12 mai 2008
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11:46
La fille caramel : Ce qu'il y a de bien avec vous, c'est qu'on n'est pas gênée quand le silence se fait.
(Un temps.
Silence.)
Autrement dit, quand vous vous taisez, on ne sent jamais embarrassée.
(Un temps.
Silence.)
En radio, lorsqu'il y a un vide, on appelle ça un blanc...
(Un temps.
Silence.
Elle désigne le récepteur-radio :)
Qu'est-ce que vous prenez comme marque ? (Elle se lève, s'approche du récepteur-radio et lit :) La Voix de son Maître. C'est une grande marque ! Le petit fox qui tend l'oreille vers le gramophone. Un chien qui a du son et un son qui a du chien ! Ce n'est pas à vous que j'apprendrai qu'il a réellement existé. Il s'appelait Nipper. Vous êtes fidèle aux marques ? Moi, plutôt oui. Depuis toute petite. Bébé Cadum. La pie qui chante. La vache qui rit. Et mon père qui fait la gueule. (Elle revient s'asseoir. Un temps.) Pour parvenir jusqu'ici, je suis passée devant un endroit charmant. C'est dans une petite cour de ferme, tout au fond. Il y a une pompe à chapelet qui a l'air abandonnée. Privée de mains fidèles. Elle a été priée de ne plus pomper ni l'eau ni l'air de personne. Une grande auge devant. Un petit bassin à côté. Et une rigole qui s'en va droit devant en rigolant... J'a vu aussi un hangar un peu plus loin qui abrite des balles de paille et un char qui a dû servir pour le Carnaval. Il représente un globe terrestre. Vous voyez de quoi je parle ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai vu des kyrielles de troupeaux de moutons, d'oies, de dindes, de dindons, de pintades, de vaches, de cochons, de chapons. C'est bête, je n'ai pas pu m'empêcher de les caresser. Je les ai entendus ronronner. Je crois qu'ils étaient contents d'être avec moi. Vous ne croyez pas ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai entendu dire que, par ici, les gens sont très attachés à conserver leur cadre de vie et leur patrimoine intacts. C'est vrai ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai vu un homme qui poussait une brouette. Savez-vous ce qu'il y avait dedans ? Un chien ! Il doit être paralysé. C'était touchant et drôle. Oui, il promenait son chien dans une brouette ! Vous le connaissez ?
Le redevenu vert : Je connais bien le chien.
La fille caramel : Ca n'a pas été facile de parvenir jusqu'à vous. C'est dans les terres labourées. Les plaques et les panneaux indicateurs n'embarrassent pas. Ou alors il disent : "Toutes directions". Il faut y aller au flair. Le village est loin.
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : Oui, le village est loin.
Le redevenu vert : Oui, le village est loin. Il est à bonne distance hygiénique. Juste ce qu'il faut. C'est pour me protéger des gêneurs. Ayez le courage de vos opinions : oubliez-moi.
La fille caramel : Pourquoi avez-vous quitté la radio ?
(A suivre.)
(Un temps.
Silence.)
Autrement dit, quand vous vous taisez, on ne sent jamais embarrassée.
(Un temps.
Silence.)
En radio, lorsqu'il y a un vide, on appelle ça un blanc...
(Un temps.
Silence.
Elle désigne le récepteur-radio :)
Qu'est-ce que vous prenez comme marque ? (Elle se lève, s'approche du récepteur-radio et lit :) La Voix de son Maître. C'est une grande marque ! Le petit fox qui tend l'oreille vers le gramophone. Un chien qui a du son et un son qui a du chien ! Ce n'est pas à vous que j'apprendrai qu'il a réellement existé. Il s'appelait Nipper. Vous êtes fidèle aux marques ? Moi, plutôt oui. Depuis toute petite. Bébé Cadum. La pie qui chante. La vache qui rit. Et mon père qui fait la gueule. (Elle revient s'asseoir. Un temps.) Pour parvenir jusqu'ici, je suis passée devant un endroit charmant. C'est dans une petite cour de ferme, tout au fond. Il y a une pompe à chapelet qui a l'air abandonnée. Privée de mains fidèles. Elle a été priée de ne plus pomper ni l'eau ni l'air de personne. Une grande auge devant. Un petit bassin à côté. Et une rigole qui s'en va droit devant en rigolant... J'a vu aussi un hangar un peu plus loin qui abrite des balles de paille et un char qui a dû servir pour le Carnaval. Il représente un globe terrestre. Vous voyez de quoi je parle ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai vu des kyrielles de troupeaux de moutons, d'oies, de dindes, de dindons, de pintades, de vaches, de cochons, de chapons. C'est bête, je n'ai pas pu m'empêcher de les caresser. Je les ai entendus ronronner. Je crois qu'ils étaient contents d'être avec moi. Vous ne croyez pas ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai entendu dire que, par ici, les gens sont très attachés à conserver leur cadre de vie et leur patrimoine intacts. C'est vrai ?
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : J'ai vu un homme qui poussait une brouette. Savez-vous ce qu'il y avait dedans ? Un chien ! Il doit être paralysé. C'était touchant et drôle. Oui, il promenait son chien dans une brouette ! Vous le connaissez ?
Le redevenu vert : Je connais bien le chien.
La fille caramel : Ca n'a pas été facile de parvenir jusqu'à vous. C'est dans les terres labourées. Les plaques et les panneaux indicateurs n'embarrassent pas. Ou alors il disent : "Toutes directions". Il faut y aller au flair. Le village est loin.
Le redevenu vert : Oui.
La fille caramel : Oui, le village est loin.
Le redevenu vert : Oui, le village est loin. Il est à bonne distance hygiénique. Juste ce qu'il faut. C'est pour me protéger des gêneurs. Ayez le courage de vos opinions : oubliez-moi.
La fille caramel : Pourquoi avez-vous quitté la radio ?
(A suivre.)