8 mai 2008
4
08
/05
/mai
/2008
12:10
(Le redevenu vert et la fille caramel s'éloignent l'un de l'autre ; se tournent le dos.
L'un et l'autre, chacun de leur côté, sortent de l'une de leurs poches intérieures un carré découpé dans un journal.
Le redevenu vert et la fille caramel se retournent subitement.)
La fille caramel et le redevenu vert (faisant chorus et lisant :) : Recherche nostalgiques de l'émission "POSTIER DE NUIT" sur PARIS INTER. Ecrire au journal qui transmettra.
La fille caramel : Pourquoi avez-vous quitté la radio ?
Le redevenu vert : Pourquoi avez-vous passé cette annonce ?
La fille caramel : A dire le vrai, j'espérais bien que vous vous manifesteriez. Je voulais vous retrouver. C'était très important pour moi. Un soir, en rentrant du cinéma, et dans mon lit, j'ai allumé la radio et je vous ai entendu. Des propos s'échangeaient. J'ai tout de suite été séduite par le ton, les voix qui canalisaient une grande profondeur... comment dire... psychologique ? J'ai tout de suite établi des résonances avec ce que je vivais, ce que je ressentais... Je me projetais... Oui, c'est ça, vous jetiez des passerelles entre les vécus et les ressentis... J'ose le dire : vous avez contribué à la construction de ma personnalité ! J'aimais vos vignettes musicales, vos invités, vos nouvelles ; j'aimais vos questions, j'aimais leurs réponses.. Et c'était bien...
Le redevenu vert : Ca a été bien pendant longtemps, mais ça n'a pas pu durer... J'ai été très heureux, puis un peu moins, puis plus du tout. Reflets du temps... Je n'ai pas vu le changement venir... Je n'ai pas vu le vent tourner...
La fille caramel : Et alors ?
Le redevenu vert : La radio est un merveilleux véhicule du verbe mais aussi un désastreux amplificateur des miasmes, des remugles et des scories langagières. En un mot de toutes les âneries qui peuvent se dire, les cochonneries qui peuvent s'entendre, les vacheries qui peuvent se faire... Ca s'est passé très vite...
La fille caramel : Et alors ?
Le redevenu vert : Et alors quoi ?
La fille caramel : Mais alors, les vérités qui sont bonnes à dire ?
Le redevenu vert : Chansons !
La fille caramel : Le malheur des uns qui fait le bonheur des autres ?
Le redevenu vert : Fariboles !
La fille caramel : La rumeur à qui il faut tordre le cou ?
Le redevenu vert : Calembredaines !
La fille caramel : Les suppléments d'âme ?
Le redevenu vert : Rodomontades !
La fille caramel : Les "tout ce qui fait nos différences" ,
Le redevenu vert : Billevesées !
La fille caramel : Les "nous n'avons pas les mêmes valeurs" ?
Le redevenu vert : Coquecigrues !
(Un temps.)
La fille caramel : Et la curiosité ? Les curiosités ?
Le redevenu vert : Chimères... (Un temps.) Vous êtes déçue ? Moi aussi !
(Une main sort de l'embrasure de la fenêtre et allume la radio.
On entend les paroles et la musique d'une chanson.)
(A suivre.)
L'un et l'autre, chacun de leur côté, sortent de l'une de leurs poches intérieures un carré découpé dans un journal.
Le redevenu vert et la fille caramel se retournent subitement.)
La fille caramel et le redevenu vert (faisant chorus et lisant :) : Recherche nostalgiques de l'émission "POSTIER DE NUIT" sur PARIS INTER. Ecrire au journal qui transmettra.
La fille caramel : Pourquoi avez-vous quitté la radio ?
Le redevenu vert : Pourquoi avez-vous passé cette annonce ?
La fille caramel : A dire le vrai, j'espérais bien que vous vous manifesteriez. Je voulais vous retrouver. C'était très important pour moi. Un soir, en rentrant du cinéma, et dans mon lit, j'ai allumé la radio et je vous ai entendu. Des propos s'échangeaient. J'ai tout de suite été séduite par le ton, les voix qui canalisaient une grande profondeur... comment dire... psychologique ? J'ai tout de suite établi des résonances avec ce que je vivais, ce que je ressentais... Je me projetais... Oui, c'est ça, vous jetiez des passerelles entre les vécus et les ressentis... J'ose le dire : vous avez contribué à la construction de ma personnalité ! J'aimais vos vignettes musicales, vos invités, vos nouvelles ; j'aimais vos questions, j'aimais leurs réponses.. Et c'était bien...
Le redevenu vert : Ca a été bien pendant longtemps, mais ça n'a pas pu durer... J'ai été très heureux, puis un peu moins, puis plus du tout. Reflets du temps... Je n'ai pas vu le changement venir... Je n'ai pas vu le vent tourner...
La fille caramel : Et alors ?
Le redevenu vert : La radio est un merveilleux véhicule du verbe mais aussi un désastreux amplificateur des miasmes, des remugles et des scories langagières. En un mot de toutes les âneries qui peuvent se dire, les cochonneries qui peuvent s'entendre, les vacheries qui peuvent se faire... Ca s'est passé très vite...
La fille caramel : Et alors ?
Le redevenu vert : Et alors quoi ?
La fille caramel : Mais alors, les vérités qui sont bonnes à dire ?
Le redevenu vert : Chansons !
La fille caramel : Le malheur des uns qui fait le bonheur des autres ?
Le redevenu vert : Fariboles !
La fille caramel : La rumeur à qui il faut tordre le cou ?
Le redevenu vert : Calembredaines !
La fille caramel : Les suppléments d'âme ?
Le redevenu vert : Rodomontades !
La fille caramel : Les "tout ce qui fait nos différences" ,
Le redevenu vert : Billevesées !
La fille caramel : Les "nous n'avons pas les mêmes valeurs" ?
Le redevenu vert : Coquecigrues !
(Un temps.)
La fille caramel : Et la curiosité ? Les curiosités ?
Le redevenu vert : Chimères... (Un temps.) Vous êtes déçue ? Moi aussi !
(Une main sort de l'embrasure de la fenêtre et allume la radio.
On entend les paroles et la musique d'une chanson.)
(A suivre.)