2 mars 2008
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13:03
2e ACTE
C'est la nuit.
Même décor qu'au premier acte.
Plus :
un feu de bois qui crépite et éclaire le plateau.
A l'aide de ses pieds et de ses mains, le brûleur de cageots brise des cageots et les jette au feu.
La femme qui fait ça en blanc semble se masser la nuque.
Le brûleur de cageots : Dans quel état laisse-t-on les gens et les choses ? Dans l'état où on veut les retrouver ? Pffff... Fadaises... D'autres et d'autres choses passent... Il faut magnifier l'instant présent, c'est tout. Ca ira ?
La femme qui fait ça en blanc (Elle se masse la nuque.) : Ca ira. Quitte pour la peur.
Le brûleur de cageots : C'était le vent.
La femme qui fait ça en blanc : Pardon ?
Le brûleur de cageots : Dans votre cou, c'était le vent.
La femme qui fait ça en blanc : Je veux bien le croire. C'était une impression de métal froid.
Le brûleur de cageots : A part la raideur de la nuque, pas de fièvre ? Pas de nausée ? Nous ne sommes pas au printemps : ce n'est pas une méningite.
La femme qui fait ça en blanc : Tout va mieux, maintenant.
(Elle reprend son appareil-photo et prend un cliché du brûleur de cageots.)
La nuit est belle. La nuit est bleue. Et orange par endroits. Ici... (Elle désigne le feu.) et là-bas. (Elle s'approche côté jardin.) Il a pu reprendre, le conducteur de la moissonneuse-dateuse. Il a mis l'éclairage. Il pêche le blé au lamparo. Original métier. Reprenons.
(Elle s'approche du brûleur de cageots.) Fermez les yeux et ouvrez la bouche. (Le brûleur de cageots s'exécute. La femme qui fait ça en blanc inspecte la bouche.) Haleine fétide.
Le brûleur de cageots : Je préfère avoir mauvaise bouche plutôt que mauvaise conscience.
La femme qui fait ça en blanc : Pas de fausse dent ? Aucune ne se déchausse ?
Le brûleur de cageots : Elles marchent encore.
La femme qui fait ça en blanc : Faites le contraire.
Le brûleur de cageots : ...
La femme qui fait ça en blanc : Ouvrez les yeux et fermez la bouche. (Le brûleur de cageots s'exécute.) Levez les bras au ciel. (Elle hume sous les aisselles.) Baissez les bras. (Elle sort un mètre de couturière de l'une de ses poches et reprend son bloc de papier. Elle prend des mesures et les note." Tour de cou : 43 cm. (Même jeu.) Tour de poitrine : 114 cm. (Même jeu.) Tour de taille : 112 cm. (Elle s'agenouille devant le brûleur de cageots.) Tour de bassin : 103 cm. Pointure ?
Le brûleur de cageots : 45
La femme qui fait ça en blanc : Et le reste ?
Le brûleur de cageots : Je suis un français moyen.
(Sans sommation, la femme qui fait ça en blanc fait glisser la fermeture-éclair du pantalon.)
Voix off : (Victorieuse.) Ca marche !
(L'inventeur de la machine à peser la souffrance déboule sur le palteau.)
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ca mar...
(Il reste interloqué par ce qu'il voit.
La femme qui fait ça en blanc se relève prestement, saisit son appareil-photo et prend un cliché de l'inventeur de la machine à peser la souffrance.)
La femme qui fait ça en blanc : Ca marche ?
(A suivre.)
C'est la nuit.
Même décor qu'au premier acte.
Plus :
un feu de bois qui crépite et éclaire le plateau.
A l'aide de ses pieds et de ses mains, le brûleur de cageots brise des cageots et les jette au feu.
La femme qui fait ça en blanc semble se masser la nuque.
Le brûleur de cageots : Dans quel état laisse-t-on les gens et les choses ? Dans l'état où on veut les retrouver ? Pffff... Fadaises... D'autres et d'autres choses passent... Il faut magnifier l'instant présent, c'est tout. Ca ira ?
La femme qui fait ça en blanc (Elle se masse la nuque.) : Ca ira. Quitte pour la peur.
Le brûleur de cageots : C'était le vent.
La femme qui fait ça en blanc : Pardon ?
Le brûleur de cageots : Dans votre cou, c'était le vent.
La femme qui fait ça en blanc : Je veux bien le croire. C'était une impression de métal froid.
Le brûleur de cageots : A part la raideur de la nuque, pas de fièvre ? Pas de nausée ? Nous ne sommes pas au printemps : ce n'est pas une méningite.
La femme qui fait ça en blanc : Tout va mieux, maintenant.
(Elle reprend son appareil-photo et prend un cliché du brûleur de cageots.)
La nuit est belle. La nuit est bleue. Et orange par endroits. Ici... (Elle désigne le feu.) et là-bas. (Elle s'approche côté jardin.) Il a pu reprendre, le conducteur de la moissonneuse-dateuse. Il a mis l'éclairage. Il pêche le blé au lamparo. Original métier. Reprenons.
(Elle s'approche du brûleur de cageots.) Fermez les yeux et ouvrez la bouche. (Le brûleur de cageots s'exécute. La femme qui fait ça en blanc inspecte la bouche.) Haleine fétide.
Le brûleur de cageots : Je préfère avoir mauvaise bouche plutôt que mauvaise conscience.
La femme qui fait ça en blanc : Pas de fausse dent ? Aucune ne se déchausse ?
Le brûleur de cageots : Elles marchent encore.
La femme qui fait ça en blanc : Faites le contraire.
Le brûleur de cageots : ...
La femme qui fait ça en blanc : Ouvrez les yeux et fermez la bouche. (Le brûleur de cageots s'exécute.) Levez les bras au ciel. (Elle hume sous les aisselles.) Baissez les bras. (Elle sort un mètre de couturière de l'une de ses poches et reprend son bloc de papier. Elle prend des mesures et les note." Tour de cou : 43 cm. (Même jeu.) Tour de poitrine : 114 cm. (Même jeu.) Tour de taille : 112 cm. (Elle s'agenouille devant le brûleur de cageots.) Tour de bassin : 103 cm. Pointure ?
Le brûleur de cageots : 45
La femme qui fait ça en blanc : Et le reste ?
Le brûleur de cageots : Je suis un français moyen.
(Sans sommation, la femme qui fait ça en blanc fait glisser la fermeture-éclair du pantalon.)
Voix off : (Victorieuse.) Ca marche !
(L'inventeur de la machine à peser la souffrance déboule sur le palteau.)
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ca mar...
(Il reste interloqué par ce qu'il voit.
La femme qui fait ça en blanc se relève prestement, saisit son appareil-photo et prend un cliché de l'inventeur de la machine à peser la souffrance.)
La femme qui fait ça en blanc : Ca marche ?
(A suivre.)