27 novembre 2007
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20:21
"Je suis incpable
de fermer une enveloppe
de fermer une enveloppe
Les
compulsions de vérification ont pris une dimension effarante. Elles envahissent l'élémentaire routine tout en l'invalidant : je suis devenu incapable de fermer une enveloppe, cloué par le doute
qu'elle contient un document compromettant, ou que son contenu ne concerne pas le bon destinataire.
Je suis amené à rédiger plus de cinq fois une adresse ou un mot mal "graphiés". J'ai allégué un "sens magique" à certains chiffres (le six (6), chiffre du Diable) et à certaines lettres :
le "Q", c'est le cul, c'est-à-dire l'interdit, le sale ; sa queue ne doit pas être tordue, son rond se doit d'être parfaitement fermé ;
le "O" se doit d'être hermétiquement clos, bien bouclé (le "O", c'est ma tête ouverte qui laisserait s'échapper neurones et cellules grises.) ;
le "R", c'est l'air, et je vais certainement en manquer jusqu'à l'étouffement ;
le "H", c'est la hache qui me tranchera la gorge ;
le "S", -c'est le SIDA- exige qu'il ne soit ni trop ni trop peu crochu ;
et je ne saurai oublier de bien mettre les points sur le "I" faute de quoi ma souffrance sera insoutenable et ma fin proche.
Je ne peux plus travailler décemment. Les troubles obsessionnels compulsifs, devenus très sévères et invalidants justifiaient une hospitalisation en milieu psychiatrique.
A la même époque où la nature présentait sa gamme de couleurs automne-hiver, je confiai la mienne aux bons soins d'une clinique spécialisée pour panser les bleus de l'âme et chasser les dragons.
Une clinique verte et blanche, verte comme l'herbe, les feuilles, les bancs ; blanche comme la blouse des infirmières, les draps de lit, le papier blanc...
Je suis amené à rédiger plus de cinq fois une adresse ou un mot mal "graphiés". J'ai allégué un "sens magique" à certains chiffres (le six (6), chiffre du Diable) et à certaines lettres :
le "Q", c'est le cul, c'est-à-dire l'interdit, le sale ; sa queue ne doit pas être tordue, son rond se doit d'être parfaitement fermé ;
le "O" se doit d'être hermétiquement clos, bien bouclé (le "O", c'est ma tête ouverte qui laisserait s'échapper neurones et cellules grises.) ;
le "R", c'est l'air, et je vais certainement en manquer jusqu'à l'étouffement ;
le "H", c'est la hache qui me tranchera la gorge ;
le "S", -c'est le SIDA- exige qu'il ne soit ni trop ni trop peu crochu ;
et je ne saurai oublier de bien mettre les points sur le "I" faute de quoi ma souffrance sera insoutenable et ma fin proche.
Je ne peux plus travailler décemment. Les troubles obsessionnels compulsifs, devenus très sévères et invalidants justifiaient une hospitalisation en milieu psychiatrique.
A la même époque où la nature présentait sa gamme de couleurs automne-hiver, je confiai la mienne aux bons soins d'une clinique spécialisée pour panser les bleus de l'âme et chasser les dragons.
Une clinique verte et blanche, verte comme l'herbe, les feuilles, les bancs ; blanche comme la blouse des infirmières, les draps de lit, le papier blanc...
Une clinique
verte et blanche..."