12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 13:24
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : En route ! Je vous fournirai des explications le moment venu, en faisant les choses. (Il aide le brûleur de cageots à se lever.) Vous pourrez marcher ?

Le brûleur de cageots : Oui, je crois.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance (A la femme qui fait ça en blanc :)  Vous nous accompagnez ?

La femme qui fait ça en blanc : (Elle regarde le ciel.) J'aimerais beaucoup, mais hélas, je dois rester ici pour alimenter et surveiller le feu.

Le brûleur de cageots : Je serai de retour le plus vite possible. Faites attention aux cagettes d'huîtres : ça pète...

(Du menton, l'inventeur de la machine à peser la souffrance désigne la braguette du brûleur de cageots restée ouverte.
Le brûleur de cageots ne bronche pas.
Même jeu de l'inventeur de la machine à peser la souffrance.
Le brûleur de cageots comprend enfin et se rajuste.
La femme qui fait ça en blanc prend une photo de groupe.
Exit la co-gérante du manège de tampons-dateurs, l'inventeur de la machine à peser la souffrance et le brûleur de cageots.
La femme qui fait ça en blanc reste seule en scène.

Silence.

Elle s'approche du socle de béton, y grimpe dessus et va "caresser" l'anneau.
Elle regarde le ciel, puis revient à l'avant-scène.

Silence.

Elle s'assoit en tailleur. Elle semble inspecter scrupuleusement le public. Elle le fixe. Puis va chercher son appareil-photo et prend une photo du public.)

(A suivre.)


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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 14:02

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Courroie sérieusement non-nomenclaturée. Référence 1.62.10.31.555.10 Clef 49. C'est exactement ce qu'il me faut. Madame, voulez-vous me prêter votre courroie ? C'est pour la bonne cause : monsieur est souffrant.

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : ...

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : (Brouillon. Débit rapide. Flux nerveux.) Tout ça, c'est de la faute à l'agriculteur. Sa moissonneuse est tombée en panne. Ses moissons ne pouvaient pas attendre et il était soucieux. Madame n'arrêtait pas de mitrailler le monde qui n'arrêtait pas de tourner. La Terre est ronde et légérement aplatie aux pôles. Si elle avait su se tenir, nous n'en serions pas là. Mais, vu la ceinture qui ne retrouvait pas ses passants ; attendu que la courroie était sectionnée, il a eu raison de se plaindre. Par ces motifs, nous lui avons porté secours et assistance. Nous nous sommes rendus chez moi. Chemin faisant, nous avons laissé des tas de fumier fumant à épandre. Nous nous demandions où cela pouvait nous conduire. Enivrés par une odeur de fête foraine, nous avons fait une halte chez vous où vous nous avez cordialement reçus. Je me suis incliné devant la lourdeur de son chagrin. Je suis un peu décousu, je sais. Pardonnez-moi. Et alors, j'ai mis ma machine en pièces détachées et je lui ai donné ma courroie pour le dépanner. Maintenant que lui est sorti d'affaire, moi, je suis démuni. Et alors, mon ami le brûleur de cageots souffre et il a besoin de savoir à quel point. Il n'y a que vous qui puissiez nous tirer d'embarras en nous prêtant votre courroie. Un petit arrangement est envisageable...

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : Je n'ai pas tout compris.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : (Plus clair.) Madame, vous avez confiance en moi ? Ce qui nous rapproche, c'est que nous avons le même imprimeur pour la notice. Il vous est possible de faire une bonne action. C'est la Providence qui vous envoie. Sans trop me poser de questions, accepteriez-vous de me prêter une pièce importante de votre manège ?

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : Il faut que demain, il soit en état de fonctionner.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Il le sera.

La co-gérante du manège de tampns-dateurs : Alors j'accepte.

(A suivre.)

 

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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 13:32

La femme : Bonsoir, messieurs-dames. Vous excuserez la liberté que j'ai prise de m'approcher. J'étais, de loin, intriguée par ce feu, et je voulais m'assurer qu'il ne mettait personne en danger. (S'adressant à l'inventeur de la machine à peser la souffrance.) Mais je vous connais. Nous nous sommes rencontrés cet après-midi. C'est bien vous qui avez inventé une révolutionnaire machine à peser la souffrance ? Vous me remettez ?

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Parfaitement. Et vous, vous êtes la co-gérante du manège de tampons-dateurs ? Vous pensez si je vous remets. Votre carrousel n'est pas près de s'arrêter de tourner dans ma tête. Il faut dire que je m'intéresse beaucoup, ainsi que je vous l'ai dit, déjà, aux mécanismes d'avant-garde. Laissez-moi vous présenter mes amis. Madame est experte en réparation du dommage corporel ès ouvrage et outrage du temps. Tout un programme. (Echange de poignées de mains.) Monsieur est un vieil ami brûleur de cageots. C'est un métier plus utile qu'on ne pense. (Echange de poignées de mains.) Il est victime d'un petit malaise. Il prend les choses trop à coeur.

