16 octobre 2007
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"... les "popoyes" ont besoin
d'espace et d'air frais."
d'espace et d'air frais."
Nous étions à la campagne, je l'ai déjà dit je crois : les "popoyes" ont besoin
d'espace et d'air frais. Quand elles ne jouent pas à faire peur, elles sont comme vous et moi.
Mes parents ne possédaient pas de voiture, et ni l'un ni l'autre n'avait le permis de conduire. Ma mère me transportait sur un siège de fortune, posé à même le porte-bagages de sa "Mobylette". Les sorties et les déplacements s'en trouvèrent fort réduits. Les activités d'éveil restèrent en sommeil. Je n'avais aucune prédisposition apparente, aucune vocation naissante, aucune aptitude latente, ou, tout au moins, elles n'ont pas été invitées à s'exprimer.
J'enviais les familles qui se transmettent de génération en génération leur savoir, leurs énergies, leurs talents même si, comme Brel, je prétends que l'acquis est supérieur à l'inné.
Où et comment se cultive un paradoxe ? Dans le même temps où j'étais l'élève tourmenté et souffreteux que j'ai décrit, une saillie pointait son nez : la dérision. Elle a été souvent, très souvent, ma planche de salut. Les mots aidant, j'allai devenir le pitre, l'auguste, le bouffon, celui qui reçoit, au cirque, les claques, les baffes, les gifles ; celui qui, par son accoutrement et sa maldresse, déclenche les rires. Dans la cour du collège, un micro fictif à la main, je commentais les bagarres ou bien encore je réalisais avant la lettre les premiers sondages de popularité des professeurs. Ces prestations avaient un mérite : celui de dérider mes camarades et de provoquer leur hilarité. Il créditait par la même occasion le capital de sympathie et de naïveté dont je jouissais à part égale auprès des autres. Sympathie et naïveté : deux veines que ne manquèrent pas d'exploiter les opportunistes.
Si les lettres me parurent d'emblée, avenantes, en revanche, les chiffres s'affirmèrent comme de redoutables dinosaures. Il me semble, avec le recul, que si j'avais eu, en son temps, plus de sollicitude pour les tables de multiplication, la face du monde n'en aurait, bien sûr, pas été changée, mais la mienne oui.
Mes parents ne possédaient pas de voiture, et ni l'un ni l'autre n'avait le permis de conduire. Ma mère me transportait sur un siège de fortune, posé à même le porte-bagages de sa "Mobylette". Les sorties et les déplacements s'en trouvèrent fort réduits. Les activités d'éveil restèrent en sommeil. Je n'avais aucune prédisposition apparente, aucune vocation naissante, aucune aptitude latente, ou, tout au moins, elles n'ont pas été invitées à s'exprimer.
J'enviais les familles qui se transmettent de génération en génération leur savoir, leurs énergies, leurs talents même si, comme Brel, je prétends que l'acquis est supérieur à l'inné.
Où et comment se cultive un paradoxe ? Dans le même temps où j'étais l'élève tourmenté et souffreteux que j'ai décrit, une saillie pointait son nez : la dérision. Elle a été souvent, très souvent, ma planche de salut. Les mots aidant, j'allai devenir le pitre, l'auguste, le bouffon, celui qui reçoit, au cirque, les claques, les baffes, les gifles ; celui qui, par son accoutrement et sa maldresse, déclenche les rires. Dans la cour du collège, un micro fictif à la main, je commentais les bagarres ou bien encore je réalisais avant la lettre les premiers sondages de popularité des professeurs. Ces prestations avaient un mérite : celui de dérider mes camarades et de provoquer leur hilarité. Il créditait par la même occasion le capital de sympathie et de naïveté dont je jouissais à part égale auprès des autres. Sympathie et naïveté : deux veines que ne manquèrent pas d'exploiter les opportunistes.
Si les lettres me parurent d'emblée, avenantes, en revanche, les chiffres s'affirmèrent comme de redoutables dinosaures. Il me semble, avec le recul, que si j'avais eu, en son temps, plus de sollicitude pour les tables de multiplication, la face du monde n'en aurait, bien sûr, pas été changée, mais la mienne oui.
"... la face du monde
n'en aurait pas été changée,
mais la mienne oui."
n'en aurait pas été changée,
mais la mienne oui."