3 octobre 2007
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"J'ai passé mon enfance..."
J'ai passé mon enfance avec une petite italienne, à peu près de mon âge, très tôt orpheline de mère, et dont l'éducation avait été confiée à une tante et un oncle.
Nous avons partagé les mêmes jeux et le même paysage. Le même paysage : l'endroit le plus perdu mon monde, loin des vivants, en pleine campagne, à des milliers de kilomètres de Toulouse ; un trou, un bled paumé, d'une accablante ruralité.
Le même paysage : entre la frise de la forêt de Buzet, qui s'étale comme la chevelure d'une jolie dame, et puis, plus loin, de l'autre côté, les courbes des coteaux verdoyants du Tarn. Le plus beau coin du monde, à à peine 25 kilomètres de Toulouse.
Les mêmes jeux : celui des sept familles (Ah ! La famille chocolat !) et ceux où nous donnions libre cours à notre fantaisie et notre créativité : "Tu serais untel. Tu dirais ceci."
Un jour, jouant innocemment à je ne sais quel jeu, je tombai le nez à terre, entre les bottes de ma compagne de Comédia dell'arte : une sensation forte, agréable, insoupçonnée. Témoins de la scène : Freud le complexé et Oedipe le castrateur -à moins que ce ne soit le contraire- et deux ou trois Parques qui s'en voulaient déjà de n'avoir pas encore donné les détails de la fête.
Sa majorité venue, la petite italienne franchit de nouveau les Alpes pour retrouver son pays et un solide berger qui lui avait fait briller les yeux.
Aujourd'hui, elle élève des vaches, quelque part du côté d'Udine et je ne l'ai jamais revue.
J'ai passé mon enfance avec une petite italienne, à peu près de mon âge, très tôt orpheline de mère, et dont l'éducation avait été confiée à une tante et un oncle.
Nous avons partagé les mêmes jeux et le même paysage. Le même paysage : l'endroit le plus perdu mon monde, loin des vivants, en pleine campagne, à des milliers de kilomètres de Toulouse ; un trou, un bled paumé, d'une accablante ruralité.
Le même paysage : entre la frise de la forêt de Buzet, qui s'étale comme la chevelure d'une jolie dame, et puis, plus loin, de l'autre côté, les courbes des coteaux verdoyants du Tarn. Le plus beau coin du monde, à à peine 25 kilomètres de Toulouse.
Les mêmes jeux : celui des sept familles (Ah ! La famille chocolat !) et ceux où nous donnions libre cours à notre fantaisie et notre créativité : "Tu serais untel. Tu dirais ceci."
Un jour, jouant innocemment à je ne sais quel jeu, je tombai le nez à terre, entre les bottes de ma compagne de Comédia dell'arte : une sensation forte, agréable, insoupçonnée. Témoins de la scène : Freud le complexé et Oedipe le castrateur -à moins que ce ne soit le contraire- et deux ou trois Parques qui s'en voulaient déjà de n'avoir pas encore donné les détails de la fête.
Sa majorité venue, la petite italienne franchit de nouveau les Alpes pour retrouver son pays et un solide berger qui lui avait fait briller les yeux.
Aujourd'hui, elle élève des vaches, quelque part du côté d'Udine et je ne l'ai jamais revue.
"... elle élève des vaches
quelque part du côté d'Udine..."
quelque part du côté d'Udine..."