Claude François et les "Clodettes". (Détail) Photo
CORBIS/SYGMA
A quoi tu danses ?
"Les lumières du phare d'Alexandrie [ne chantent plus] la même mélodie, mais se braquent sur ces jeunesses au rythme
endiablé, gigotant comme un lombric sectionné par une bêche, ou faisant mine de tirer une sonnette d'alarme : "les Clodettes" de Claude François. Les voici déssillées par l'ère du tout image, et
regardant sur l'écran plat de leur souvenance le gâteau laissé par celui qui passait ses "lundis au soleil", décidées à réclamer leur "côte"-part.
Dans feu le journal "Le parisien libéré" qui ne l'est semble-t-il plus, devenu "Le parisien" tout court à Paris et "Aujourd'hui en France" en France, réacheté
samedi, j'apprends la nouvelle : "La révolte des Clodettes. [Elles] demandent des comptes. Inséparables de la star, les danseuses s'estiment lésées et réclament des droits liés à la
diffusion d'images d'époque où elles apparaissent. Elles viennent d'engager un avocat pour les défendre" écrit Hubert Lizé dans le quotidien délibéré.
Diantre ! Une jacquerie -une clauderie ?- chez celles dont il me souvient pourtant qu'elles chaussaient des bottes plus ou moins hautes couleur argent !
Le conflit les oppose à la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse). "Certaines connaissent des difficultés
financières. Il est légitime qu'elles obtiennent les sommes qui leur sont dues. [...] Si l'on remonte trente ans en arrière, à raison de 400 € ou 500 € par an, ça peut commencer à chiffrer"
témoigne Slim Pezin, l'ancien chef d'orchestre de Claude François.
La Spedidam n'est pas contre une rétribution
tardive, mais elle réclame en contrepartie des fiches de paye. "Or, certaines filles ne possèdent plus ces documents" assène Ketty Naval, l'une des Clodettes les plus "révoltées".
Que n'ont-elles lu, dans les tabloïds feuilletés pendant les séances de coiffage et maquillage la double page, là, vous savez bien : "Quels sont les papiers à conserver et combien de temps
?"
Vous dansiez, j'en suis fort aise, et bien, (verbe au choix) maintenant !
D'autres vedettes n'ont pas connu pareil sort : les "jupettes", qui étaient des "ministresses" ; les "baladurettes", des voitures, et les bien connues "joëlettes",
demeurées de bien jolis bateaux.
JF
Claude François et les "Clodettes". (Détail) Photo ABACA
Maddly Bamy, la compagne des années "îliennes" de Jacques BREL qui fut, un temps, "Clodette", face à Joël Fauré. 9 septembre 1988. Photo Philippe
COVES.