27 janvier 2008
7
27
/01
/janvier
/2008
13:02
La chroniqueuse : Je la vois avec ses contours imprécis, son eau croupie et je vois aussi la bouteille qui y dérive
dessus.
Le peseur d'eau : C'est tout ? (La chroniqueuse se penche sur la flaque.) Faites un petit effort d'imagination. Voyez, là, près de la grève... Aux noces de canards, ces joyeux tétards en ribote... Et ces laborieux dauphins, remettant de l'huile de coude dans les rouages d'une robote assujettie à ne plus rouler des mécaniques. Et ce loup vu par une loupe. Et ce dragon tenu par sa dragonne, qui ne sont pas à la fête du tout. Et ces grenouilles, dans cette grenouillère, montrant leurs cuisses à en faire rougir un escadron de gourmets carabins. Et là, débordé, cet agent limitateur de participes passés, pressants et pressés. Et cette abeille, piquant la haute tige d'une botte de cuir déjà piqué. Et ces bourdons ne sonnant même pas les Pâques... Nous sommes pourtant bien le mardi de Pâques, aujourd'hui ?
La chroniqueuse : Oui, nous sommes le mardi de Pâques.
Le peseur d'eau : Et ces bourdons, de retour de la ville éternelle, ne sonnant même pas les Pâques ? Qu'en dites-vous ? Et au milieu de ce monde indifférent, baguenaudant dans l'eau qui va bientôt leur faire défaut, sourd à tout ce que je m'égosille à leur dire, une bouteille et son message de détresse. (Il lit le message.) "Tellement naufragés que..."
La chroniqueuse : Je vois... Je vois... (Le peseur d'eau lui tend le message. La chroniqueuse l'examine.) "Tellement naufragés que...". Naugragés, "e" accent aigu, "s". Ils sont au moins deux et il n'y a pas que des femmes. C'est écrit avec un stylo qui en a dû en baver.
(A suivre.)
Le peseur d'eau : C'est tout ? (La chroniqueuse se penche sur la flaque.) Faites un petit effort d'imagination. Voyez, là, près de la grève... Aux noces de canards, ces joyeux tétards en ribote... Et ces laborieux dauphins, remettant de l'huile de coude dans les rouages d'une robote assujettie à ne plus rouler des mécaniques. Et ce loup vu par une loupe. Et ce dragon tenu par sa dragonne, qui ne sont pas à la fête du tout. Et ces grenouilles, dans cette grenouillère, montrant leurs cuisses à en faire rougir un escadron de gourmets carabins. Et là, débordé, cet agent limitateur de participes passés, pressants et pressés. Et cette abeille, piquant la haute tige d'une botte de cuir déjà piqué. Et ces bourdons ne sonnant même pas les Pâques... Nous sommes pourtant bien le mardi de Pâques, aujourd'hui ?
La chroniqueuse : Oui, nous sommes le mardi de Pâques.
Le peseur d'eau : Et ces bourdons, de retour de la ville éternelle, ne sonnant même pas les Pâques ? Qu'en dites-vous ? Et au milieu de ce monde indifférent, baguenaudant dans l'eau qui va bientôt leur faire défaut, sourd à tout ce que je m'égosille à leur dire, une bouteille et son message de détresse. (Il lit le message.) "Tellement naufragés que..."
La chroniqueuse : Je vois... Je vois... (Le peseur d'eau lui tend le message. La chroniqueuse l'examine.) "Tellement naufragés que...". Naugragés, "e" accent aigu, "s". Ils sont au moins deux et il n'y a pas que des femmes. C'est écrit avec un stylo qui en a dû en baver.
(A suivre.)