25 novembre 2007
7
25
/11
/novembre
/2007
13:39
"Je vis tomber en lambeaux
des pans entiers de mon passé
qui tombaient en pluie acide.
Voici détaillée par le menu la génèse de ma nouvelle hantise : la peur de la folie. Une ronde de mots commença à se former dans mon esprit : démence, hystérie, névrose, psychose, schizophrénie, délire... Mais ce qui me terrifia, c'est ce qu'il me fut donné de vivre les jours qui suivirent ma funeste lecteure et ma "rencontre" avec Althusser. Je perdis tout appétit, et, l'humeur sombre, la bile noire, je vis tomber en lambeaux des pans entiers de mon passé qui tombaient sur moi en pluies acides : le sexe, les putes, le fétichisme, les petites annonces, les chevaliers d'Eon : autant d'extraits de ma vie qui, l'esprit en escalier, se ravisaient et s'effrayaient de s'être laissés vivre. Tout ce qui fut, à un moment donné, attractif devint répulsif. Manichéen, il me semblait avoir commis des actes répréhensibles. Je me promulguais voleur, violeur, meurtrier, assassin, égorgeur, étrangleur... J'étais coupable de tous les faits-divers de la planète, et surtout ceux à caractère sexuel. On allait m'arrêter, me confondre, m'enfermer. Mon sommeil fut troublé de rêves dont je garde souvenance (pour les avoir notés) : Un chien, un terrible molosse, tenait absolument à me mordre ; j'étais dans un train, affecté au classement d'archives (!), je me trouvais seul dans un wagon, et tout au bout, le canon d'une arme dépassait d'un trou : si je n'avais pas terminé le classement dans les temps "réglementaires", j'étais exécuté. Des terreurs diurnes me saisissaient aussi, et je les "vivais" en toute conscience ; je les "imaginais" très fort surtout : des maisons allaient s'effondrer, s'engloutir sous la terre ; j'allais être enseveli sous un immense tas de sable ; il me semblait qu'un homme allait me poursuivre avec un grand couteau ; toutes les camionnettes, tous les campings-cars me rappelaient la prostituée qui officiait dans un véhicule semblable.
Elève doué pour les scénarios-catastrophes. Des peurs à la frontière de la panique. Le cyclone Althusser avait fait bien des ravages ; il avait en fait été le révélateur d'une profonde fêlure.
L'extérieur, la vie à l'état brut, regorgeait maintenant de prétextes anxiogènes.
Brèves :
Faisons un rêve.
De mes nuits agitées, passées à me battre avec des dragons et des soldats, ou à visiter d'étranges nécropoles, à faire d'étranges rencontres dans d'étranges situations, j'ai capturé au réveil quelques fragments de détails.
Dans la page de "carnets" de ce jour, on peut en retrouver quelques uns.
Depuis 1995, je consigne régulièrement tous mes rêves. Et c'est... très intéressant !
Mon camarade Federico Fellini, que j'ai très bien connu, à fait la même chose, entre 1960 et 1982.
" Ses songes [de Fellini] étaient notés chaque matin, à son réveil, sur un carnet posé à dessein sur sa table de chevet. Il avait lui-même ensuite relié ce journal très intime pour en constituer deux volumes. A sa mort, en 1993, ce document fut déposé dans le coffre d'une banque romaine par ses héritiers" écrit Jean-Luc Douin dans "Le Monde des Livres" du 16 novembre dernier, à l'occasion de la sortie en librairie de "Le Livre de mes rêves" de Federico Fellini (chez Flammarion, 584 pages, 89 €)
Si l'interprétation des rêves ont fait palpiter Freud, et tous les psys post-modernes, il n'en ont pas moins alimenté, concernant Fellini -et me concernant peut-être un jour !- un fantastique bassin d'imagination et de création.
*
Qu'en pense le curé de "Cucugnaux" ?
Cugnaux est une ville moyenne de la couronne toulousaine. Son cimetière est plein comme un oeuf. A tel point que le maire a pris un arrêté qui "interdit de mourir sur le territoire de la commune". L'aspect insolite de histoire a plu et a été repris par de grands médias nationaux.
La même semaine, plus discrètement, la presse locale a relayé une information qui, passée plus inaperçue, semble avec ironie conforter le trop plein municipal : deux cerceuils du cimetière de Cugnaux ont été exhumés, dans le cadre d'une enquête...
Alphonse Daudet aurait-il puisé une inspiration dans cette clochemerlesque histoire...
Le curé de Cucugnan transposé a Cucugnaux...
*
Chaussure à son pied.
"Le Journal du Dimanche" de ce jour m'apprend que les femmes s'offrent, en moyenne, cinq paires de chaussures par an.
Fort de cette constatation, un patron a lancé un site de vente en ligne. "L'internaute visualise désormais les escarpins, baskets ou bottes selon sept angles différents, y compris sous la semelle."
