22 décembre 2007
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"Conservation,
collection
ou accumulation ?
collection
ou accumulation ?
Où est la frontière entre la conservation, la
collection et l'accumulation ?
On sait qu'un certain nombre de documents personnels doivent être consciencieusement gardé sur le coeur (les papiers d'identité), sous le coude (les bulletins de salaire) ou sur le dos (les factures). Certains quelques mois, voire quelques années avant prescription, d'autres à vie. Les revues imagées de vulgarisation qui traînent dans les salles d'attentes en dressent régulièrement les listes. A chacune, à chacun d'aménager son espace et générer le volume produit par la horde paperassière. Il ne faut pas tout détruire, nous sommes bien d'accord. Il ne faut pas réduire sa fiche de paie en confettis. Oui, mais... il ne faut pas tout garder. Il faut savoir jeter, détruire, déblayer.
Je nous ramène quelques années en arrière, à l'époque où ma jeune vie n'avait généré qu'un livret de santé. Et quelle santé !
Je n'eus pas de chambre bien à moi, et seule celle de ma grand-mère me fut allouée à sa mort. Elle allait devenir le "réceptacle" de ce que nous allons observer et voir se remplir au fil des années ; nous allons en inventorier le contenu.
On n'y trouvera pas une collection de moteurs d'Alpine ou de bidons d'huile, de crânes de Magdaléniens ou de plumes de coquecigrues.
Non, moi, c'est le papier qui a pris le dessus. Qui n'a jamais conservé le couvercle d'une boîte de chocolat, (reproduction d'un tableau de maître ou chaumière sous la neige) me jette la première pierre.
Très tôt, les boîtes présentèrent un intérêt certain.
Pourquoi les boîtes ?
La toute première boîte en fer blanc, joliment décorée, à laquelle j'ai attaché de l'importance, je l'ai perdue à l'école. Je devais avoir huit - dix ans. Ce souvenir remonte à la surface. La deuxième fut celle où on plaça ma grand-mère, à sa mort. Son cercueil. Oui, je me souviens avoir dit et écrit : "Mémé, on l'a mise dans une jolie boîte."
Mes boîtes et mes cartons se remplirent donc au gré du temps et du hasard d'un inimaginable magma de papier. Les tiroirs, tablettes et autres étagères de même. Un capharnaüm et un maelström réunis. Livres, disques, photos (tout à fait naturel) ; revues, journaux, quotidiens (acceptable) ; tickets de bus, métro, Sncf, prospectus (contestable).
Les postes "jet" et "tri" de papier ont été singulièrement affectés.
Je bataille, combats contre des moulins de papier. Je flatte et encense l'unicité de l'exemplaire (Ah ! Les manuscrits perdus !)
Vos papiers ! Je ne peux plus m'en séparer.
M'en séparer, c'est se déchirer, perdre une trace, mourir un peu.
On sait qu'un certain nombre de documents personnels doivent être consciencieusement gardé sur le coeur (les papiers d'identité), sous le coude (les bulletins de salaire) ou sur le dos (les factures). Certains quelques mois, voire quelques années avant prescription, d'autres à vie. Les revues imagées de vulgarisation qui traînent dans les salles d'attentes en dressent régulièrement les listes. A chacune, à chacun d'aménager son espace et générer le volume produit par la horde paperassière. Il ne faut pas tout détruire, nous sommes bien d'accord. Il ne faut pas réduire sa fiche de paie en confettis. Oui, mais... il ne faut pas tout garder. Il faut savoir jeter, détruire, déblayer.
Je nous ramène quelques années en arrière, à l'époque où ma jeune vie n'avait généré qu'un livret de santé. Et quelle santé !
Je n'eus pas de chambre bien à moi, et seule celle de ma grand-mère me fut allouée à sa mort. Elle allait devenir le "réceptacle" de ce que nous allons observer et voir se remplir au fil des années ; nous allons en inventorier le contenu.
On n'y trouvera pas une collection de moteurs d'Alpine ou de bidons d'huile, de crânes de Magdaléniens ou de plumes de coquecigrues.
Non, moi, c'est le papier qui a pris le dessus. Qui n'a jamais conservé le couvercle d'une boîte de chocolat, (reproduction d'un tableau de maître ou chaumière sous la neige) me jette la première pierre.
Très tôt, les boîtes présentèrent un intérêt certain.
Pourquoi les boîtes ?
La toute première boîte en fer blanc, joliment décorée, à laquelle j'ai attaché de l'importance, je l'ai perdue à l'école. Je devais avoir huit - dix ans. Ce souvenir remonte à la surface. La deuxième fut celle où on plaça ma grand-mère, à sa mort. Son cercueil. Oui, je me souviens avoir dit et écrit : "Mémé, on l'a mise dans une jolie boîte."
Mes boîtes et mes cartons se remplirent donc au gré du temps et du hasard d'un inimaginable magma de papier. Les tiroirs, tablettes et autres étagères de même. Un capharnaüm et un maelström réunis. Livres, disques, photos (tout à fait naturel) ; revues, journaux, quotidiens (acceptable) ; tickets de bus, métro, Sncf, prospectus (contestable).
Les postes "jet" et "tri" de papier ont été singulièrement affectés.
Je bataille, combats contre des moulins de papier. Je flatte et encense l'unicité de l'exemplaire (Ah ! Les manuscrits perdus !)
Vos papiers ! Je ne peux plus m'en séparer.
M'en séparer, c'est se déchirer, perdre une trace, mourir un peu.
Jet et tri de papiers"