NOTES DE LECTURE
"Comment j'ai vidé la maison de mes parents."
Lydia Flem. (Editions du seuil)
Lydia Flem sait de quoi elle parle quand elle place ce titre en couverture de son livre, très à propos publié au "Seuil".
Ne dit-on pas d'un gardien de discothèque qu'il est "videur" dans une boîte ?
Les "vide-greniers" ne sont-ils pas à la mode ?
L'ampleur de la tâche est donnée. Elle est rude. Parce que "rien n'est neutre dans une maison."
A la mort de ses parents, Lydia Flem se retrouve face à un inventaire impressionnant.
Elle cite Pérec, et ses choses minuscules ; et Pierre Nora et ses "Lieux de mémoire".
Que faut-il garder ? Que faut-il jeter ? En tous cas, il faut "vider" comme on "vide un poulet". Très vite, nous apprenons que Lydia Flem est fille unique (ça a son importance),
donc sans conflit avec une fratrie, et que ses parents étaient manifestement des "accumulateurs". Dans la maison, elle retrouve des tickets de métro, des serviettes en papier annotées, et surtout
tous ses biberons qui l'alimentèrent bébé.
Les objets donnent ici matière à réflexion, à émotion, et à question. Devant cette "brocante de l'âme", l'héritière l'apprendra à ses dépens.
Sur le thème, on pense à "Une maison n'est rien" de Michel Besnier ; "La Maison Mélancolie" de François Nourrissier, et surtout à "La Cerisaie" de mon
camarade Tchékov.
Le travail de mémoire et de sélection que Lydia devra mener à bien est des plus ardus qui soient... Les "ça peut servir", "ça me rapelle", "Je jette pas, ça porterait
malheur" feront écho chez de nombreux obsessionnels et compulsifs.
Lydia Flem signe là un beau livre sans point final, utile et précieux, pour "l'aide à la décision" de celles et ceux qui sont dans l'évitement et la procrastination
Il faut savoir y mettre un point final.
"Comment j'ai vidé la maison de mes parents ?"
J'ai fait comme j'ai pu, pas comme j'ai voulu.
Joël Fauré
"Vous savez, une maison où on a passé quarante-cinq ans, c'est quelque chose, vous connaissez toutes les pierres, tous les grains de sable, toutes les bosses des champs. Ce n'est pas comme
ici où chaque geste demande réflexion et où, quand vous vous réveillez la nuit, vous restez à vous demander dans quel mauvais rêve vous êtes tant que vous ne vous reconnaissez pas, puis vous
comprenez que vous êtes réveillé, la mélancolie vous prend, la pire de toutes les maladies pour un vieux, et où vous enfuir ?"
Inès Cagnati "Mosé ou le lézard qui pleurait" - Denoël - 1979
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Brèves:
Quid Doc Gynéco
Je n'ai jamais compris qui était vraiment Doc Gynéco. Docteur ? Gynécologue ? (Un gynécologue, c'est quelqu'un qui travaille là où les autres
s'amusent.)
Son nom ne m'est pas étranger puisqu'il est parvenu jusqu'à moi. Dans les colonnes de "La Dépêche du Dimanche" d'hier, la journaliste
Françoise Cariès semble le connaître aussi. Et elle rapporte ses propos receuillis au milieu des "sarkozysés" du 14 juillet "nouvelle fourmule" : "Je préfère les femmes en uniforme
plutôt qu'en bas résille." Fétichiste avec ça ?
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Dialogue
Echange.
J'ai croisé chez l'épicier une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps.
Moi : "Alors,
qu'est-ce que tu deviens ? Tu travailles toujours là ?"
Elle : "Et oui ! Je suis toujours dans mon donjon !"
Moi :
"Dans ton donjon sadomasochiste ?"
Elle : "Oh non ! De princesse. Moi, je suis plutôt princesse."
JF
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PROCHAINEMENT SUR CET ECRAN
"LA FEMME DE MA VIE"
Une confession
bouleversante et drôle de Joël Fauré consacrée à la femme qui a le plus compté dans sa vie.