18 octobre 2007
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"... en attendance..."
La vie active s'ouvrait à moi, puisque je l'avais ainsi "souhaité". Voyageur
hébété sans bagage tombé d'un train en partance pour des destinations habituellement desservies. Moi, je restais "en attendance" d'un hypothétique repreneur en mains, conseilleur même
mauvais payeur. Mais nul n'est jamais venu, jamais, jamais. Pauvre naïf. Espèce de con. Isolé. Esseulé. Solitaire. Puceau.
Acculé à accepter la plus basse des tâches, puisque si d'autres, de diplômes sont bardés, je l'étais moi-même d'incapacités de tous les droits, d'examens médicaux de routine, de maîtrise de la nigauderie, de certificats d'exemption, de brevets d'invention de la courbure d'échine.
La manufacture de caoutchouc "Baudou" employait le père : elle pouvait aussi employer le fils.
Ma mission, puisque je l'avais acceptée, consistait à débâcher, décharger, recharger et rebâcher de gros camions ventrus. On me vit en équilibre instable sur les poutrelles metalliques de leur squelette, aussi à l'aise qu'un éléphant peut l'être sur un fil de pêche et regrettant déjà l'assise moelleuse du bois des pupitres scolaires.
Les gros cubes repartaient, repus de leur régénéré caoutchouteux tout droit sorti des granulateurs et des calandres, caoutchouc qui servait de matière première à la fabrication des célèbres bottes "Baudou" (tiens, des bottes !), "les bottes de chez nous, les bottes passe-partout, dans la m... et dans la boue." qu'on trouve encore sur les gondoles de nos chausseurs.
Hélas, le caoutchouc, entre autres propriétés, a celle de fondre comme neige au soleil, avec l'odeur en plus. La manufacture, devant de sérieux impératifs, dut se résoudre à se séparer de son personnel.
Nous fumes tous remerciés, au sacro-saint nom d'un licenciement économique : il y avait à peine cinq mois que j'étais entré au service de la grande saga caoutchouteuse.
L'inaction avait de beaux jours devant elle.
Acculé à accepter la plus basse des tâches, puisque si d'autres, de diplômes sont bardés, je l'étais moi-même d'incapacités de tous les droits, d'examens médicaux de routine, de maîtrise de la nigauderie, de certificats d'exemption, de brevets d'invention de la courbure d'échine.
La manufacture de caoutchouc "Baudou" employait le père : elle pouvait aussi employer le fils.
Ma mission, puisque je l'avais acceptée, consistait à débâcher, décharger, recharger et rebâcher de gros camions ventrus. On me vit en équilibre instable sur les poutrelles metalliques de leur squelette, aussi à l'aise qu'un éléphant peut l'être sur un fil de pêche et regrettant déjà l'assise moelleuse du bois des pupitres scolaires.
Les gros cubes repartaient, repus de leur régénéré caoutchouteux tout droit sorti des granulateurs et des calandres, caoutchouc qui servait de matière première à la fabrication des célèbres bottes "Baudou" (tiens, des bottes !), "les bottes de chez nous, les bottes passe-partout, dans la m... et dans la boue." qu'on trouve encore sur les gondoles de nos chausseurs.
Hélas, le caoutchouc, entre autres propriétés, a celle de fondre comme neige au soleil, avec l'odeur en plus. La manufacture, devant de sérieux impératifs, dut se résoudre à se séparer de son personnel.
Nous fumes tous remerciés, au sacro-saint nom d'un licenciement économique : il y avait à peine cinq mois que j'étais entré au service de la grande saga caoutchouteuse.
L'inaction avait de beaux jours devant elle.
"L'inaction avait
de beaux jours devant elle."
de beaux jours devant elle."