15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 15:04
A Eric-Pierre Vigouroux,
Que j'ai perdu de vue.
Au mieux qu'il ait pu devenir.

Nous vous offrons en "bonus" à "J'AI TRES BIEN CONNU JACQUES BREL", ce texte qu'il aurait été dommage de mettre au rebut.

Un courrier pour "Brel, Poste Restante"
Eric-Pierre, à Rennes, poursuit ses études pour obtenir un brevet de peintre en lettres. Il a eu connaissance de mon opération "Poste Restante". Sa lettre à Jacques Brel, d'un lyrisme torride, est saisissante.

Tendre Jacques,
Jacques, je te connais et tu ne me connais pas.
Qu'importe, je vais t'écrire ces mots insensés que tu comprendras.
Tu es la cathédrale de vie où j'aime à me recueuillir.
J'y ai entendu ton psautier inspiré d'ombres bleues, rouges, vertes et de saphir.
Tu me mènes par les rivières rouges et noires,
Sur un vaisseau qui ne vogue pas par hasard
Vers les landes hermétiques du pays Perdu,
Au lointain jardin où vivent et chantent les élus.
Par l'éclatement de ton horizon,
Tu m'ouvres les portes de la perception.
O fulgurante errance cométée de mille couleurs ;
Tes chansons, jouissance vibrée qu'Ostendaise bombe et pleure
Aux rêves de pierre de tes lacs bleutés ;
Tes chansons, cathédrales bruissantes d'oraisons tourmentées ;
Tes chansons, cratères de spires, vivaces d'émotions dissertes,
Vivaces comme une mer d'écumes alertes ;
Tes chansons, dévalantes sur moi en oriflammes
Comme des bombances acides de rousses flammes ;
Tes chansons me sont un éther d'émeraude enivrante,
Sens désarimés des litanies délirantes ;
Tes chansons, vaisseaux cristallins qu'ambre brise.
Tes chansons sont des senteurs neuves qu'hantent et grisent
Les saveurs anciennes aux narines pelliculées ;
Tes chansons ourlent l'aube grège aux luminaires incendiés ;
Tes chansons, conscience mienne, désunie, divine,
Qu'un matin diamanté en pluie bruine ;
Tes chansons, délirances nacrées, sanglotantes, vrillées ;
Tes chansons, glacis de rubis de l'Olympe tombé ;
Tes chansons, marbrures altières d'émeraudes galères
Qu'avironnent de malins soldats fiers ;
Tes chansons, casques dorés, nuits de plomb,
Tes chansons que j'attellerai au char de Junon ;
Tes chansons, cycle drastique d'ersatz d'argenterie ;
Tes chansons, vibrato de lumière qu'ombre scie ;
Tes chansons, bois d'onde noire, viriles, fécondes ;
Tes chansons où mes rêves aux cimes abondent ;
Tes chansons, perception vibrante d'argent luisant
Planent sur les lacs abimés, ruisselants, dormants ;
Tes chansons, anges blonds, clairs, de feux ;
Tes chansons, en rangs serrés, sur nous fondent des cieux ;
Tes chansons, comme des rubis au coeur, en perles gouttent ;
Tes chansons, au cimetière, en filet vermeil dégouttent ;
Tes chansons où le sang de vie dévale en vasques ;
Tes chansons, ombrelles de vie, oeuvres d'or, pâles, pures ;
Tes chansons, poudre de grêle, blanches, dures ;
Tes chansons, de femmes, visages ovales de turquoise souriante ;
Tes chansons, corps graciles d'ondines éblouissantes ;
Tes chansons, saouleries marines d'embruns chauds
Tes chansons, cascades ruisselantes, perles de mots ;
Tes chansons ruissellent en flammèches d'ocre carminé ;
Tes chansons, aurores du monde, boréales, apurées ;
Tes chansons, royaume lumineux, clair, prafumé.

Eric-Pierre Vigouroux


PROCHAINEMENT SUR CET ECRAN
 "LA FEMME DE MA VIE"
Une confession bouleversante et drôle de Joël Fauré sur la femme qui a le plus compté dans sa vie.


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Brèves:

Linda

Linda Lemay, jolie frimousse et bonne plume, chante ce qu'elle écrit et écrit ce qui lui chante. Par exemple : "Les souliers verts"
"Il y a un lien très étroit entre les pieds, le sexe et l'imagination."
dit-elle.
Payse de Félix Leclerc, l'auteure Québecoise marche ainsi sur les traces de son illustre aîné : n'a-t-il pas écrit : "Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé..." ?

Anita

Anita Noël, aussi parfaitement lisible dans "Play-boy" que dans "La vie Catholique" a consacré quelques lignes à notre ami Raoul Jefe, dans le numéro 47 de "Play-boy" sus-cité.
Dans les colonnes du magazine de charme, Raoul Jefe est dépeint sous le double aspect qui le caractérise : fétichiste des bottes et sociétaire-rédacteur-fondateur d'"A propos de bottes"

Sarah

Sarah Biasini, fille de Romy Schnei
der, a répondu aux yeux doux de la télévision, qui lui a offert le rôle éponyme de "Julie, chevalier de Maupin".
A la question d'un journaliste "Comment entre-t-on dans la peau d'une jeune fille du VVIIe siècle ?", elle a répondu : "Les décors et les costumes participent beaucoup. Porter des habits d'époque et chausser des cuissardes, ça vous change une démarche, ça vous donne une autre allure !"

Monica

Botte Italienne.
Monica Bellucci, dans un entretien accordé à un tabloïd, s'est ainsi déchaussée et révélée spécialiste des logotypes et autres visuels : "Nous, les Italiennes, nous sommes nées pour susciter le désir, déclencher le plaisir. Regardez la forme de notre pays : ne dirait-on pas une cuissarde stylisée ?"

JF


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commentaires

J
Camille : Réponse immédiate pour sourire spontané.<br /> Je repense à une phrase de mon oncle (pas d'Amérique, mais mieux : de l'Aveyron !!!) Le hasard, les circonstances, la chance ou la malchance peuvent toujours donner en littérature un SUCCES inespéré ou un ECHEC immérité. Je réponds plus profondément dans votre boîte virtuelle, ma chère Camille...
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C
J'ai voulu lire "Trois jours chez ma mère", de F. Weyergans. Non seulement je cherche encore ce qui a fait de ce livre le Goncourt 2005, mais je me suis demandé à quoi bon lire un livre qui ne m'apportait aucun plaisir.Relégué au rang des "pas aimé"! sur ma bibliothèque (et pas lu jusqu'au bout...).<br /> En revanche, que fait dans ses tiroirs, le manuscrit de Joël "J'ai bien connu Jacques Brel", alors que chaque passage se dévore, se croque, se sent, se laisse lire à souhait! Heureusement que les blogs existent pour lui avoir permis de prendre l'air. Je lui accorderais volontiers un petit prix, un bout alors seulement, s'il vous plaît mesdames et messieurs les éditeurs...Non? Ah! Et, sur quels critères vous basez-vous pour éditer? Ah! Ah, intéressant, chut! il paraît que c'est secret top livre!
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