peut-être suçait-il des
dragées à la menthe ou à la réglisse ? D'autant plus que, d'après de ce que j'ai lu, les dents et le foie le gratifiaient, par ordre de survenue ou de surgissement, d'authentiques rages et
crises...
Ce que j'en dis, moi, après tout, je m'en fous. Il vaut mieux avoir mauvaise bouche que mauvaise conscience.
Opinions.
Pourquoi le rosier serait-il de gauche et le pommier de droite ?
Brel se dit "socialisant". Jojo lui fait lire "France Observateur" qui deviendra "Le Nouvel Observateur". Ma mère me dit qu'il faut voter à droite "parce qu'on va à l'église
et qu'il faut respecter les patrons qui nous font vivre." Ca se discute. Le temps a passé. Aujourd'huin, je ne sais plus où me situer. J'avoue qu'il m'arrive d'acheter "Le Nouvel
Obs'" pour avoir des nouvelles d'où je suis et pour les petites annonces érotiques...
Référendum.
Mourir : oui.
Souffrir : non.
Vieillir : non exprimé.
Brel a choisi.
Si la photo est bonne...
Je téléphone à Cazelles, à Lavaur. Je lui dit que je suis en train d'écrire ce livre. Il me dit qu'il a retrouvé dans ses archives des documents qui pourraient sans doute m'intéresser. Au Comité
des Fêtes de Lavaur, Cazelles a passé la main. Cazelles a constitué un dossier "Brel à Lavaur". Il en sort l'élégante brochure-programme des "Grandes Fêtes Générales de Lavaur
1962", et surtout, surtout, une photo.
Il est allé la faire retirer chez un ami photographe. Il ne sait plus très bien si c'est lui qui a pris le cliché à l'époque... Toujours est-il que, quand il tend le document à Cazelles, la
nostalgie l'envahit et quelques larmes perlent dans ses yeux...
Sur la photo, Brel est debout, dehors, sur une estrade décorée d'une sorte de treillage, derrière un micro à pied. En fond, on voit la frise des toits de maisons, et des fenêtres qui doivent
chanter leur chanson. Y avait-il quelqu'un, tapi derrière ? Ou des amants, là à s'aimer ?
Chemise blanche, costume sobre, il a les bras tendus vers le bas, poings serrés. Il transpire. Quelle était la météo sur le Tarn, en ce mois de septembre 1962 ? (Tiens, il faudra que j'aille
consulter les archives de "La Dépêche". Je suis certain qu'il a été pris quand il chantait : "Avec ses yeux mouillants, elle dit qu'elle partira, elle dit qu'elle me suivra, alors
pour un instant, pour un instant seulement, alors, moi, je la crois, monsieur, pour un instant, pour un instant seulement..." ou alors "Au carrefour des amitiés, la douleur s'évanouit,
broyée par nos mains serrées, voici..."
(A suivre)
Joël Fauré
------
Brèves :
FAN DE LIO
Lio est là. Je la lie au lit. Eux, ils ont élu une loi qui dit qu'une vie ne se tue pas. La vie de Lio, c'est ça. Vas ! Vis ! Le jeu, les ris. Je lui dit "Ici, la loi, c'est moi." Lio
dit : "Ce zig est fou. Il a un TIC ou un TOC ? Oui, c'est fou, cet ara a un mal qui tue.
"Tu as mal au dos ?" lui dis-je. "Non, j'ai l'ai le feu au cou." "Au cou ?"
Sus à ce con en rut.
Lio se vêt de peu. Lio nue, oh oui ! Lio ôte ses bas et va au lit, lit un peu.
Lio a un pli de Luc. Il lui dit sa foi.
Ne me dis plus mot.
Lio rit du zob du zig. Un zip en bas, et y'a peu, y'a nib.
Lio rit du vit de Jef, du cul de Luc et du con de Léa.
"Tu vas par là ?"
C'est pas pis que ça.
Ici, Lio ose un oeil sur un mur.
En mai, c'est sûr, il y a un max de pep à la TV et sur la FM. Son CD est bon. Elle dit un lai sur un air gai.
Zut ! sur le fil.
Toi, tu dis que tu vas à Dax en TGV. C'est Guy Lux qui l'a dit.
Si Lio lit ça et que ça lui va, c'est anticonstitutionnellement que je ferais sauter tous les verrous, tous les carcans et tous les cosets qui nous contraignent.
Fin