La responsable des fêtes terminées : Vous ne risquez rien. Vous n'avez rien à craindre si vous avez bonne conscience.
Le personnage tout rouge : C'est que, voici, vu d'ici, des deuils à venir et des angoisses annoncées. (Il regarde sa montre.) Des heures pénibles en perspective cavalière. Placez-vous ici... Vous les verrez mieux. Vous les voyez ? (Il lui fait regarder le public.)
La responsable des fêtes terminées : Je vois... Je vois...
Le personnage tout rouge : Vous les voyez ou vous les voyez pas ? Vous dites : "Je vois... Je vois..." comme vous diriez : "Je comprends... Je comprends..."
La responsable des fêtes terminées : Je comprends... Je comprends...
Le personnage tout rouge : Et oui, bien sûr, vous ne pouvez pas comprendre. Et si nous parlions d'autre chose ?
La responsable des fêtes terminées : Rien n'est simple et tout se complique. En quelque sorte. Comme qui dirait. Pour ainsi dire. Pourquoi avez-vous fait ça ? Pourquoi vous entêtez-vous à penser que rien n'a été fait ? Vous n'avez pas quelque chose de beau à me dire ?
Le personnage tout rouge : Si. Un jour, je suis entré dans un endroit sévère et, de mémoire, j'ai déclamé ces quelques vers de Garcia Lorca : "Ses cuisses s'enfuyaient sous moi / Comme des truites effrayées / Une moitié tout embrasée / L'autre moitié pleine de froid". En face de moi, j'ai vu un type qui s'est mis à pleurer en entendant ça.
La responsable des fêtes terminées : C'est triste. C'est vrai ?
Le personnage tout rouge : Non, c'est pas vrai. Mais c'est beau. (Silence).
(A suivre.)