28 octobre 2007
7
28
/10
/octobre
/2007
20:12
"De béantes heures
d'inaction det de frustration
s'ouvraient :
elles ont duré longtemps"
d'inaction det de frustration
s'ouvraient :
elles ont duré longtemps"
J'avais vingt ans et je n'avais encore jamais serré une femme dans mes bras. Ce qui me
faisait rager, c'était autant de ne pas pouvoir le faire que de ne pas encore l'avoir fait. L'une de ces vérités nourrissait l'autre et vice-versa. Et mon nouvel état ne me permettait aucune
alternative : j'évoluai, ressemblant à ces primates aux très longs membres que l'on appelle atèles. (J'aurais pu étreindre, pour rattraper le retard, deux ou trois femmes ensemble, toutes
tailles -de guêpes ou autres- confondues).
De béantes heures d'inaction et de frustration s'ouvraient à moi : elles ont duré longtemps.
De plus, les cartes d'identité sexuelles furent brouillées : je voyais, dans des lectures, des conversations, des hommes avec des femmes mais aussi des femmes avec des femmes et des hommes avec des hommes : qui était qui et qui faisait quoi ?
Je me donnais du plaisir en pensant à ce que je pouvais. Une image floue, très floue.
Aujourd'hui, j'ai sous les yeux la belle image de l'amour, celle que j'aurais dû voir et avoir à cette époque. Tirée d'un ouvrage très sérieux sur la sexualité, on y voit, très justement illustré, un coït des plus classiques ; l'acte d'amour et de vie accompagné de ce texte :
" - Qu'est-ce que vous voyez ?
- On voit un homme couché sur une femme. Ils sont nus.
- Que remarquez-vous de spécial ?
- L'homme a mis le pénis dans le ventre de la femme. Il a dû passer par le... attendez, le... le ?
- Le vagin."
Mon image était floue mais elle s'éclairait par le bas. On pouvait y voir une matière noble, le cuir, envelopper jusqu'au genou, et même un peu plus, une paire de jambes. Etait-ce des jambes de femme ? En tous cas, elles portaient des bottes.
Elles se rappelaient à mon souvenir, les bottes, en "substitut de la sexualité latente non épanouie".
Rendu à la vie civile, je l'étais aussi à l'évidence d'une perspective : une galerie d'images d'un musée baroque et imaginaire, créé de toutes pièces. En compensation.
De béantes heures d'inaction et de frustration s'ouvraient à moi : elles ont duré longtemps.
De plus, les cartes d'identité sexuelles furent brouillées : je voyais, dans des lectures, des conversations, des hommes avec des femmes mais aussi des femmes avec des femmes et des hommes avec des hommes : qui était qui et qui faisait quoi ?
Je me donnais du plaisir en pensant à ce que je pouvais. Une image floue, très floue.
Aujourd'hui, j'ai sous les yeux la belle image de l'amour, celle que j'aurais dû voir et avoir à cette époque. Tirée d'un ouvrage très sérieux sur la sexualité, on y voit, très justement illustré, un coït des plus classiques ; l'acte d'amour et de vie accompagné de ce texte :
" - Qu'est-ce que vous voyez ?
- On voit un homme couché sur une femme. Ils sont nus.
- Que remarquez-vous de spécial ?
- L'homme a mis le pénis dans le ventre de la femme. Il a dû passer par le... attendez, le... le ?
- Le vagin."
Mon image était floue mais elle s'éclairait par le bas. On pouvait y voir une matière noble, le cuir, envelopper jusqu'au genou, et même un peu plus, une paire de jambes. Etait-ce des jambes de femme ? En tous cas, elles portaient des bottes.
Elles se rappelaient à mon souvenir, les bottes, en "substitut de la sexualité latente non épanouie".
Rendu à la vie civile, je l'étais aussi à l'évidence d'une perspective : une galerie d'images d'un musée baroque et imaginaire, créé de toutes pièces. En compensation.
"Elles se rappelaient
à mon bon souvenir,
les bottes"
à mon bon souvenir,
les bottes"