20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 12:11

"Je ne sais pas trop
par où commencer."

Ca se passe comme ça : un matin, je me réveille serein. "Et puis un matin au réveil / C'est presque rien / Mais c'est là, ça vous émerveille / Au creux des reins." (Barbara)
Une belle énergie est là. Il y a tant de choses à faire ! Je me lève léger. Il est six heures du matin, et alors ? Je veux être le premier à lire les journaux qui sortent des rotatives. Je descends au kiosque. Dans une rue proche, un camion de meunier livre de la farine à une boulangerie. Ca sent bon les petits pains à venir... "Libé" n'est pas encore arrivé. Dans un quart d'heure. "La Dépêche" est là. J'entre et je m'attable dans un café où j'en commande un. J'aime le goût et l'odeur du café sucré, surtout quand j'arrive à me concentrer sur une lecture, sans être constamment freiné, sans relire en boucle une phrase où il se pourrait lire "Sida".

Tout-à-l'heure, j'arriverai plus tôt et plus frais au bureau. Je vais, je veux changer. Vous allez voir si je ne vais pas reprendre le dessus. Je veux faire ma "Révolution de velours".
Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. J'opère un basculement lent. Ca prendra du temps ? Oui.
"Chaque seconde est une peur qui croque le coeur entre ses dents." (Brel)
"Qu'on ne se regarde plus, qu'on regarde la lumière et ses nuages [vaincus]" (Brel)
Mes proches, mes entourages remarquent la volonté du transfuge. Je parviens à maîtriser les toutes premières compulsions auxquelles je m'attaque : LIRE et ECRIRE deviennent plus aisés. FERMER UNE ENVELOPPE est l'un de mes GRANDS CHANTIERS. J'arriverai à les fermer, en serrant les dents, les orteils, en tremblant mais UNE SEULE FOIS, UNE SEULE, en imaginant le PIRE...

Je ne veux plus rester les doigts collés aux feuillets. Je veux retrouver une liberté d'action et de pensée. Je ne veux plus associer le mal aux dents, à la tête, au coeur, au foie, aux yeux à un détail. Les points d'interrogation peuvent bien être trop crochus ? Et alors ? Les points d'exclamation trop tordus ? Et alors ? Je ne veux plus aucune rature, aucune surcharge. Je veux laisser aller ma plume à main levée. Et m'arrêter si j'ai envie. Et passer à autre chose.

Le combat que j'ai engagé est solitaire. Les grandes (et bonnes) résolutions, les grands chantiers sont gigantesques.
"Je ne sais pas trop par où commencer " : c'est la première phrase des "âmes grises" de Philippe Claudel.
Je ne sais pas trop par où commencer.

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A
Commencer n'est pas le plus difficile, c'est "finir" qui est l'enjeu majeur.
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