27 avril 2008
7
27
/04
/avril
/2008
12:22
Voix off : Franchement, c'est fou tout ce qui peut se dire dans l'habitacle d'une voiture. Nous ne savons pas à quoi c'est
dû. C'est presque aussi fort qu'un oreiller, et les secrets de banquette ne doivent rien aux secrets d'alcôve. C'est le triomphe de la moleskine sur le coton. Nous avons encore parlé, puis nous
sommes tus, puis nous avons parlé. De l'évolution de notre enquête, de cette pauvre sainte, de cette curieuse femme au calendrier. Il faudra bien se résoudre à lui demander pourquoi elle porte
toujours un calendrier. On s'est excusés de ne plus rien se dire. On s'est dit : "Si vous ne dites rien, vous savez, moi, je ne dirai rien. Je comprendrai." Mais bon, nous avons failli tomber en
panne. Ca nous a fait parler. Une courroie de transmission qui a bien failli claquer. Et de l'eau dans l'huile et de l'huile dans le bocal d'expansion et le vase du nettoyant des vitres. Ensuite,
ça a été le tour des gendarmes. Oui, la maréchaussée nous a arrêtés. Ils ont fait le tour de la berline et ont trouvé à redire. Ils nous ont sauvagement verbalisés, avec leurs grosses bottes.
S'ils avaient des mules roses à la place, ils seraient moins fiérots. Ils nous ont verbalisés pour "pneumatiques défaillants pour ne pas dire absents, défaut de catadioptre arrière, enjoliveurs
pas assez jolis." Nous avons argué l'usure naturelle du véhicule, le comique de nos moyens pour le remplacer ; nous avons dit que n'avions pas à payer pour les autres. Devant le très bas taux de
pénétrabilité dans le coeur, nous avons conté notre historiette. Bien sûr, ils ne nous ont pas cru ; ont cru que nous nous payions leurs têtes, et nous ont sanctionnés pour "outrage à agent". La
vie est dure ! Sur la carte du Dur, nous étions encore en "Passage obligé". Enfin, nous avons retrouvé des chemins moins caillouteux, plus sablonneux, avec de vraies bouses de vache séchées. Et
comme nous avions faim, nous nous sommes arrêtés. Ca tombait bien, cet endroit était au programme...
(A suivre.)
(A suivre.)