Photo (détail) DDM
"LE CHIRAC"
SANS PEINE
Chirac : avec un nom qui
commence comme ça, on est en droit de s'inquiéter si l'on ne va pas endosser quelque ennui, essuyer quelque échec ou si l'on ne va pas être dans le besoin. Mais il ne faut pas s'arrêter là.
"Chilleurs-aux-bois" est bien l'un des plus beaux villages de la Beauce.
Jacques Chirac, maintenant qu'il n'est plus "aux affaires", et alors qu'on s'empresse de lui en avancer une, publie ses mémoires.
Ce que j'en sais, c'est ce qu'en savent beaucoup, de loin. Sa rencontre et ses
épousailles avec Bernadette Chaudron de Courcel, son amour de la Corona et de la tête de veau vinaigrette, sa façon de faire tinter les syllabes finales (Il serait parfait dans le rôle
de l'instituteur "Topaze", de mon grand ami Marcel Pagnol. Dictant : "Des moutons étaient en sureté dans un parc... Moutons. Moutonss... Etaient.
Etai-eunnt.")...
Je découvre ce que l'ancien chef de l'Etat pense d'Edouard, de Valéry, de Nicolas et de François, mais c'est surtout la narration de son dépucelage qui motive ce billet.
J'y accorde l'importance du frustré resté trop longtemps puceau, et donc, n'a pu devenir Président de la République. Bibi. Sans chichis.
Jacques Chirac a 18 ans. Il est marin et se trouve en Alger : "Le Bosco me demande si je suis puceau. Je lui réponds que oui. "Alors, on va arranger ça, tu vas voir" me dit-il. C'était très
gentil de sa part et il fallait bien le faire. [NDA : !] Il m'a amené dans les fameux quartiers de la casbah où nous avons passé la nuit entière. Quand au matin, je suis redescendu vers
le port, dans l'odeur du crésyl sur les trottoirs, d'anisette et de produits coloniaux, je n'étais plus le même homme." (1)
Chirac : avec un nom qui se termine comme ça, on est en confiance ; ça fleure bon la France profonde, ça incarne l'identité nationale. Ric-Rac, l'affaire est dans le sac !
JF
(1) "Chaque pas doit être un but". Mémoires de Jacques Chirac. Editions Nil.