5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 18:34
"Décrire sans circonscrire

Bien des choses ont évolué depuis le début de la mise en lumière des troubles. L'écriture, cathartique, m'a permis de décrire sans circonscrire le mal. Rien ne me prédisposait à écrire : chez mes parents, il n'y avait aucun livre. Aujourd'hui, une bibliothèque s'est constituée. J'ai vu apparaître entre mes doigts une plume qui m'a, on ne sait comment, guidé vers le psychodrame. Rien ne me prédisposait non plus à écrire pour le théâtre. Voisinant avec les présents "carnets", des intrigues dramaturgiques dormaient dans des tiroirs. Totalement vierge en théâtre, je n'avais approché cette discpline -majeure- que par le biais de représentations scolaires, telle "L'avare" de Molière, au théâtre Sorano. Je devais avoir quatorze ans.
J'avais écrit une première pièce "Agence", à l'instinct, sans les bases de données de l'écriture dramatique. Le thème, seul, ne m'était pas étranger : la frustration et ses nombreux méfaits. Longtemps j'avais laissé dormir ce manuscrit et ne l'avais donné à lire qu'à quelques amis. Ils m'avaient en retour adressé quelques encouragements. Etaient-ils de complaisance ? Plus tard, j'ai voulu savoir si mes écrits présentaient un certain intérêt ou si ce n'étaient que gribouillages d'adolescent et d'écrivaillon du dimanche.
Timidement, j'ai frappé à quelques portes autorisées...


 
* *
*


J'ai peur des femmes. Je ne vois plus en elles qu'un sexe béant et gluant qui va m'engloutir.
J'ai peur des hommes. Je ne vois plus en eux qu'un volumineux phallus qui va me farcir tous les orifices.
J'ai peur des enfants depuis que je n'en suis plus tout à fait un. Une amie bretonne avec qui j'entretiens une très belle relation épistolaire -nous ne nous sommes jamais vus et jamais parlé (depuis bientôt trente ans !)- possède une grande finesse de perception. Elle a eu un jour les mots si justes que j'en ai été profondément ému : "Je fais le souhait que le petit garçon qui sommeille en vous, avec toute sa tendresse et sa sensibilité se réveille et s'affirme comme le meilleur. Quand au petit garçon effrayé qui bouscule et complique la vie de l'homme que vous êtes, que le vent fort de ce jour en Bretagne l'emporte pour toujours."

Longtemps, j'ai eu peur du Christ sur sa croix. Méphistophélès m'obligeait à faire une fellation au Christ qui devait aussi simultanément me sodomiser !
Un sexe dans la bouche ; un autre dans le derrière, ça fait pas un sexe de trop pour un seul homme ?
A moins que ce ne soit l'ubiquité...


A moins que
ce ne soit l'ubiquité."
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commentaires

J
Ou "De la difficulté de rapporter des faits objectifs, sans être rébarbatif, sans être "clinique", sans chercher à tout prix à "styler"... <br /> Ces carnets -débutés en 1993- ne sont qu'une masse brute, avec beaucoup de longueurs et de redondances...<br /> Ils ont les défauts et les qualités de leur auteur : paradoxe, extrapolation...<br /> Bah... Peut-être y verrons-nous plus clair lorsqu'on fera l'éxégèse de mon oeuvre à la Sorbonne !!!
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A
Je suis un peu déçue par votre réponse au lecteur du bureau 004...<br /> Ces "carnets" ne sont donc qu'une version ET expurgée ET exagérée de la réalité?<br /> Ça fait tout de même beaucoup de ET. <br /> Cela sonnait pourtant si vrai...<br /> Vous voyez que vous allez trouver un éditeur !<br /> Vous aviez bien trouvé "une lectrice" en moi...
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