La princesse
et le croque-notes
Une petite musique intérieure vient de me dicter de relire les paroles de "La princesse et le croque-notes" dans
l'Intégrale de mon grand ami Georges Brassens, que j'ai très bien connu.
Bien m'en a pris car j'y ai trouvé réponse
au grand bruit que fait le temps sur une histoire d'amour qui aurait existé entre Valéry Giscard D'Estaing, ci-devant ex-Président de la République française, et ci-derrière Lady
Diana, princesse de Cornouailles.
Quitte à être en décalage avec les commentateurs patentés, moi, je veux y croire à
cette histoire.
Le désir, à ma connaissance, résulte d'une alchimie qui n'a pas encore, contrairement à l'ADN, été
séquencé.
Eh bien quoi ! Un Président de la République, à ses heures perdues accordéoniste (un croque-note), heurté par un choc pétrolier, tombe "en correspondance" avec une jeune et jolie roturière,
devenue, par union et bénédiction de l'évèque de Canterbury, la bru de la Reine d'Angleterre (la princesse) ?
Et quand ce même croque-notes, qui a le choix des mots, en fait un livre, tout empreint de sentiment, puisqu'il ne s'agit pas des pages salissantes du Journal Officiel, voici qu'on
en glose, qui comme d'un roman de gare, qui comme d'une contrecarre -un écran de fumée ?- à la sortie des mémoires d'un autre grand "amateur" de femmes, à ses heures perdues Président de la
République, Jacques Chirac.
Y-a-t-il vraiment de quoi fouetter Marianne ?
J'entendais ce matin, de la bouche même de France Inter, un chroniqueur s'étonner que l'on résumât la fonction des premiers hommes de France à des singularités ou, pire, à des
banalités qui font le commun des mortels : le Président Paul Deschanel, retrouvé hagard et en chemise de nuit, tombé d'un train ; Felix Faure, mort entre les bras d'une
irrégulière - "Le Président avait-il toute sa connaissance ? Non, elle était descendue par les escaliers."-, sans oublier l'admirable menteur que fut François Mitterrand
réduit à un Docteur Jekyll et Mister Hyde...
Et si Giscard, de l'Académie Française, n'avait rien fait d'autre qu'écrire, écrire, oui, écrire un roman ?
Laissons donc la parole à Brassens :
"(...)
Or, un soir, Dieu du ciel, protégez-nous !
La voilà [la princesse] qui monte sur les genoux
Du croque-notes et doucement soupire,
En rougissant quand même un petit peu :
"C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux
M'embrasser sur la bouche et même pire...*
- Tout beau, princesse, arrête un peu ton tir,
J'ai pas tellement l'étoffe du satyre,
Tu as treize ans, j'en ai trente qui sonnent,
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour tâter d'la paille humide du cachot...
- Mais, croque-notes, j'dirais rien à personne...
- N'insiste pas, fit-il d'un ton railleur,
D'abord tu n'es pas mon genre, et d'ailleurs
Mon coeur est déjà pris par une grande..."
Alors princesse est partie en courant
Alors princesse est partie en pleurant,
Chagrine qu'on ait boudé son offrande.
Y'a pas eu détournement de mineure,
Le croque-notes au matin, de bonne heure,
A l'anglaise, a filé dans sa charrette
Des chiffonniers en grattant sa guitare,
Passant par là quelque vingt ans plus tard,
Il a le sentiment qu'il le regrette."
* "I wish that you love me".
JF
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Solution des mots croisés
Horizontalement :
1) Anxiolytique. 2) No. - Nues. - Usu. 3) Xi. - Têtu. - Ceux. 4) Ixe. - Rixe. - Ur. 5) Rien. - Exit. 6) Ur. -
Nuée. - Eu. 7) Xanax. OIRB (Brio).
Verticalement :
I) Anxieux. II) Noix.
- Râ. III) X. - Er. IV) INA. V) Onéreux. VI) Lutine. VII) Yeux. - Ex. VIII) TS. IX) Ego. X) Queux. XI) Usurier. XII) Eux. - Tub.