4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 16:52
L'homme qui vit et l'homme qui écrit.
Moi, si j'ai écrit ce livre, c'est bien sûr parce que j'ai très bien connu Jacques Brel, et l'ai beaucoup admiré, et qu'il me manque, mais c'est aussi parce que je suis à la recherche d'une reconnaissance. Faute avouée est bien à demie pardonnée ? S'il y a des papiers dans la presse sur ce livre, je les découperais et je serais content. C'est un phénomène de compensation. A Brel qui disait "être une aspirine" pour certains, je crois qu'aujourd'hui je pourrais enfin avouer, comme j'ai pu le faire à Nougaro, ma grande carence affective. Et la grande blessure en bas de mon ventre, la cicatrice blanchâtre qui court sur la hampe de mon sexe.

Voyage à Montpellier.
Voilà, c'est dit. Le docteur m'a conseillé d'aller consulter à Montpellier un éminent urologue, le professeur Grasset ; je lui raconte la petite histoire qui fait de moi le petit garçon tourmenté que je suis resté, toujours accompagné de sa mère : "A 10 ans, j'ai subi une circoncision pour remédier à un phimosis. Cette intervention a été réalisée à vif. J'ai hurlé avec les loups. Le docteur de l'époque, devant mes cris, a bâclé son travail. Ce fut un magistral loupé. Depuis, j'ai vécu avec un sexe charcuté, empêchant toute forme d'expression amoureuse et sexuelle." Le professeur m'a dit : "Effectivement, c'est un beau gâchis." Je présente un brièveté du frein et une étroitesse de l'anneau préputial, rendant douloureuses voire impossibles toutes formes de pénétration. Lorsque je suis ressorti de l'hôpital, je me suis souvenu que j'étais à Montpellier. C'est là que Brel a tourné "L'Emmerdeur". J'ai voulu marcher sur ses pas. J'ai reconnu le Palais de Justice qui revient souvent dans les plans. Ca m'a fait penser que je pourrais porter plainte contre le charcutier qui m'avait amoché. Avec un bon "plan média", j'aurais pu faire un coup à faire bander la France ! Du coup, j'aurais pu écrire un livre avant celui-là, et je serais même allé chez Marc-Olivier Fogiel.
Près du Palais, un employé municipal s'occupe d'un massif de fleurs. Je m'approche. Je le questionne. Oui, il se souvient très bien d'un certain emmerdeur. Et nous avons parlé d'emmerdements.

Vous voyez, moi aussi, j'écris des chansons :
"Petite,
Ma mie, ma muse,
Ma mise, ma mue
Ma mise à nu.

Je vais mourir dans trois quarts-d'heure
Les roses sont encore au jardin
Elles embaument un vers mien
Un vers à moi, à toi, à eux
Un vers des jours heureux ;
Elles font de l'ombre à un lopin
Pas plus grand qu'un mouchoir de poche
Que hier mon père m'avait donné.
Je n'ai pas peur ; je suis serein...
Et toi ? Je veux que tu soies bien.

S'il suffisait d'ouvrir les bras
Pour fermer les blessures
Et de fermer les yeux
Pour ouvrir les serrures
S'il avait suffi de prendre la main
De quelqu'un qu'on aime bien
Et de la serrer si fort
Pour lui faire un enfant...
Nous l'aurions appelé Isabelle
Je t'aime.

Petite,
Ma mie, ma muse,
Ma mise, ma mue
M'a mise à nu.

Je vais mourir dans une demi-heure
Les roses ont triste figure
Elles dévisagent le ciseau
Qu'aiguise un oiseau de mauvaise augure
Je n'ai pas peur, j'en ai trop vu...
Et tu es là, chaud dans ma peau.
J'aurais aimé, au milieu de toi
faire grandir une caresse,
Faire jaillir une promesse
Et rester là, ivre de joie.
J'aurais aimé imprimer ma figure
Sur ta longue chevelure.
Je me suis épuisé à comprendre
Ce monde fou.
Je n'ai toujours rien compris,
Mais je t'aime. Je veux que tu sois bien.

Petite,
Ma mie, ma muse
Ma mise, ma mue
Ma mise à nues.

Je vais mourir dans un quart d'heure,
Les roses sont taillées en biseau,
L'amour s'est taillé du berceau,
Mon vers à moi va vers toi
Tu seras ma mémoire... Tu leur diras...
Ce monde est fou,
Mais il faut lui pardonner,
Il ne le fait pas exprès.
Je t'aime comme un fou.

Petite,
Ma mie, ma muse,
Ma mise, ma mue
M'a mise à nu.

Je vais mourir dans cinq minutes,
Les roses sont en gerbe,
Les vers à moi, à toi, à soi, à eux courent dans l'herbe ;
Ils préparent des poésies et des vers libres.
Ne clouez pas mon cercueil,
Laissez la tombe entr'ouverte,
Et les soirs de grand vent,
Je viendrai vous voir, en songe,
Au bout du long couloir, dans la chambre "oronge",
Et je vous aimerai comme avant.
Pe..."

Elle est pas mal, hein ?
Comment ? Des amis m'ont même dit qu'elle était très bien... très poétique, très émouvante... très... tout ça, quoi... Comment ? Si j'ai écrit la musique ? Non, hélas, je ne sais pas la musique et je ne dispose pas d'un François Rauber sous la main. J'ai seulement acheté un harmonica. J'ai peut-être du talent ?
Qui a dit : "Le talent, c'est d'avoir envie de faire quelque chose. Tout le restant, c'est de la sueur, c'est de la transpiration, c'est de la discipline." ?
Jacques Brel : réponse A
L'auteur de "Ne me quitte pas" : réponse B
Le comédien principal de "Mon oncle Benjamin" : réponse C
Quelqu'un que j'ai très bien connu : réponse D

(A suivre.)

