J'ai persisté et j'ai signé
D'autres que moi ont très bien connu Jacques Brel. Je m'en suis rendu compte ce week-end où j'ai joué à l'écrivain derrière ses piles, comme annoncé dans mon billet de
jeudi.
A dire le vrai, je redoutais un peu cette manoeuvre.
Or, il faudrait tous connaître cette expérience : approcher et apprécier ses voisins de stand ; faire semblant, en bon anthropologue, de ne pas regarder les gens qui passent, "équipés" de toute une gamme d'attitudes : indifférence, "jemenfoutisme", intolérance à la lecture ; les gens qui s'arrêtent, dont on sent bien qu'il ne faut pas leur parler, qui prennent en main le livre, lisent le "quatre" de couverture, le feuillettent et le reposent ou le reposent sans le feuilleter, celles et ceux qui stationnent parce que l'accompagnant(e) stationne aussi ; et surtout -et ça se voit, ça se sent-, celles et ceux qui vont rester, qui vont parler et qui vont acquérir le livre.
J'ai connu de très beaux et riches échanges, avec Brel pour témoin.
J'aurais bien aimé que vous fussiez là : je ne peux tout retranscrire. Sauf peut-être cette phrase : "Vous avez très bien connu Jacques Brel, eh bien moi, j'ai été le fiancé de l'une de ses
filles..." Chercher à savoir si l'affirmation est
authentique tuerait l'imaginaire.
PS : Ah oui ! J'oubliais : j'ai aussi compté le nombre de femmes qui portaient des cuissardes. Il y en avait pas mal...
*
Joyeuses plaques
Si j'ai bien suivi, c'est demain que les nouvelles plaques minéralogiques vont barder la proue et la poupe des "véhicules terrestres à moteur", comme il est dit en termes juridiques quand il
s'agit de voitures.
Changer m'angoisse. J'ai tort, je sais. Or en l'espèce, je ne suis pas le seul à avoir fait connaître sa désapprobation de voir disparaître "purement et simplement" les numéros des départements,
tout à la fois cartes de visites, jeux de société et signes de ralliements...
J'ai eu du nez le jour où j'ai dévissé, pour la conserver, la plaque (100 FP 31) d'une très vieille voiture qui était dans mon arrière-cour de ferme et servait d'abri pour les poules (et
qui a été au centre de ma pièce "Calandre") : elle est ainsi devenue une pièce de collection, voire de musée.
Un journal que je me régale à lire le samedi (Non, ce n'est pas "Le Figaro") m'apprend que je présente un début de "matricoplacophilie" (matricoplacophilie : collection de plaques
minéralogiques).
Cette information sur cette réforme "Je ne veux voir qu'une seule tête" ne m'attristerait pas plus que ça si elle n'était qu'un seul point d'une ligne, d'une série d'ukazes qui retirent une à une
nos racines. A preuve : Le Crédit Lyonnais devient LCL ; Les Mutuelles du Mans deviennent MMA... La Bouillie Bordelaise deviendra-t-elle BB ?
Et La Marseillaise, la M... ?
Quant à moi, je m'appelle Joël Fauré, avec un tréma sur le "e" de mon
prénom, et un accent aigu sur celui de mon nom.
JF
Photo Phil.
C.