Numéro
1 (number one ?) de "Be"
To be or not to be
?
"Le Journal du dimanche" de ce dimanche a conforté en moi plusieurs bonnes raisons d'être attaché à cet hebdomadaire. Je le lis surtout et avant tout pour la chronique de Bernard Pivot,
depuis que ce renégat a laissé la télévision se dépeindre sans lui (Il traite aujourd'hui d'un livre qui m'agrée assez : une l'histoire de l'obésité "Les métamorphoses du gras" de
Georges Vigarello (Seuil).
Le "JDD" m'apporte régulièrement des articles de fond, intelligents et bien écrits. Ce jour encore, et sur deux pages, il relate le
dénouement-acquittement de l'affaire Viguier (J'y reviendrai pour avoir passionnément "suivi" cette affaire, avec mon intime conviction que Jacques Viguier est innocent, et avant que
l'opportuniste Yasmina Reza, venue aux assises d'Albi comme à Guignol ne se gargarise en coulures éditoriales... C'eût été Agatha Christie, passe encore et pouce !).
Mais je digresse. Alors que je n'ai pas le temps. Alors que nous n'avons pas le temps. Alors que les femmes de 20 à 35 ans n'ont pas le temps. Je lis : "Elles veulent tout, tout de
suite". "Ces femmes actives", serai-je tenté de rajouter.
C'est le même JDD qui me l'apprend, qui me place sous les yeux un visuel me "proposant la botte". "On attend les bébés 9 mois, alors pour la paire de bottes, ce sera tout de suite !" "Tout de
suite" stabiloté. Ce visuel vante les mérites d'un nouveau magazine féminin qui répond au nom de "Be" (Je suppose qu'il faut le prononer [Bi]) non pas dans son acception sexuelle
-quoique, allez donc savoir avec les néo-concepteurs-, mais dans le sens britannique du verbe "to be", c'est à dire "être". Ce qui n'est pas mal et préférable au verbe avoir
"have".
Le JDD ne fait pas mystère, dans un rédactionnel page médias, que le dernier né de la presse féminine est lancé par le groupe Lagardère Active, dont il est l'un des fleurons.
Vous serez, si vous le souhaitez, plus ample informé sur "Be" et ses déclinaisons autres que le papier en faisant ce qu'il faut là où il faut ; je vous fais confiance.
J'en viens enfin à ce qui motive cette présente livraison et qui a intercepté ma testostérone de fétichiste : le choix de l'argument de vente, du coeur de cible, du taux de pénétration : LA
botte, LA cuissarde. Cet obscur objet du désir est véritablement en train de sortir de son purgatoire -elle en est à mi-tige- ; de voir le jour et le soleil lui donner l'éclat et
l'esprit des primevères, alors qu'elle avait, pauvre fleur du bitume, le teint ténébreux et la réputation d'un oeillet.
L'agence publicitaire a demandé à plusieurs femmes -le trio-quota black, blanc, beur est respecté- de s'asseoir sur un canapé, et épanouies d'entourer l'une d'elles qui vient d'acquérir
et d'enfiler, jambe tendue (faut-il y voir un symbole ?) une superbe paire de cuissardes.
Pouvoir et vouloir d'achat semblent mis de côté, franglais arboré toutes voiles dehors, le newspaper est shoe's addict. To buy or not to buy ? That is the question. N'est-ce pas, mon vieux Will
?
JF