13 octobre 2007
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"Mais les bottes dansèrent
une valse-hésitation."
une valse-hésitation."
Mais les bottes dansèrent une valse-hésitation. A la lecture de "la revue internationale des rapports
humains""Union" achetée en catimini (je venais pourtant d'avoir 18 ans), j'eus les premières lumières sur les activités conseillées du corps. Les bottes reculèrent d'un pas. Là, sur le
papier glacé, des couples prenaient position et offraient un nouvel éclairage (le bon) à la copulation. Sur le papier. Sur le papier seulement. Il n'en demeura pas moins vrai que le temps
passait et que mon éducation souffrait de nombreuses lacunes. "L'accablante ruralité" ne favorisait aucunement les rencontres ; j'allai m'engluer dans une solitude profonde.
Quand on m'interrogeait, au cours des grands repas familiaux tant redoutés sur mes amours -et mes amours, comment se portaient-elles ?- Très mal. Elles se portaient très mal, puisqu'elles ne se portaient pas du tout- j'avais des rougissements de rosière et balbutiai quelque demi-mot devant des amphitryons hilares.
Combien de fêtes ai-je fuies ? Combien de fois me suis-je dérobé pour n'avoir pas à afficher toute l'étendue du désastre : un adolescent post-pubère, très mal dans sa peau, avec une voix de fausset, étranger aux réjouissances de ses contemporains, largué au bord de la route, et surtout, surtout, ne sachant pas danser, et n'ayant encore jamais fait l'amour.
Ne sachant pas danser : terrible négation qui allait me poursuivre, m'obséder, me complexer au paroxysme. J'avais bien cru comprendre que danser, c'était le meilleur moyen d'approcher les filles, mais j'ai dû accorder, dans mon désarroi, une importance surfaite à cette forme d'expression (de nombreuses personnes dansent comme des clés à molettes, cela ne les a pas empêchées d'avoir femme et enfants.)
Pour moi, une chose était sûre : je me voyais déjà rutilant cavalier ballot, ridicule, grotesque, lourd, arrivé sur la piste sans avoir suivi de trace, de panneaux...
Quand on fera danser les complexés de la danse, je ne serai pas à l'orchestre.
Les lectures d'Union furent édifiantes, mais très abstraites. Il y en avait un qui rongeait son frein, c'était mon sexe de français moyen, lui qui ne l'était pas moins.
Quand on m'interrogeait, au cours des grands repas familiaux tant redoutés sur mes amours -et mes amours, comment se portaient-elles ?- Très mal. Elles se portaient très mal, puisqu'elles ne se portaient pas du tout- j'avais des rougissements de rosière et balbutiai quelque demi-mot devant des amphitryons hilares.
Combien de fêtes ai-je fuies ? Combien de fois me suis-je dérobé pour n'avoir pas à afficher toute l'étendue du désastre : un adolescent post-pubère, très mal dans sa peau, avec une voix de fausset, étranger aux réjouissances de ses contemporains, largué au bord de la route, et surtout, surtout, ne sachant pas danser, et n'ayant encore jamais fait l'amour.
Ne sachant pas danser : terrible négation qui allait me poursuivre, m'obséder, me complexer au paroxysme. J'avais bien cru comprendre que danser, c'était le meilleur moyen d'approcher les filles, mais j'ai dû accorder, dans mon désarroi, une importance surfaite à cette forme d'expression (de nombreuses personnes dansent comme des clés à molettes, cela ne les a pas empêchées d'avoir femme et enfants.)
Pour moi, une chose était sûre : je me voyais déjà rutilant cavalier ballot, ridicule, grotesque, lourd, arrivé sur la piste sans avoir suivi de trace, de panneaux...
Quand on fera danser les complexés de la danse, je ne serai pas à l'orchestre.
Les lectures d'Union furent édifiantes, mais très abstraites. Il y en avait un qui rongeait son frein, c'était mon sexe de français moyen, lui qui ne l'était pas moins.
"Quand on fera danser
les complexés de la danse,
je ne serai pas à l'orchestre."
les complexés de la danse,
je ne serai pas à l'orchestre."