22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 15:09
La Maison.
Nous habitions, sur les "Champs Grands", une maison très grise et isolée, en orée de la forêt de Buzet-sur-Tarn.
Buzet-sur-Tarn et Bessières se touchent mais ne se confondent pas.
Je n'ai pas gardé de souvenirs de la ferme où vivaient mes parents avant qu'ils "fassent construire" en 1967. Je n'ai retrouvé que des éclats. M'est avis qu'ils ont emprunté une somme que ma mère a dû qualifier de "colossale" au "Crédit Foncier de France", remboursable sur une bonne partie du XXe siècle, sans que le taux d'intérêt ne changeât d'un centime. Si bien qu'aux derniers temps, ils payaient la dérisoire somme de deux-cents francs mensuels. J'ai toujours associé la maison à ma mère : c'est ma maison-mère...
Mes parents n'avaient ni auto ni permis pour la conduire. Ils se véhiculaient à deux roues. Ma mère me transportait à même le porte-bagages de sa grise "Mobylette".

Nom de lieu.
Buzet-sur-Tarn ne se situe pas dans le département du Tarn, comme son nom semble l'indiquer, mais dans celui de la Haute-Garonne. Pour éviter la confusion, je suggère aux décideurs de rebaptiser Buzet-sur-Tarn Buzet-la-Forêt ; ce serait plus judicieux, vous ne trouvez pas ? C'est comme l'autre Buzet de France : Buzet-sur-Baïse, dans le Lot-et-Garonne. Là encore, une malencontreuse confusion est possible : imaginez que l'on oublie le tréma sur le "i"...

Malle de mère.
Ce serait comme un résumé dans un vieux "Télé 7 Jours", du genre "Si vous avez manqué le début...", avec son petit pictogramme : une chaise vide devant un poste de télévision. Avis de l'Office Catholique : pour tous.
"Sa mère morte, Joël doit précipitemment quitter et vider la maison qui doit être vendue. Il entasse les effets de sa mère dans des malles.
Quelques années plus tard, il rouvre ces malles..."

De la difficulté d'écrire un livre sur sa mère.
"Aujourd'hui, maman est morte." C'est la première phrase du livre d'Albert Camus, "L'Etranger". Un autre Albert, Cohen a écrit un livre puissant et indispensable "Le livre de ma mère".
Comment passer après eux ? Pourquoi passer après eux ? Pourquoi écrire un livre alors que je sais pertinemment que, de nos jours, tout le monde écrit mais plus personne ne lit ? Ma mère me disait : "Ne lis pas ce livre, tu vas devenir fou." Parlait-elle du "Grand et du Petit Albert", le Livre Maudit ? Je suis effectivement devenu fou, mais uniquement parce que je n'ai pas lu assez de livres...
Je ne sais pas écrire. Mais j'essaie. C'est méritoire, non ? Ils vont peut-être le dire au "Masque et la plume", la féroce émission critique de France Inter ?
Et puis, tant pis, je me lance ! Quand j'ai appris que la mère de Philippe Delerm s'appelait Marthe elle aussi, alors là, j'ai pas hésité, j'ai sauté le pas.

Je me suis mis à l'aise tout de suite. Les écrivains sont des gens tellement spéciaux. Et les critiques, paraît-il, des écrivains refoulés... Or, si je suis absolument certain de n'être pas critique, je me suis dit que je n'étais pas tout à fait sûr d'être un écrivain. Mais j'écris peut-être ça pour qu'on me dise le contraire. Des phrases qui commenceraient par : "Mais si..." ou "Là où je ne suis pas d'accord..." Je me suis dit que, avec une histoire derrière moi, je n'aurai peut-être que moi pour unique lecteur, mais au moins, je serai en règle avec ma volonté.
Et puis, tiens, je ne chercherai pas à styler. Si je n'ai pas de talent, il me reste de la mémoire. On placera le livre au rayon "Faits de société". Je vais écrire "décousu".

(A suivre.)

Joël Fauré

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J'ai appris, lu, vu, entendu, pensé cet été...

J'ai entendu cet été... une jeune maman dire à son fils : "Mais qu'est ce que tu fabriques ?"
Si la mère d'Edouard Michelin, avait posé la même question, aux alentours des années 1870
à son fils, ce dernier aurait-il répondu :
"Pour l'instant, rien, mais je songe à fabriquer des pneumatiques." ?

*

Des nouvelles de Camille C.

Je lève les yeux vers le ciel. Je balaie avec mon regard, comme le ferait une caméra. Je demande à mon ordinateur personnel : "ciel du Portugal". Ponte de Vagos. Je zoome et tu es là. Je te vois.
Alors, quelles nouvelles ?
"Nous sommes à dix kilomètres de l'eau." Celle qu'a connue Vasco de Gama ?
"J'ai vu des cigognes, dans leurs nids, sur les portiques des routes. Notre hôte nous a dit : "Ici, nous avons 20 ans de retard." (Si l'on vous dit : "La fin du monde est dans 10 minutes, que faites-vous ?" Partez-donc au Portugal, vous gagnerez du temps.)
J'ai prêté à Camille un livre de mon grand ami Fernando Pessoa. Elle m'a dit qu'elle irait le saluer de ma part, à Lisbonne où, attablé et écrivant à la terrasse d'un café, il l'attend...


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commentaires

A
Joël, pas de tracas !... Bien à vous.
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J
Alba : Je suis vraiment désolé... Aucune publication n'est possible ce soir. Mon "hébergeur" m'en informe en termes aimables, aussi Je ne vais pas aller à l'encontre de rétifs pixels... Heureusement qu'il reste des livres... en papier !
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J
Théo : Je couds et je recouds mon cou et Théo file... <br /> Merci Théo pour cet enchantement...
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T
"Mais, Joël, qu'est ce que vous gribouillez ?" <br /> demanda-t-elle.<br /> "Pour l'instant je décous, mais on en reparlera sur France Inter."<br /> répondit-t-il.<br /> Sourire à vous (moi j'aime vos mots, ils me vont bien aux yeux)
Répondre
J
Alba : Emotion et énergie. A Marie-Madeleine. Une maman, c'est important... Je lui dédierai ma tranche de vie de demain...
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