Avec "Le lien", aujourd'hui trouvable
en poche chez "J'ai lu", Katia Lamara, sous le pseudonyme de Vanessa Duriès a franchi le mur du son SM. Sa trajectoire de météorite s'est brutalement arrêtée dans un
accident de la route, le 13 décembre 1993. Elle avait 21 ans.
Ce qu'elle fut m'a troublé. J'ai souhaité en savoir plus. Sans voyeurisme déplacé.
Rencontre sans fard avec sa mère, et entretien, avec réponses simples et sincères.
JF : Madame Lamara, je vous remercie d'avoir accepté de me recevoir pour me parler de Katia. Vous avez accepté sans difficultés. Vous avez pris du recul
?
EL : On ne fait jamais le deuil.
JF : Quel regard portez-vous maintenant sur votre fille ?
EL : Elle vit toujours en moi.
JF : Comment avez-vous eu connaissance de sa sexualité différente ? C'est uniquement la découverte du "cahier noir", comme elle l'écrit ?
EL : Elle en parlait librement avec moi.
JF : D'après-vous qu'est-ce qui a incité Katia a choisir cette sexualité ?
EL : Par amour pour un homme.
JF : Sur le choix de son pseudonyme "Vanessa Duriès", quelle est votre explication ?
EL : Elle aimait bien Vanessa Paradis. Pour le nom, elle a pris le bottin. Le premier de la liste était Duriès.
JF : Comment avez-vous vécu la médiatisation de Katia ? Regardiez-vous les émissions auxquelles elle participait ?
EL : Je n'ai vu qu'une seule émission.
JF : Katia affirme qu'elle a coupé les ponts avec sa famille. Qu'en est-il vraiment ?
EL : Pas avec moi.
JF : Katia voulait-elle vraiment mettre un terme à ses relations SM ?
EL : Oui. Elle voulait écrire des nouvelles. Et puis, c'était les enfants qui l'intéressaient.
JF : A Toulouse, l'affaire Alègre a braqué les projecteurs de l'actualité sur les pratiques SM. Qu'en avez-vous pensé ?
EL : Je l'ai suivie. Je ne me suis pas trop penchée dessus.
JF : Lorsqu'on vous dit que Katia est devenue une "icône" du milieu SM, que répondez-vous ?
EL : Ca me désole. Elle mérite mieux que ça.
JF : Dans quelle circonstances avez-vous appris la mort de Katia ?
EL : On a reconnu la Mercedes au sigle... C'est tout vous dire...
JF : Vous m'avez dit au téléphone : "Je ne peux pas vous dire où est enterrée Katia". Que craignez-vous ? Des actions plus ou moins malsaines sur sa tombe ?
EL : Oui. Elle a d'abord été placée au dépositoire du cimetière de Laugnac. Elle est maintenant enterrée dans mon village natal.
JF : Aujourd'hui, votre avis sur le SM a-t-il changé ?
EL : Mon regard n'a pas changé. La liberté est universelle.
Propos recueillis en avril 2007
A retrouver sur Wikipédia : une rapide biographie de Vanessa Duriès et une critique du livre par Aurora.