10 octobre 2007
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" Une méningite cérébro-spinale"
Peut-être fallait-il voir dans cette virginité qui s'avança tardive dans mon adolescence les répercussions d'un parcours de santé tumultueux. Regard dans le rétroviseur. A 17 mois d'abord, les médecins, pessismistes, m'ont condamné : une méningite cérébro-spinale. J'en réchappe. Dix ans plus tard, réactions méningées. La même année, au rayon des beaux-arts, on découvre que ma verge ne peut être entièrement décalottée. Ca s'appelle un phimosis et c'est pour ma pomme. Et l'on pratique une intervention chirurgicale qui répond au doux nom de circoncision. J'ai hurlé avec les loups plus fort que les loups. Ce fut un magistral loupé. Je ne savais pas encore que le praticien avait saboté le travail, dans le vif du sujet.
1978 : mon obésité ne manque pas de provoquer des doutes. On m'envoie accomplir un bilan glandulaire, hormonal et endocrinien. Résultat des courses : on détecte un syndrome adiposo-génital. Ca sonne bien mais aucun suivi véritable n'est envisagé.
Viennent ensuite, par ordre d'apparition : un génu-valgum, une scoliose, une cyphose, une hypertension artérielle, un psoriasis, une séborrhée, une spasmophilie... (1)
On comprendra peut-être un peu mieux pourquoi j'ai raté autant de coches et fait tapisserie plus souvent qu'à mon tour : il y a eu maldonne.
Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours eu l'impression de ne pas être "comme les autres". Plus que les autres, j'ai craint le trop chaud et le trop froid. Plus que les autres, j'ai connu ce frisson qui parcourt le bas des reins avant une entreprise difficile ; les lèvres sèches, les flatulences, les gargouillements de l'estomac, les rougissements du visage, le coeur battant. Plus que les autres, j'ai eu peur, sans autre fondement que la menace de mal faire, d'être ridicule, d'être pointé du doigt. J'ai terriblement souffert du regard des autres, sous lequel on est constamment.
Plus que les autres, j'ai trouvé pénibles, voire insurmontables les actes simples de la vie : se lever de très bonne heure, se laver, se raser (je déteste ça), partir dans le petit matin glacial et brumeux, s'engluer dans les embouteillages aux heures de pointe. (1)
Peut-être fallait-il voir dans cette virginité qui s'avança tardive dans mon adolescence les répercussions d'un parcours de santé tumultueux. Regard dans le rétroviseur. A 17 mois d'abord, les médecins, pessismistes, m'ont condamné : une méningite cérébro-spinale. J'en réchappe. Dix ans plus tard, réactions méningées. La même année, au rayon des beaux-arts, on découvre que ma verge ne peut être entièrement décalottée. Ca s'appelle un phimosis et c'est pour ma pomme. Et l'on pratique une intervention chirurgicale qui répond au doux nom de circoncision. J'ai hurlé avec les loups plus fort que les loups. Ce fut un magistral loupé. Je ne savais pas encore que le praticien avait saboté le travail, dans le vif du sujet.
1978 : mon obésité ne manque pas de provoquer des doutes. On m'envoie accomplir un bilan glandulaire, hormonal et endocrinien. Résultat des courses : on détecte un syndrome adiposo-génital. Ca sonne bien mais aucun suivi véritable n'est envisagé.
Viennent ensuite, par ordre d'apparition : un génu-valgum, une scoliose, une cyphose, une hypertension artérielle, un psoriasis, une séborrhée, une spasmophilie... (1)
On comprendra peut-être un peu mieux pourquoi j'ai raté autant de coches et fait tapisserie plus souvent qu'à mon tour : il y a eu maldonne.
Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours eu l'impression de ne pas être "comme les autres". Plus que les autres, j'ai craint le trop chaud et le trop froid. Plus que les autres, j'ai connu ce frisson qui parcourt le bas des reins avant une entreprise difficile ; les lèvres sèches, les flatulences, les gargouillements de l'estomac, les rougissements du visage, le coeur battant. Plus que les autres, j'ai eu peur, sans autre fondement que la menace de mal faire, d'être ridicule, d'être pointé du doigt. J'ai terriblement souffert du regard des autres, sous lequel on est constamment.
Plus que les autres, j'ai trouvé pénibles, voire insurmontables les actes simples de la vie : se lever de très bonne heure, se laver, se raser (je déteste ça), partir dans le petit matin glacial et brumeux, s'engluer dans les embouteillages aux heures de pointe. (1)
"... pas comme les autres..."
(1) Les passages écrits en bleu : je les ai conservés en l'état
de rédaction de l'époque. Ils ne me conviennent plus aujourd'hui.