(La femme qui fait ça en blanc observe scrupuleusement les mouvements de la moissonneuse-dateuse. Toute absorbée qu'elle est, elle reste étrangère à la scène qui suit :
Un homme vient à la rencontre du brûleur de cageots. Ils se donnent l'accolade avec effusion.
Echange et dialogue dont nous ne saurons rien.
Au bout d'un moment, le brûleur de cageots appelle la femme qui fait ça en blanc.)
Le brûleur de cageots : Je vais vous présenter un ami. Un type formidable. Je suis sûr qu'il va vous plaire... Un inventeur ! Il a inventé la machine
à peser la souffrance. Quand on a mal, on le dit, mais souvent, on le dit mal. Il était excédé d'entendre : "Machin, lui, au moins, il a des raisons de se plaindre..." Vous montez dans sa
machine et un chiffre s'affiche. Plus aucun moyen de douter, de se tromper... C'est vraiment quelqu'un d'étonnant. (A son ami :) Allez-y, parlez !
L'homme : ...
Le brûleur de cageots : Allez... Allez-y... parlez !
L'homme (L'inventeur de la machine à peser la souffrance) : Si vous souffrez, de deux choses l'une : ou vous vous supprimez, ou vous vous supprimez pas. Si vous vous supprimez pas, de deux choses
l'une. (Il regarde le ciel.) Lune !
Le brûleur de cageots : N'est-ce pas qu'il est étonnant ?
(La femme qui fait ça en blanc prend une photo du nouveau venu.)
La femme qui fait ça en blanc : Parlez-moi plutôt de votre machine.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : J'ai inventé une machine à peser la souffrance parce que j'étais excédé d'entendre : "Machin, lui, au moins, il a des raisons de se plaindre..."
Vous montez dans la machine et un chiffre s'affiche. Pl