La vache. Photo
JF.
ON VA VOIR LES VACHES ?
I
"Il y avait des vaches, des veaux et des taureaux /
Une vache qui mâche, c'est beau" chantait mon grand ami Charles Trenet que j'ai très bien connu quoi qu'en disent les mauvaises langues. Et j'entends encore Mireille, depuis son petit
convervatoire feutré, lui répondre : "Il ne faut pas que je vous cache / Que j'eus toujours la sainte horreur des vaches". A faire et parler salon, parlons de celui de l'Agriculture, "la
plus grande ferme du monde" qui s'est ouvert -les patins ne sont pas indispensables- avant avant hier Porte de Versailles à Paris.
Les paysans, on le sait, ne sont pas à la fête. Qu'ils soient céréaliers ou éleveurs, leur grain et leur lait, au nom d' "énigmatiques transformations", les bernent comme dindons de la farce.
Il faut bien se résoudre à parler de politique, agricole commune s'entend (PAC), car il est bien fini le temps des petites exploitations à deux bêtes et trois sillons. Aujourd'hui, les gens de la terre sont tous devenus des chefs d'entreprise, soumis aux règles du marché.
Leurs "Salers" sont dérisoires et leurs "Aubrac" ric-rac.
Je me suis surpris à penser qu'il était heureux que le président de la République en vigueur, qui est tacitement le Chef des Armées, ne le soit pas des emblavures. Le président n'aime pas la campagne. Il le dit ouvertement. Ou le fait dire. "Pur citadin, le chef de l'Etat est étranger au monde rural" écrit Antoine Guiral, dans "Libération" de samedi, sous le titre "Sarkozy, président hors-champ", avant de poursuivre et de faire parler Jean-Michel Lemetayer, le bien nommé président de la FNSEA : "Le président Sarkozy a beaucoup de difficultés avec la campagne, avec le monde paysan". Les paysans le lui rendent bien, qui refusent de lui serrer la paluche et lui font tenir des propos déjà entrés dans l'Histoire : "Kasstoipovcon", traduction phonétique de "Casse-toi, pauvre con !"
Que faut-il faire pour réconcilier les deux présidents ? Un G2 sur la pelouse de Reuilly serait un début de compromis.
Que ne faut-il pas faire pour ne pas titrer "Mors aux vaches" (Mais pas celles qu'on croit) tout en voulant en faire l'éloge, avec tout ce qui gravite autour d'elles : les mouches, les trains et la même accusation que "l'effet papillon" : leurs pets que les "climatopessimistes" stigmatisent comme réchauds de banquise ?
Que ne faut-il pas faire pour placer habilement sur un blog de plouc un sketch de Raymond Devos, que je n'ai pas très bien connu, que je n'ai croisé que deux fois sans oser l'aborder [NDLR : Menteur !] ? Ce sketch, le voici.
"Vous avez vu ce qu'il s'est passé à la dernière conférence des neuf ministres agricoles ?
Les neuf ministres étaient dans la salle.
Ils discutaient du prix du porc.
Il y a un paysan mécontent qui a fait rentrer neuf veaux.
Une confusion !
On ne savait plus qui était qui !
A la fin de la conférence, le paysan a remporté ses veaux.
Dans la mêlée générale, il n'en a remporté que huit.
Il a emmené un ministre avec.
On ne dit pas lequel, hein.
Il n'y a que sur le marché qu'ils s'en sont aperçus.
Au moment de vendre les veaux, il y en avait un qui était invendable.
Car un ministre, ça ne se vend pas.
Ca s'achète parfois..."
RD et JF
Une photo récente de vaches et.... de Joël Fauré. Photo DR.