(Le musicien embouche son saxo et entonne quelques mesures de jazz...
Un homme arrive sur le plateau. Tenue de chasse. Cartouchière en ceinture, fusil et tout le Saint-Frusquin.
Aucun doute, c'est un chasseur.)
Le chasseur : 'Jour.
La jeune femme et le Musicien : Bonjour.
Le chasseur : Vous n'auriez pas vu tomber un oiseau ?
La jeune femme : C'était quoi comme oiseau ? Un rouge-queue-noir ou un cours-vite-Isabelle ?
Le chasseur : Il m'a semblé reconnaître un cours-vite-Isabelle...
La jeune femme : Alors, elle a dû courir plus vite que vous.
(Le chasseur s'en va. Vexé.)
La jeune femme : Maëstro, s'il vous plaît...
(Le Musicien entonne un morceau.
La jeune femme se rapproche de l'arbre à manivelle.
Elle revient s'asseoir et reprend son petit jeu avec les tas.
Elle regarde l'oiseau mort.
Elle semble songeuse.
Elle semble triste.
Le Musicien s'arrête de jouer.)
Le Musicien : (Il s'approche de la jeune femme.) Ca ne va pas ?
La jeune femme : Je voudrais vous y voir à ma place...
(Le Musicien s'approche de la jeune femme, lui tend son instrument.
Elle le saisit.
La jeune femme se lève ; le Musicien se place dans la position où était la jeune femme. Il se sent subitement très mal, se relève, comme éjecté par un ressort.
Il reprend son instrument et joue un air.
Il s'arrête de jouer et s'approche de l'arbre à manivelle.)
Le Musicien : Dites-moi, cet arbre-là, avec son étrange manivelle m'a toujours beaucoup intrigué. Que se passe-t-il si on tourne la manivelle ?
La jeune femme : D'après vous ?
Le Musicien : Il pousse plus vite ?
La jeune femme : Non.
Le Musicien : Des fruits en tombent ?
La jeune femme : Non.
Le Musicien : C'est pour effrayer les oiseaux ?
La jeune femme : Non.
Le Musicien : Les bûcherons ?
La jeune femme : Non.
Le Musicien : Tous les chats ont mangé ma langue parce ce que je la leur avais donnée... C'est pour faire parler les bavards ? Glacé ? Froid ? Tiède ? Chaud ? Brûlant
?
(A suivre.)
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Brèves
Famille, je vous ai...
Les fidèles lecteurs de ce blog savent combien je me sens surnuméraire dans le jeu des 7 familles. Aussi ai-je été fort surpris lorsque, venu de l'une des miennes qui a compris "le
génie malmené"que je suis (Vous me pardonnez de jouer mon petit Caliméro ?) j'ai découvert, sur la neige de mon ordinateur, ce message : "Et oui ! Je sais qu'il y avait un article [sur
mon livre "J'ai très bien connu Jacques Brel"] dans "La Dépêche" car X nous a appelés pour nous le dire. C'est Y et Z qui les a appelés pour leur dire. Ouf... Toute la clique suit les infos.
Tu vas leur en faire voir un peu (...) que le petit Joël Fauré qui traînait ses savates (...) a pendant des années regardé le monde vivre autour de lui et en a retiré ce qui va, je l'espère,
suivre : la gloire de mon père, le château de ma mère, le jardin de Jeannette... Et j'en passe et des meilleures... "Les Carnets" ayant déjà eu des effets répercutants, alors suivront les
commérages des nouveaux volumes..."
Ah ! le grand pouvoir des mass-média...
JF