L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Le deuxième, c'était un peu différent. Il est arrivé, déjà convaincu de ce qu'il était : un obsédé sexuel. Un lyrique. Ca le travaillait. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ça. Il s'imaginait flagellant des femmes qui le flagellaient à leur tour. Et luttait contre cette idée avec laquelle il n'était pas d'accord. C'est difficile à vivre. Regardez plutôt.
(Il se dirige côté cour.
Eclairage douche sur lui.
Un homme arrive.)
L'homme : Tantôt je la pénétrai jusqu'au cerveau, et je ressortai mon vit plein de nerfs et de cervelle ; tantôt de mon morceau noble, je farcissai la bouche en cul de poule de la gallinacée pondeuse de perles...
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Avant la pesée, voulez-vous faire un test à la mode ?
L'homme : Ca n'influencera pas le poids ?
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Pas le moins du monde.
L'homme : Allons-y.
(L'inventeur de la machine à peser la souffrance sort une série de cartons sur lesquels sont imprimées des formes diverses. Il présente un à un les cartons à l'homme.)
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Que voyez-vous ici ?
L'homme : Un sexe.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là ?
L'homme : Un sexe.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ici ?
L'homme : Un sexe.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là ?
L'homme : Un sexe.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ici et là ?
L'homme : Deux sexes.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là et ici ?
L'homme : deux sexes.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Monsieur, vous êtes un obsédé sexuel.
(Noir côté cour.
L'homme s'en va ; l'inventeur de la machine à peser la souffrance le raccompagne et revient s'asseoir sur le socle de béton avec les autres.)
(A suivre.)