La femme (La co-gérante du manège de tampons-dateurs) : Je peux me rendre utile ?

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Je crains que non.

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : Vous savez ce qu'il a ?

Le brûleur de cageots : Je sais parler, madame. J'ai besoin d'être rassuré, c'est tout. (Désignant l'immense anneau :) Vous savez ce que c'est ?

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : Non. Et vous ?

Le brûleur de cageots : C'est... de l'art contemporain. J'ai besoin d'être rassuré. J'ai besoin d'un diagnostic. Mais pas d'un diagnostic à l'emporte-pièce. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je ne sais pas me projeter dans le temps.

La co-gérante du manège de tampons-dateurs : Venez donc prendre date sur mon... sur notre manège de tampons-dateurs. Tenez, j'ai toujours sur moi une petite notice publicitaire. (Elle sort de l'une de ses poches une notice qu'elle tend au brûleur de cageots.) Tenez, faites-vous une idée. Je vous offre un tour gratuit. (Le brûleur de cageots consulte la notice.)

Le brûleur de cageots : C'est séduisant. Génial inventeur. Jolie, cette vue éclatée du manège. Et que d'engrenages, de cames, de poulies, de courroies...

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : De courroies ?

(L'inventeur de la machine à peser la souffrance regarde le brûleur de cageots qui regarde la femme qui fait ça en blanc qui regarde l'inventeur de la machine à peser la souffrance.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance arrache littéralement la notice des mains du brûleur de cageots et la consulte avec avidité.)

(A suivre.)

 

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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 17:05
La femme qui fait ça en blanc : C'est bien joué.

L'inventeur de la machine à peser  la souffrance : C'est bien joué ? Mais je ne joue pas, moi, madame.

(Depuis un petit moment, le brûleur de  cageots accuse des signes de malaise.
On peut le lire sur son visage.
Il tente de se lever et semble pris d'un vertige.)

La femme qui fait ça en blanc : Qu'est-ce qui se passe ? Ca ne va pas ?

Le brûleur de cageots : Je n'ai plus de terre sous les pieds. Je n'ai plus de jambes dans mon pantalon. Tout se dérobe. Tout s'effondre. Toutes ces histoires m'ont remué. Je me sens tellement proche de ces gens-là...

La femme qui fait ça en blanc : Allons, que diable, ça n'arrive qu'aux autres...

Le brûleur de cageots : Je me sens mal. Quand on a  mal, on le dit, mais souvent, on le dit mal. Il me semble que... J'ai l'impression... C'est un peu comme si... On dirait... Je ne sais pas... Je ressens... J'éprouve...

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Vous ressentez ou vous éprouvez ?

Le brûleur de cageots : Quand je pense à une chose, je ressens. Et quand je pense à une autre chose, j'éprouve. Une douleur... Une souffrance...

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Une douleur ou une souffrance ?

Le brûleur de cageots : Une douleur ici. (Il désigne son coeur.) Et une souffrance là. (Il désigne sa tête.)

La femme qui fait ça en blanc : Vous devriez vous allonger... Ou vous adosser en tous cas.

(Le brûleur de cageots s'adosse à l'anneau.
La femme qui fait ça en blanc prend une photo.)

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : C'est très ennuyeux. Comme vous ne l'ignorez pas,  ma machine est en pièces détachées. Et de plus, l'une d'elles est manquante : la courroie.

(Silence.
La femme qui fait ça en blanc va alimenter le feu, puis regarde le ciel.

Une femme arrive sur le plateau, hésitante, penaude d'être là.)

(A suivre.)

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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 14:01
L'homme : Offf... Je ne vais pas vous faire un dessin. Un jour, dans la rue, je croyais  jeter mon mégot dans une flaque d'eau ; c'était une flaque de pétrole.  J'étais distrait et subjugué par la vitrine d'une boutique de mon quartier. On m'a raconté qu'elle avait été confectionnée il y a plus de  vingt ans, à l'occasion des fêtes de Noël. Le boutiquier est mort dans la nuit du 31. La vitrine était tellement belle que plus personne, depuis, n'avait voulu y toucher. "Ca aurait pu porter malheur" disait-on. On a fermé la boutique et voilà. On a brodé cent histoires cousues de fil blanc sur la personnalité  mystérieuse du boutiquier. On lui a prêté plusieurs manières de mourir. Une légende, c'est tenace.  Certains même ont songé à l'exploiter. On a édité des cartes postales pour mieux plier boutique dans l'enveloppe. Quelqu'un a voulu créer un pôle d'attraction payant autour... C'est terrible de n'être même plus propriétaire du seul  regard  permis. Tous les ans, à  pareille époque, la boutique était à l'heure, au goût du jour : le sapin qui a les boules parce qu'il s'est fait enguirlander, les anges, la crèche, l'étoile du berger. Et moi, Criiiiiiichhhh...  J'y ai mis  le feu... J'en suis malade.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Et après ?

