4 mai 2008
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12:08
A Jean-Charles Aschéro,
Maître postier de nuit.
Maître postier de nuit.
"Les gens,
il conviendrait de ne les connaître
que disponibles."
Léo Ferré
il conviendrait de ne les connaître
que disponibles."
Léo Ferré
Personnages :
Le redevenu vert
La fille caramel
L'annonceur
Le spécialiste des tumeurs-rumeurs
L'invitée
Le régisseur
Le facteur
Le redevenu vert
La fille caramel
L'annonceur
Le spécialiste des tumeurs-rumeurs
L'invitée
Le régisseur
Le facteur
ACTE I
Nous pourrions envisager :
Une façade de maison, avec un massif d'hortensias près du mur.
Une fenêtre ; sur le rebord, un récepteur-radio.
Une boîte aux lettres.
Un banc de fer vert, ajouré comme de la dentelle.
Sous un petit auvent, pompeusement appelé "marquise", une table et deux chaises cannées sorties de dedans.
Au dessus, un balcon.
Nous sommes à la campagne :
il serait bon de l'évoquer comme on pourra.
Il serait bon d'évoquer aussi une odeur -un parfum- de prunus en fleurs.
Une main se glisse dans l'embrasure de la fenêtre et allume la radio.)
Du récépteur radio : Autant vous l'avouer d'emblée, l'émission que vous écoutez actuellement a été enregistrée. Plus personne n'est dupe. C'est un secret de Polichinelle. Les acteurs et les techniciens qui l'ont élaborée n'ont aucun alibi s'ils s'écartent du droit chemin à ce moment précis. (Virgule musicale, puis voix d'homme :)
Myriam et Martine sont brouillées.
Betty ne parle plus à Guy.
Babette et Agnès étaient intimement liées, mais maintenant, elles sont en froid.
Guy parle à Suzon, mais pas à Raymond. Suzon en a voulu à Guy car elle l'a vu rire avec Raymond.
Jean et Jean-Pierre sont à couteaux tirés.
Pierre, Paul, Luc et Matthieu sont contrariés.
Claude et Dominique s'entendent comme larrons en foire et Claude et Denise sont comme cul et chemise pour dénigrer Paul et Albert.
(Un homme arrive sur le plateau ; il poursuit ce qu'on continue d'entendre à la radio.)
Eux sont brouillés entre eux.
Lucien et Paul ne font qu'un. C'est bonnet blanc et blanc bonnet.
Mais il ne faut pas mélanger ses sorchons et ses terviettes : il faut laver son linge en sale en famille.
Maintenant, ils se font la gueule.
Mais, aux dires de l'un, c'est l'autre qui a tort.
Prendre position, c'est déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Denise taille un costume à Pierre et Pierre est habillé pour l'hiver.
D'ailleurs, Pierre est tailleur.
Marcel a reçu une veste de Marinette.
Marie-Pierre en veut à Marie-Ange.
Marie-Pierre a son caillou.
Mais Marie-Ange ne fait pas d'efforts.
Chacun campe sur ses positions.
Personne ne veut passer l'éponge.
Pierrette n'aime pas Hugues mais elle a ses raisons.
Devant lui, tout le monde aime bien Gaston. Mais dès qu'il a le dos tourné, il doit avoir les oreilles qui lui sifflent et les tempes qui battent.
Isabelle fait la tête la Elisabeth et Elisabeth en veut à Gaston ; elle prétend que c'est à cause de lui qu'Isabelle a pris ses distances.
Martine et Martine sont fâchées depuis longtemps mais ne savent plus pourquoi.
Claude dit que Claude n'est pas un homme.
Dominique pense que Dominique est une femmelette et l'a laissé entendre à Marie-France. Marie-France l'a répété à Guy qui l'a confié à Betty. Mais Betty est l'une des meilleures amies de longue date de Dominique.
Véronique, Monique et Thérèse n'aiment pas Théodule, parce que, chaque fois qu'il les voit, il ne peut pas s'empêcher de faire rimer leurs prénoms avec ce que vous pouvez très bien imaginer. C'est l'hôpital qui se moque de la charité !
Rose-Marie croit que tout le monde lui en veut, mais c'est pathologique. Du coup, elle en veut au monde entier. En fait, tout le monde l'aime bien, mais c'est tout. De toute façon, elle n'est pas riche.