Joël Fauré
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Brèves:

AVeC ou SaNG ? AVC ou SNG ?

Pourra-t-on parler du "Syndrome de Rocard à Calcutta" ? Je suis heureux de savoir que l'accident de la circulation sanguine dont à été victime l'ancien Premier Ministre n'a pas altéré ses fonctions vitales. Moi qui n'ai pas de sang bleu, mais une peur de cette couleur des atteintes cérébrales, j'ai été plutôt rassuré de voir qu'à 76 ans, on pouvait très bien désobstruer les artères, chasser le coma, et surtout demander à voir sa femme, ses lunettes, et à manger des mangues.
Dans son succulent billet de "La Croix" de ce jour, Alain Rémond écrit : "Aussitôt après son opération, Michel Rocard a réclamé, raconte son épouse Sylvie, ses lunettes, un livre de Jacques Attali et des mangues. (...) D'autres auraient demandé l'heure, le jour ou un verre d'eau. Michel Rocard lui, va droit à l'essentiel. Ses lunettes, pour voir le monde qu'il a failli quitter, le visage de sa femme. Et lire, toutes affaires cessantes, le livre de Jacques Attali, dans lequel il était sans doute plongé avant son hémorragie cérébrale.

*

Bonnes Feuilles : "RUSTICA"

Il existe encore une publication que l'on peut ouvrir tous les mercredis sans crainte de traumatisme. Pas de couverture racoleuse, pas de "people"... Et je suis fier d'en être un lecteur fidèle, attentif, amoureux. Cette très ancienne revue, c'est "RUSTICA", l'hebdo du jardin. Cette fidélité, "Rustica" me la rend bien. N'a-t-elle pas répercuté, dans son numéro 1857 (Semaine du 27 juillet au 2 août 2005) mon avis de recherche, dont je vous ai entretenu pas plus tard qu'hier, et concernant les fameux sapins de "Pif-Gadget" ?
"En 1975, j'ai planté un jeune sapin du Grand Nord, proposé alors par le magazine Pif-Gadget. J'ai souvent imaginé que d'autres enfants avaient fait de même. Que sont devenus ces sapins ? Vous pourriez être un relais efficace pour retrouver la trace de ce "gadget végétal" afin d'établir une sorte de sapineraie du coeur."
Les réponses ont dépassé toutes mes espérances. J'y reviendrai ici.
Si je ne me suis pas abonné à "Rustica", c'est tout simplement pour le plaisir de l'acheter "au numéro", et échanger quelques mots avec mon philosophe de marchand de journaux.
Dans l'édition de ce jour, on pourra se régaler au paradis des 1001 légumes, savoir pourquoi les géraniums jaunissent, sauver un oisillon (Un mésite ?), apprendre à faire son pain soi-même, et aménager les combles et le volume au dessus du garage. (L'article n'évoque pas l'option "donjon SM").

*
LES MOTS POUR LE DIRE

Vous croyez que, si je change les mots de bienvenue de mon blog par :
"- Je m'appelle Joël.
- Je suis né le 5 octobre 1962 à Toulouse (E.U.)
- Je recherche des femmes et des hommes fascinés comme moi par les bottes et les cuissardes, pour échanger états d'âme, états d'esprit, états de coeur et états de corps.
- Je suis fou.
- J'essaie de peindre des scènes de fellation sur des notices de médicaments."
ça va choquer ? Dites-moi...
Vous croyez que si j'écris :
"Quand je suce une queue, je suce une queue. Je ne suce pas un visage, ni un ventre. Je ferme les yeux et je suce une queue. Et je fais tout pour emmener les croyants au Paradis et les mécréants là où ils ont élu meilleur domicile."

...les instances de régulation vont me voiler d'un pudique mais fragile rideau "Attention, ce site est réservé à un public majeur et averti. Cliquez ICI pour commencer" ?

Joël Fauré

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commentaires

T
Oups... enfuis.. mille excuses<br /> <br /> « Tout peut s'oublier Qui s'enfuit déjà » (Brel).
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T
Je sais mais les mots se sont enfuit...
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J
Teb : Ce sont les pointillés qui sont intéressants...<br /> <br /> Aurora : Aujourd'hui, c'est l'ami Brassens qui m'a soufflé à l'oreille : "Je suis le pornographe du phonographe."<br /> <br /> Camille : Et tout finira en queue de poisson. Ou avec le chat à neuf queues ? <br /> <br /> Angélique : Bienvenue ici.<br /> Je vous mentirais si je vous disais que je n'avais pas osé un oeil derrière vos fenêtres... Je suis un homme...
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A
Tout est saveur pour Angélique dans ce blog,<br /> Réservé aux adultes ou interdit aux mineurs...<br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> Angélique
Répondre
C
La queue du chat, la queue du chien, la queue du rat, de la raie manta, du muscardin, du gecko, de l'anhingas, de la fringille, du lézard, de la baleine, de l'homme? Ah. Oh pardon, je me suis trompée, je croyais que j'étais sur un blog érotique et littéraire.
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petit jardin virtuel.

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en essayant le plus possible
de ne pas se cogner."

Georges PEREC



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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