L'homme : Offf... Je  ne vais pas vous faire un dessin. Je suis devenu tellement superstitieux que  je n'ai plus rien fait. Les chèvres, la boutique, le 31 mai, tous les tableaux de travers... La  scoumoune. La poisse. J'étais maudit. Je suis un raté, un mal démoulé, un pas cuit, un fini au pipi... Exceptionnel, tu parles... Je ne vais pas vous faire un dessin...

L'inventeur de la machine à peser  la souffrance : Si, justement, faites-moi un dessin.

(Il entraîne  l'homme en coulisses.)

L'homme : (Il continue à parler ; son discours  se perd en coulisse.) Une fois, j'aidais ma mère à porter une vieille barrière en bois sur une brouette. Ce jour-là, j'ai eu l'appendicite. C'est à cause de la vieille barrière qui...

(Noir côté cour.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance revient s'asseoir sur le socle de béton avec les autres.)

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Tout bien pesé, il m'a fait un dessin. Il a bien fait. Vous auriez vu le dessin ! Cet homme exceptionnel est devenu le plus grand aquarelliste de notre temps ! Ca vous a plu ?

La femme qui fait ça en blanc : Je n'ai pas vu ce qu'il a dessiné.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Non, mes petites histoires, ça vous a plu ?

(A suivre.)



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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 13:21
L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Vous en voulez encore ? Hein, il y a de la matière. De quoi écrire quelques notices. Ca se vendrait comme des petits pains... Tout ce qui n'est pas du petit lait se vend comme des petits pains.

La femme qui fait ça en blanc : Moi, je trouve ça plutôt intéressant.

Le brûleur de cageots : Moi, je ne suis pas très à l'aise.

La femme qui fait ça en blanc : Allez, une dernière, pour se parfaire une idée.

(L'inventeur de la machine à peser la souffrance va côté jardin et s'assure que la moissonneuse-dateuse "tourne" toujours.
Il revient avec les autres.)

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : C'est bon, ça moissonne côté jardin. Un jour, je vis arriver chez moi un homme. Il n'avait l'air ni médiocre ni banal. Du genre qui dépasse d'une tête quand il est dans la foule. Qui reçoit la pluie le premier. De but en blanc, il me dit : "Alors voilà, je suis un homme exceptionnel et par moments, ça me gêne." Ecoutez la suite.

(Il se dirige côté cour.
Eclairage douche sur lui.
Un homme arrive.)

L'homme : Alors voilà, je suis un homme très exceptionnel. Et, par moments, ça me gêne. "Vous gagnez à être connu." "Vous êtes digne d'intérêt." n'arrête-t-on pas de me dire très souvent. Je suis très lâche et très hypocrite.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Je vous comprends très bien.

L'homme : ma vie n'est qu'une imposture et un malentendu. J'ai beaucoup souffert. J'ai fait beaucoup souffrir aussi sans doute. Je ne supporte pas ma tête et ma mauvaise haleine. Je sais que j'ai de l'artiste non pas toutes les qualités mais toutes les tares. Alors... tarez-moi.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Nous avons tellement besoin des artistes. Racontez-moi des épisodes de votre vie.

L'homme : Offf... Je ne vais pas vous faire un dessin. Un jour, c'était le 31 mai. Mais... Une dame m'avait demandé de garder ses chèvres. Une chèvre, c'est vache. Et moi, je suis un piètre chevrier. Elles m'ont échappé. La dame s'est fait un mauvais sang d'encre. Et moi aussi. Je me suis senti tellement coupable que, maintenant, je redoute le 31 mai.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Et après ?...

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6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 17:08

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Vincent Van Gogh "Paysage d'Auvers après la pluie" 

" Je contemplais un tableau. (...) Au premier plan, sur un tertre, des fleurs saignent en coulis vermillon."
Joël Fauré (Notice)

 

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6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 15:54
L'inventeur de la machine à peser la souffrance :  La suivante était porteuse d'une plainte particulière.  Elle avait dû être jolie. Petite, elle devait être bonne en récitation. Le choix des mots.  Une cérébrale.  Pas une charnelle. A dû passer plus de temps à tourner les pages des livres plutôt que de faire la course. Ecoutez-bien. Ecoutez tout.

