A Marie-Madeleine
Il pleuvait sur Villaudric ce jour-là.....
" La petite ville de Villaudric peut passer pour l'une des plus jolies de la Haute-Garonne." Vous n'avez pas oublié ? (Voir billet de dimanche 26 avril).
Après une première phrase, il en faut une autre, puis une autre puis une autre...
Ainsi se construisent les textes, les chapitres, les livres...
Forte de cette constatation, Villaudric avait organisé dimanche en huit, son premier Festival du Livre.
Là, je fus reçu comme un Grand d'Espagne pour y présenter mon modeste opuscule "J'ai très bien connu Jacques Brel" (Pour les pavés, j'attends de prendre langue avec quelque
logorrhéique qui sont légion en toute saison, mais je ne me hâte pas).
Donc, je fus reçu. Rien à dire. L'intention était louable.
C'était sans compter sur les caprices de Jupiter. Toute la jounée, il est tombé "comme à Gravelotte". Une pluie discontinue et froide a contraint un cercle pourtant de qualité -y compris les
autochtones venus échanger leurs livres dans des cageots de salades ou de carottes- à ne pas voir la queue d'un chat.
Qu'importe ! Je me console en lisant les jolies phrases, impétrantes à une suite à "La petite ville de Villaudric peut passer.... etc..." que Marie-Madeleine (la vraie, l'héroïne de
"J'ai très bien connu Jacques Brel") m'a écrites, avec des relents de parfums d'enfance et morceaux de pellicule de "Cinéma Paradiso"
" Sais-tu que je suis née à Villaudric ? Un jour, je te ferai voir la maison de mon enfance, mon père et sa forge...
Mes grands-parents étaient maîtres-valets d'un château où j'ai fait quelques
pirouettes. J'ai joué à la maman et au papa dans des cachettes, dans les bois environnants. J'ai pris la température. Ma grand-mère m'a surpris avec mon copain, 6, 7, 8 ans à l'époque.
Avais-je déjà enfilé des bottes ? Je fantasmais sur les seuls rôles que je connaissais : parents, docteur, voisins, épicière, boulangère, bouchère, cultivatrice de pommes de terre.
Sauf qu'un monsieur venait avec un projecteur tous les mardis soir passer un film dans le petit café en face de la forge de mon père. Les enfants étaint devant avec des cacahuètes, et les parents
derrière en train de s'embrasser... C'éatit "Le Pont de la rivière Kwaï", les "Sissi"..."
Souvenirs, souvenirs...
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Brèves
Gérard Jouannest : "La carpe du Tendre"
Gérard Jouannest, l'un des derniers solides amis de la bande rapprochée de Jacques Brel, vient, enfin (!) de dire oui à quelqu'un -quelqu'une- pour évoquer
ses souvenirs. Il faut dire que cette quelqu'une est Angela Clouzet, la fille de Jean Clouzet, le tout premier biographe de Brel. (Brel, chez
Seghers)
Réunis en un livre où entre aussi en scène Juliette Gréco, devenue l'épouse de Jouannest, les propos, histoires, anecdotes prennent ici une grande valeur, quand on
sait que Jouannest s'est toujours farouchement soustrait aux interviews.
Jean-Charles Aschéro, de France Inter l'avait surnommé : "La carpe du
Tendre"...
"Gerard Jouannest, de Brel à Gréco" (Angela Clouzet) Editions Albin Michel
JF