Le localier suçote son stylo.
La jeune femme : C'est la pause café.
Le localier : Vous pensez m'éberluer ? J'en ai vu d'autres. Madame, vous êtes menteuse, affabulatrice, magicienne ou dramaturge ?
La jeune femme : Je suis une menteuse affabulatrice qui écrit des livres avec une certain magie. Vous n'avez pas lu mon dernier livre ?
Le localier : Non, je j'avoue.
La jeune femme : A quoi ça sert d'écrire ?
(Elle se rassoit près des cailloux et reprend ses tas.
Manifestement, elle souhaite oublier qu'elle n'est pas seule.
Le Musicien s'approche.
Joue deux accords.)
Le Musicien : Moi, je voulais vous dire que, durant mon voyage, je l'avais lu.
(Il s'adresse au localier :) Il faut savoir, monsieur, que les hommes parlent bien de ce qui les passionnent. Et qu'il faut les croire. Pas les traiter comme des
a-ffa-bu-la-teurs.
Le localier : Et les femmes ?
Le Musicien : Les femmes ausssi. Quand je dis "les hommes", il faut entendre : "les hommes et les femmes".
Le localier : Quand vous dites : "les hommes", moi, je n'entends que "les hommes".
Le Musicien : Vous êtes bien un localier.
Le localier : Qu'est-ce que vous dire par là ?
Le Musicien : Qu'est-ce que vous entendez par là ?
(Il entonne un morceau de musique.)
Le localier : C'est intéressant, un endroit, quand on y vient pour la première fois.
La jeune femme : Vous avez vu l'état du monde, monsieur, et vous voulez seulement en savoir plus sur cet arbre à manivelle ? Bien. Je sens que vous allez insister. Autant tout vous dire. Alors voilà...
(A suivre...)