JF
des pans entiers de mon passé
qui tombaient en pluie acide.
Voici détaillée par le menu la génèse de ma nouvelle hantise : la peur de la folie. Une ronde de mots commença à se former dans mon esprit : démence, hystérie, névrose, psychose, schizophrénie, délire... Mais ce qui me terrifia, c'est ce qu'il me fut donné de vivre les jours qui suivirent ma funeste lecteure et ma "rencontre" avec Althusser. Je perdis tout appétit, et, l'humeur sombre, la bile noire, je vis tomber en lambeaux des pans entiers de mon passé qui tombaient sur moi en pluies acides : le sexe, les putes, le fétichisme, les petites annonces, les chevaliers d'Eon : autant d'extraits de ma vie qui, l'esprit en escalier, se ravisaient et s'effrayaient de s'être laissés vivre. Tout ce qui fut, à un moment donné, attractif devint répulsif. Manichéen, il me semblait avoir commis des actes répréhensibles. Je me promulguais voleur, violeur, meurtrier, assassin, égorgeur, étrangleur... J'étais coupable de tous les faits-divers de la planète, et surtout ceux à caractère sexuel. On allait m'arrêter, me confondre, m'enfermer. Mon sommeil fut troublé de rêves dont je garde souvenance (pour les avoir notés) : Un chien, un terrible molosse, tenait absolument à me mordre ; j'étais dans un train, affecté au classement d'archives (!), je me trouvais seul dans un wagon, et tout au bout, le canon d'une arme dépassait d'un trou : si je n'avais pas terminé le classement dans les temps "réglementaires", j'étais exécuté. Des terreurs diurnes me saisissaient aussi, et je les "vivais" en toute conscience ; je les "imaginais" très fort surtout : des maisons allaient s'effondrer, s'engloutir sous la terre ; j'allais être enseveli sous un immense tas de sable ; il me semblait qu'un homme allait me poursuivre avec un grand couteau ; toutes les camionnettes, tous les campings-cars me rappelaient la prostituée qui officiait dans un véhicule semblable.
Elève doué pour les scénarios-catastrophes. Des peurs à la frontière de la panique. Le cyclone Althusser avait fait bien des ravages ; il avait en fait été le révélateur d'une profonde fêlure.
L'extérieur, la vie à l'état brut, regorgeait maintenant de prétextes anxiogènes.
Elève doué pour les
scénarios-catastrophes"
----Brèves :
Faisons un rêve.
De mes nuits agitées, passées à me battre avec des dragons et des soldats, ou à visiter d'étranges nécropoles, à faire d'étranges rencontres dans d'étranges situations, j'ai capturé au réveil quelques fragments de détails.
Dans la page de "carnets" de ce jour, on peut en retrouver quelques uns.
Depuis 1995, je consigne régulièrement tous mes rêves. Et c'est... très intéressant !
Mon camarade Federico Fellini, que j'ai très bien connu, à fait la même chose, entre 1960 et 1982.
" Ses songes [de Fellini] étaient notés chaque matin, à son réveil, sur un carnet posé à dessein sur sa table de chevet. Il avait lui-même ensuite relié ce journal très intime pour en constituer deux volumes. A sa mort, en 1993, ce document fut déposé dans le coffre d'une banque romaine par ses héritiers" écrit Jean-Luc Douin dans "Le Monde des Livres" du 16 novembre dernier, à l'occasion de la sortie en librairie de "Le Livre de mes rêves" de Federico Fellini (chez Flammarion, 584 pages, 89 €)
Si l'interprétation des rêves ont fait palpiter Freud, et tous les psys post-modernes, il n'en ont pas moins alimenté, concernant Fellini -et me concernant peut-être un jour !- un fantastique bassin d'imagination et de création.
*
Qu'en pense le curé de "Cucugnaux" ?
Cugnaux est une ville moyenne de la couronne toulousaine. Son cimetière est plein comme un oeuf. A tel point que le maire a pris un arrêté qui "interdit de mourir sur le territoire de la commune". L'aspect insolite de histoire a plu et a été repris par de grands médias nationaux.
La même semaine, plus discrètement, la presse locale a relayé une information qui, passée plus inaperçue, semble avec ironie conforter le trop plein municipal : deux cerceuils du cimetière de Cugnaux ont été exhumés, dans le cadre d'une enquête...
Alphonse Daudet aurait-il puisé une inspiration dans cette clochemerlesque histoire...
Le curé de Cucugnan transposé a Cucugnaux...
*
Chaussure à son pied.
"Le Journal du Dimanche" de ce jour m'apprend que les femmes s'offrent, en moyenne, cinq paires de chaussures par an.
Fort de cette constatation, un patron a lancé un site de vente en ligne. "L'internaute visualise désormais les escarpins, baskets ou bottes selon sept angles différents, y compris sous la semelle."
JF