15 décembre 2007
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"Manger :
un plaisir ou une nécessité ?
un plaisir ou une nécessité ?
Manger est une nécessité. Mais c'est aussi un
plaisir. A 14 ans, le petit garçon de la campagne que j'étais, rustaud et costaud, mangeait-il plus que de raison ? Compensait-il déjà ? Ce que je sais, c'est que ma mère disait : "Il vaut
mieux faire envie que pitié". Ce que je sais, c'est que la piquette-maison, un petit vin pas plus de 10° toujours coupé avec de l'eau mettait un peu de coton dans ma tête. Y-a-t-il
eu surconsommation d'alcool ?
Manger, c'est "se mettre à table", échanger des propos, des ragots. C'est la situation d'échange et de convivialité par excellence. Rompre la mie ensemble.
Des daubes silencieuses aux soupes à la grimace, que s'est-il passé ? Que reste-t-il de ces rassemblements familiaux redoutés, où le gras ourlait et les assiettes et les plaisanteries : les reproches et les longues attentes, fragilement colmatées par la moelle des os du pot-au-feu ; les musellements des bestiaux et le clouage de bec des albatros ?
Pourquoi se mettre à table pour la partager n'est pas allé sans poser d'énormes difficultés : étreint par la peur, il m'était devenu impossible de saisir un verre et l'amener à mes lèvres (d'où peut-être l'expression "Il y a loin de la coupe aux lèvres") sans être agité de tremblements ?
La peur encore : pourquoi devenir rouge comme une écrevisse et se fermer comme une huître ; les gestes incoordonnés, le faciès animé de vilains rictus, le regard affolé ne sachant où se poser ; la pleine conscience de la terrible image renvoyée ?... Face décomposée par l'effroi. Mange ! Ca va être effroi...
La peur toujours : celle de paraître comme un benêt, sans esprit de répartie, muet comme la carpe qu'il a du mal à dépecer ; perclus de frayeur à l'évocation d'un mot ou d'un thème, d'un fruit de mer à décortiquer ou d'une escalope rétive...
La peur, la peur : celle d'être tombé, à cause d'un TOC majuscule, dans la boulimie....
Manger, c'est aussi laisser s'échapper toute sa condition.
Amusez-vous un jour à repérer, au cours d'un repas les "charnières inter-conversations", les associations d'idées, habilement amenées ou déplacées. Qui tient le crachoir ? Qui se tait ? (Nathalie Sarraute a écrit quelque chose d'important là-dessus : "Le silence".
Après-coup
Manger, c'est "se mettre à table", échanger des propos, des ragots. C'est la situation d'échange et de convivialité par excellence. Rompre la mie ensemble.
Des daubes silencieuses aux soupes à la grimace, que s'est-il passé ? Que reste-t-il de ces rassemblements familiaux redoutés, où le gras ourlait et les assiettes et les plaisanteries : les reproches et les longues attentes, fragilement colmatées par la moelle des os du pot-au-feu ; les musellements des bestiaux et le clouage de bec des albatros ?
Pourquoi se mettre à table pour la partager n'est pas allé sans poser d'énormes difficultés : étreint par la peur, il m'était devenu impossible de saisir un verre et l'amener à mes lèvres (d'où peut-être l'expression "Il y a loin de la coupe aux lèvres") sans être agité de tremblements ?
La peur encore : pourquoi devenir rouge comme une écrevisse et se fermer comme une huître ; les gestes incoordonnés, le faciès animé de vilains rictus, le regard affolé ne sachant où se poser ; la pleine conscience de la terrible image renvoyée ?... Face décomposée par l'effroi. Mange ! Ca va être effroi...
La peur toujours : celle de paraître comme un benêt, sans esprit de répartie, muet comme la carpe qu'il a du mal à dépecer ; perclus de frayeur à l'évocation d'un mot ou d'un thème, d'un fruit de mer à décortiquer ou d'une escalope rétive...
La peur, la peur : celle d'être tombé, à cause d'un TOC majuscule, dans la boulimie....
Manger, c'est aussi laisser s'échapper toute sa condition.
Amusez-vous un jour à repérer, au cours d'un repas les "charnières inter-conversations", les associations d'idées, habilement amenées ou déplacées. Qui tient le crachoir ? Qui se tait ? (Nathalie Sarraute a écrit quelque chose d'important là-dessus : "Le silence".
Qui tient le crachoir ?
Qui se tait ?"
----Qui se tait ?"
Après-coup
BREL A LA TELEVISION
"Ils se poussent du coeur
pour être le plus triste
Ils se poussent du bras
pour être le premier
Z'ont amené des vieilles
Qui ne me connaissaient plus
Z'ont amené des enfants
Qui ne me connaissaient pas."
Jacques Brel (Le tango funèbre)
Allez, ne boudons pas notre plaisir. "L'imprime intime" de ce soir à la télévision n'était pas si mauvais. Je m'attendais à pire. Ma perplexité d'hier soir à laissé place au bonheur pur de revoir Jacques Brel chanter et parler. Sur Florent Pagny, avouons qu'il a su, voulu ou accepté de doser ses apparitions, si bien qu'on ne peut lui en vouloir d'avoir devancé l'appel (Voir mon billet d'hier).
Je n'ai pas retenu grand chose de son interprétation personnelle et peut-être faut-il que je m'en excuse ? Mais c'est pareil avec les autres : Isabelle, Juliette, Nina, Serge, Pierre, Claude, Franck... Sauf Maurane peut-être ferait exception...
Reste à retenir un Brel patrimoine commun, où chacun peut se reconnaître., tant cet être unique a transcendé des thèmes universels.
Pour peu que l'on sache déceler le goût de Brel, peu importe l'accomodement.
Allez, vous reprendrez bien encore un bonbon, c'est la saison, et remettons nous-en à "la pendule d'argent"...
JF
pour être le plus triste
Ils se poussent du bras
pour être le premier
Z'ont amené des vieilles
Qui ne me connaissaient plus
Z'ont amené des enfants
Qui ne me connaissaient pas."
Jacques Brel (Le tango funèbre)
Allez, ne boudons pas notre plaisir. "L'imprime intime" de ce soir à la télévision n'était pas si mauvais. Je m'attendais à pire. Ma perplexité d'hier soir à laissé place au bonheur pur de revoir Jacques Brel chanter et parler. Sur Florent Pagny, avouons qu'il a su, voulu ou accepté de doser ses apparitions, si bien qu'on ne peut lui en vouloir d'avoir devancé l'appel (Voir mon billet d'hier).
Je n'ai pas retenu grand chose de son interprétation personnelle et peut-être faut-il que je m'en excuse ? Mais c'est pareil avec les autres : Isabelle, Juliette, Nina, Serge, Pierre, Claude, Franck... Sauf Maurane peut-être ferait exception...
Reste à retenir un Brel patrimoine commun, où chacun peut se reconnaître., tant cet être unique a transcendé des thèmes universels.
Pour peu que l'on sache déceler le goût de Brel, peu importe l'accomodement.
Allez, vous reprendrez bien encore un bonbon, c'est la saison, et remettons nous-en à "la pendule d'argent"...
JF