Et puis voilà, c'est la vie.
Ne dites pas du mal de moi dès que j'ai le dos tourné.
Toute ressemblance ou similitude avec des personnages vivants ou ayant vécu ne serait que fortuite et...
(Une femme arrive.
Elle éteint la radio ; l'homme s'arrête de parler.)
(A suivre.)
Nous pourrions envisager :
Une façade de maison, avec un massif d'hortensias près du mur.
Une fenêtre ; sur le rebord, un récepteur-radio.
Une boîte aux lettres.
Un banc de fer vert, ajouré comme de la dentelle.
Sous un petit auvent, pompeusement appelé "marquise", une table et deux chaises cannées sorties de dedans.
Au dessus, un balcon.
Nous sommes à la campagne :
il serait bon de l'évoquer comme on pourra.
Il serait bon d'évoquer aussi une odeur -un parfum- de prunus en fleurs.
Une main se glisse dans l'embrasure de la fenêtre et allume la radio.)
Du récépteur radio : Autant vous l'avouer d'emblée, l'émission que vous écoutez actuellement a été enregistrée. Plus personne n'est dupe. C'est un secret de Polichinelle. Les acteurs et les techniciens qui l'ont élaborée n'ont aucun alibi s'ils s'écartent du droit chemin à ce moment précis. (Virgule musicale, puis voix d'homme :)
Myriam et Martine sont brouillées.
Betty ne parle plus à Guy.
Babette et Agnès étaient intimement liées, mais maintenant, elles sont en froid.
Guy parle à Suzon, mais pas à Raymond. Suzon en a voulu à Guy car elle l'a vu rire avec Raymond.
Jean et Jean-Pierre sont à couteaux tirés.
Pierre, Paul, Luc et Matthieu sont contrariés.
Claude et Dominique s'entendent comme larrons en foire et Claude et Denise sont comme cul et chemise pour dénigrer Paul et Albert.
(Un homme arrive sur le plateau ; il poursuit ce qu'on continue d'entendre à la radio.)
Eux sont brouillés entre eux.
Lucien et Paul ne font qu'un. C'est bonnet blanc et blanc bonnet.
Mais il ne faut pas mélanger ses sorchons et ses terviettes : il faut laver son linge en sale en famille.
Maintenant, ils se font la gueule.
Mais, aux dires de l'un, c'est l'autre qui a tort.
Prendre position, c'est déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Denise taille un costume à Pierre et Pierre est habillé pour l'hiver.
D'ailleurs, Pierre est tailleur.
Marcel a reçu une veste de Marinette.
Marie-Pierre en veut à Marie-Ange.
Marie-Pierre a son caillou.
Mais Marie-Ange ne fait pas d'efforts.
Chacun campe sur ses positions.
Personne ne veut passer l'éponge.
Pierrette n'aime pas Hugues mais elle a ses raisons.
Devant lui, tout le monde aime bien Gaston. Mais dès qu'il a le dos tourné, il doit avoir les oreilles qui lui sifflent et les tempes qui battent.
Isabelle fait la tête la Elisabeth et Elisabeth en veut à Gaston ; elle prétend que c'est à cause de lui qu'Isabelle a pris ses distances.
Martine et Martine sont fâchées depuis longtemps mais ne savent plus pourquoi.
Claude dit que Claude n'est pas un homme.
Dominique pense que Dominique est une femmelette et l'a laissé entendre à Marie-France. Marie-France l'a répété à Guy qui l'a confié à Betty. Mais Betty est l'une des meilleures amies de longue date de Dominique.
Véronique, Monique et Thérèse n'aiment pas Théodule, parce que, chaque fois qu'il les voit, il ne peut pas s'empêcher de faire rimer leurs prénoms avec ce que vous pouvez très bien imaginer. C'est l'hôpital qui se moque de la charité !
Rose-Marie croit que tout le monde lui en veut, mais c'est pathologique. Du coup, elle en veut au monde entier. En fait, tout le monde l'aime bien, mais c'est tout. De toute façon, elle n'est pas riche.
Et puis voilà, c'est la vie.
Ne dites pas du mal de moi dès que j'ai le dos tourné.
Toute ressemblance ou similitude avec des personnages vivants ou ayant vécu ne serait que fortuite et...
(Une femme arrive.
Elle éteint la radio ; l'homme s'arrête de parler.)
(A suivre.)