6 novembre 2007
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20:45
"Ma "maladroiture"
était touchante
était touchante
Ma "maladroiture" était touchante. Ma sauvagerie aussi.
Lorsqu'un samedi soir, je me décidai, avec un camarade d'enfance, à aller boîte de nuit, je fis montre du plus paralysant des complexes. Sur la piste de danse, je tâtai du bout des orteils, à la manière de ces baigneurs qui se renseignent sur la température de l'eau. Une musique disco était distillée par d'énormes bafles ; des danseuses et des danseurs se déhanchaient. Je me hasardai parmi eux et entamai une gesticulation anarchique à effet immédiat : le ridicule ne me tua pas mais il m'étreignit si fort que j'intimai aussitôt à mes pieds de regagner le plancher des vaches. Je passai le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit cloué sur un fauteuil à regarder vivre les autres.
Je ne voulus pas rester sur cet échec. Le week-end suivant, je retournai, avec le même camarade, dans une autre discothèque. Il y eut un petit mieux. Je me glissai sur la piste de danse et, au jugé, en observant autour de moi, je tentai de suivre la cadence donnée par la sono et les tubes de l'époque.
Les danses en solo étaient jouables.
Restaient à domestiquer les slows torrides et langoureux.
Ce fut une autre paire de manches, de veste bien entendu, de celles qui se taillent habituellement en ces endroits.
Les filles me restaient si lointaines ; leurs peaux, leurs parfums, leurs lèvres étaient si distantes, tout comme leurs corps, leurs visages, leurs beautés, leurs grâces que j'admirais mais ne savais pas honorer : où mettre les mains ? Que faire de ses pieds ? Que dire ? Que ne pas dire ?
J'ai vécu, dans mon adolescence, l'absence de danse comme une amputation.
Lorsqu'un samedi soir, je me décidai, avec un camarade d'enfance, à aller boîte de nuit, je fis montre du plus paralysant des complexes. Sur la piste de danse, je tâtai du bout des orteils, à la manière de ces baigneurs qui se renseignent sur la température de l'eau. Une musique disco était distillée par d'énormes bafles ; des danseuses et des danseurs se déhanchaient. Je me hasardai parmi eux et entamai une gesticulation anarchique à effet immédiat : le ridicule ne me tua pas mais il m'étreignit si fort que j'intimai aussitôt à mes pieds de regagner le plancher des vaches. Je passai le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit cloué sur un fauteuil à regarder vivre les autres.
Je ne voulus pas rester sur cet échec. Le week-end suivant, je retournai, avec le même camarade, dans une autre discothèque. Il y eut un petit mieux. Je me glissai sur la piste de danse et, au jugé, en observant autour de moi, je tentai de suivre la cadence donnée par la sono et les tubes de l'époque.
Les danses en solo étaient jouables.
Restaient à domestiquer les slows torrides et langoureux.
Ce fut une autre paire de manches, de veste bien entendu, de celles qui se taillent habituellement en ces endroits.
Les filles me restaient si lointaines ; leurs peaux, leurs parfums, leurs lèvres étaient si distantes, tout comme leurs corps, leurs visages, leurs beautés, leurs grâces que j'admirais mais ne savais pas honorer : où mettre les mains ? Que faire de ses pieds ? Que dire ? Que ne pas dire ?
J'ai vécu, dans mon adolescence, l'absence de danse comme une amputation.
J'ai vécu l'absence de danse
comme une amputation"
comme une amputation"