Les TOC, ce
"cancer de la pensée."
Si vous voulez voir ma vieille carcasse et ma trombine "double-mentonnée" -"excès et compensations", titre de mon probable futur film-, je vous invite à vous asseoir (ou
à vous allonger) devant votre télévision, lundi prochain 4 mai, à partir de 20 h 35 sur France 3.
La chaîne propose "Obsessions, phobies, panique : vos questions, nos réponses", une émission sérieuse en direct de la Plaine Saint-Denis, animée par l'excellente Marina Carrère
d'Encausse et le non moins excellent Michel Cymès.
Moi, je suis déjà "en boîte".
A dire le vrai, je ne voulais plus témoigner sur les TOCs. Je l'ai trop fait et, sans prétention, ai sans doute été le premier à briser le mur du silence en 1994 dans l'éphémère emission médicale
"37°5 le soir" animée par par Anne Barrère et (hélas !) Patrice Carmouze. On lira un peu plus loin pourquoi j'ai répondu à l'appel à témoins de "17 juin
média", société de production prestataire de services entre autres de "Faites entrer l'accusé", du "Magazine de la Santé" etc...
Pour ce qui est de l'émission de lundi, elle abordera les divers visages de
l'anxiété et de l'angoisse.
Donc, pourquoi ai-je accepté de témoigner "à visage découvert" sur cette folie raisonnante que sont les TOCs ?
Pour deux raisons. La première pour avoir approché et vécu du journalisme ; la seconde parce que depuis plus de 15 ans, les TOCs restent mon cheval de bataille, le combat d'une vie qu'ils tentent
d'annihiler...
Pour l'émission de lundi, nous avons tourné environ 6 heures pour une "quintessence" de 2 minutes 30. Mais il vaut mieux un court-métrage qui en dit long qu'un long-métrage qui tourne court.
La journaliste Géraldine Laura a fait preuve d'une grande rigueur et de beaucoup de sérieux. Je lui avais dit qu'il était très difficile d'illustrer par l'image un TOC.
"L'interview-posé" dira les mots qu'il faut pour expliquer encore et encore. Le caméraman a été tout bonnement excellent.
Pour avoir eu connaissance du sujet, l'on me verra entre autres, avoir du mal à enfiler mes chaussettes (Un geste anodin parasité par l'obsession et son pendant, la compulsion.)
Je suis assez frustré qu'une scène n'ait pas été conservée ("timing" oblige) : on me voyait dans une librairie, freiné au cours de la lecture d'un livre... (C'était "Sur la
route" de mon grand ami Jack Kerouac). Dommage, vraiment...
Le sujet se termine sur les conséquences de cette cochonnerie (Non, pardon, je laisse la cochonnerie à la grippe), de cette saloperie de maladie : la SOLITUDE. A une question de la
journaliste, je réponds : "La maladie isole Je suis dans une grande solitude ; la solitude est une hydre à 8, 10, 12 têtes, et je ne veux pas imposer à une compagne les contraintes des TOCs,
ce "cancer de la pensée".
"J'ai fini le montage du reportage que nous avons tourné ensemble et ma rédactrice en chef a beaucoup
apprécié" m'a courrielisé Géraldine
Laura.
J'espère que vous apprécierez aussi.
Joël Fauré