11 mai 2008
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Le redevenu vert : J'en avais ras la frange des petites trahisons et des grandes lâchetés. Des bassesses et des
mesquineries... Voulez-vous que je vous dise le fond de ma pensée ?
La fille caramel : Je ne demande que ça.
Le redevenu vert : Alors, regardez et écoutez...
(Il désigne de nouveau le plateau côté jardin.
Noir côté cour sur la maison.
Pleine lumière côté jardin.
Sur le studio de radio.
La grosse lampe rouge est éteinte.
L'annonceur et son invitée devisent.)
L'annonceur : Ne soyez pas tendue et soyez naturelle. Ainsi, c'est bien vrai tout ce qu'on dit sur elle ? Sur celle dont nous allons parler ? Nous en avons appris des vertes et de pas mûres...
L'invitée : Mais non, c'est bien pire que ça. Dans la vie en vrai, elle st imbuvable. Elle est à moudre. Savez-vous qu'elle utilise la même serviette de bain pour s'essuyer les pieds et le visage ? Hein ? il faut se laver les dents dans un verre à dents et les pieds dans un verre à pied ?... Son fonds de commerce, c'est le dénigrement systématique... Elle, elle ne se prend pas pour un carreau cassé. A mon humble avis, il faudrait lui prescrire de se rincer la bouche après chaque demi-mot qu'elle dit... Tant il en sort du fiel et de la bave... Il y en a qui disent qu'elle n'a pas tous les fagots à l'ombre, qu'elle n'a pas l'électricité à tous les étages... Il paraît qu'elle a couché avec tous ceux qui lui ont demandé... et tous ceux à qui elle l'a demandé. Au reste, sa bouche est très accueillante. Il n'y a que le train qui ne lui soit pas passé desssus et entré dedans...
Voix off : Attention ! L'antenne dans quinze secondes...
(Un léger temps.
La lampe rouge s'allume.)
L'annonceur : Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour. J'accueille aujourd'hui avec un plaisir difficile à dissimuler celle qui fait les beaux soirs de la scène et enchante les nuits de notre vie. Mademoiselle des Théâtres de Paris. Merci d'avoir sacrifié un instant précieux de votre emploi du temps très chargé, et de nous honorer de votre présence. Merci surtout de venir témoigner sur celle à qui nous consacrons cette émission, avec qui vous avez souventes fois partagé l'affiche. Certains avancent que vous partagiez l'affiche mais pas le même avis. Alors, Mademoiselle, comment était-elle ?
L'invitée : C'est un bonheur divin et exquis que vous m'offrez de parler d'elle. C'est moi qui ne sait comment vous remercier. Et puisque l'occasion m'en est donnée, je voudrai rendre un hommage appuyé à toutes les qualités qui l'animent... Le temps va me manquer et les mots seront trop faibles pour qualifier l'immense étendue de son charisme. Voici un mot accomodé à toutes les sauces qui semble vraiment fait pour elle. Il faudrait inventer des mots nouveaux pour chanter ses louanges et faire l'éloge de ses traits de caractère. Ses vertus sont connues à cent lieues à la ronde. Je propose aux nomades de la dithyrambe de cesser de tresser l'osier des chaises pour lui tresser des couronnes de laurier...
(Noir sur le studio de radio ;
lumière sur la maison.)
Le redevenu vert : Hein ?
La fille caramel : Oui.
(Une main sort par l'embrasure de la fenêtre et ressort le récepteur-radio.
Un temps.)
(A suivre.)
La fille caramel : Je ne demande que ça.
Le redevenu vert : Alors, regardez et écoutez...
(Il désigne de nouveau le plateau côté jardin.
Noir côté cour sur la maison.
Pleine lumière côté jardin.
Sur le studio de radio.
La grosse lampe rouge est éteinte.
L'annonceur et son invitée devisent.)
L'annonceur : Ne soyez pas tendue et soyez naturelle. Ainsi, c'est bien vrai tout ce qu'on dit sur elle ? Sur celle dont nous allons parler ? Nous en avons appris des vertes et de pas mûres...
L'invitée : Mais non, c'est bien pire que ça. Dans la vie en vrai, elle st imbuvable. Elle est à moudre. Savez-vous qu'elle utilise la même serviette de bain pour s'essuyer les pieds et le visage ? Hein ? il faut se laver les dents dans un verre à dents et les pieds dans un verre à pied ?... Son fonds de commerce, c'est le dénigrement systématique... Elle, elle ne se prend pas pour un carreau cassé. A mon humble avis, il faudrait lui prescrire de se rincer la bouche après chaque demi-mot qu'elle dit... Tant il en sort du fiel et de la bave... Il y en a qui disent qu'elle n'a pas tous les fagots à l'ombre, qu'elle n'a pas l'électricité à tous les étages... Il paraît qu'elle a couché avec tous ceux qui lui ont demandé... et tous ceux à qui elle l'a demandé. Au reste, sa bouche est très accueillante. Il n'y a que le train qui ne lui soit pas passé desssus et entré dedans...
Voix off : Attention ! L'antenne dans quinze secondes...
(Un léger temps.
La lampe rouge s'allume.)
L'annonceur : Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour. J'accueille aujourd'hui avec un plaisir difficile à dissimuler celle qui fait les beaux soirs de la scène et enchante les nuits de notre vie. Mademoiselle des Théâtres de Paris. Merci d'avoir sacrifié un instant précieux de votre emploi du temps très chargé, et de nous honorer de votre présence. Merci surtout de venir témoigner sur celle à qui nous consacrons cette émission, avec qui vous avez souventes fois partagé l'affiche. Certains avancent que vous partagiez l'affiche mais pas le même avis. Alors, Mademoiselle, comment était-elle ?
L'invitée : C'est un bonheur divin et exquis que vous m'offrez de parler d'elle. C'est moi qui ne sait comment vous remercier. Et puisque l'occasion m'en est donnée, je voudrai rendre un hommage appuyé à toutes les qualités qui l'animent... Le temps va me manquer et les mots seront trop faibles pour qualifier l'immense étendue de son charisme. Voici un mot accomodé à toutes les sauces qui semble vraiment fait pour elle. Il faudrait inventer des mots nouveaux pour chanter ses louanges et faire l'éloge de ses traits de caractère. Ses vertus sont connues à cent lieues à la ronde. Je propose aux nomades de la dithyrambe de cesser de tresser l'osier des chaises pour lui tresser des couronnes de laurier...
(Noir sur le studio de radio ;
lumière sur la maison.)
Le redevenu vert : Hein ?
La fille caramel : Oui.
(Une main sort par l'embrasure de la fenêtre et ressort le récepteur-radio.
Un temps.)
(A suivre.)