(Il se dirige côté cour.
Eclairage douche sur  lui.
Une femme arrive.)

La femme :  (Elle s'assoit.)  Je contemplais un tableau. C'était un tableau de Vincent Van Gogh :  "Paysage d'Auvers après la pluie". C'ést un presque camaïeux qui se décline en teintes nuancées : vert pomme, vert amande, vert tendre et vert bouteille. Au lointain, un train s'enfuit à travers la campagne et laisse le sillage d'un voile de vapeur. Des carrés de culture s'étagent et semblent cousus entre eux comme le patchwork d'un jeté de lit. Pour voir ce qui s'y passe, Asmodée pourrait-il soulever un peu la  toiture d'un corps de bâtisses, aux volets en rappel harmonieux, au fenestrage anarchique ? Les maisons escortent un peu un chemin à la limite du carrossable. De l'autre côté de la route, une murette, un peu moussue, un peu herbue, n'arrive pas à circonscrire l'espace que fut jadis un  jardinet, rendu à la nature. Au mieux, elle s'efface et se confond dans le paysage. Qui magnifie et reflète le ciel absent ?  Tout juste le miroir d'une flaque aux reflets azurés, au mitan du tableau. Des arbres élèvent la gouache vers les nues. Une bonne odeur de terre mouillée s'exhale et pendant qu'un cheval traînant cabriolet exalte le voyage, un faucheur se rit de la Faucheuse. Au premier plan, sur un tertre, des fleurs saignent en coulis vermillon.
J'écoutais une chanson  : "Le plat pays" de Jacques Brel. Jamais un assemblage de mots ne me parut plus impeccable, rare, d'une finesse, d'une délicatesse...
Je contemplais le tableau ; j'écoutais la chanson. Ma mère était là qui me tenait la main. C'est elle qui m'avait signalé toutes ces belles choses. Ma mère était la plus douce des mères, la plus compréhensive. Une mère si mère qu'on l'eût dit exemplaire. Je contemplais le tableau ; j'écoutais la chanson et je sentais le parfum chaud de ma mère. J'étais si bien. Et cette communion des sens me transportait, me soulevait. Mes yeux s'embuaient. Je pleurais. Je pleurais parce que  c'était beau et que j'étais bien. Je me sentais pénétrée jusqu'au cerveau où flottait un air frais. Retrouver ces sensations, ça ne devait pas être bien difficile. Que fallait-il faire pour que les parfums anciens reviennent à mes narines pelliculées ? Dussé-je en mourir, je vais tout vous dire. Cet instant furtif, que je n'ai pas su capturer, jamais je n'ai pu le revivre. J'ai vu et revu le tableau ; j'ai écouté et réécouté la chanson de Brel. Bien sûr, ça me remplissait mais il manquait... (Elle sanglote.)

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ca porte un nom. Une plaque de marbre sur la poitrine ; une pelote de laine dans la gorge, on appelle ça de la nostalgie. Ou du chagrin. Venez...
(Il la prend par les épaules et la ramène en coulisses.
Noir côté cour.
L'inventeur de la machine à peser la souffrance revient s'asseoir sur le socle de béton avec les autres.)

(A suivre.)

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6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 10:23

A propos de bottes.

Tout ce qui "touche" la botte-cuissarde, son esthétisme, son érotisme, sa sensualité m'intéresse. 
Je recherche mes contemporaines et contemporains qui partagent ce même intérêt pour échanger états d'âmes, états d'esprit et états de corps.
Contact : joel.faure@dbmail.com
ou bien laisser un message en commentaire.

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 13:11

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Le deuxième, c'était un peu différent. Il est arrivé, déjà convaincu de ce qu'il était : un obsédé sexuel. Un lyrique. Ca le travaillait. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ça. Il s'imaginait flagellant des femmes qui le flagellaient à leur tour. Et luttait contre cette idée avec laquelle il n'était pas d'accord. C'est difficile à vivre. Regardez plutôt.

(Il se dirige côté cour.

Eclairage douche sur lui.

Un homme arrive.)

L'homme : Tantôt je la pénétrai jusqu'au cerveau, et je ressortai mon vit plein de nerfs et de cervelle ; tantôt de mon morceau noble, je farcissai la bouche en cul de poule de la gallinacée pondeuse de perles...

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Avant la pesée, voulez-vous faire un test à la mode ?

L'homme : Ca n'influencera pas le poids ?

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Pas le moins du monde.

L'homme : Allons-y.

(L'inventeur de la machine à peser la souffrance sort une série de cartons sur lesquels sont imprimées des formes diverses. Il présente un à un les cartons à l'homme.)

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Que voyez-vous ici ?

L'homme : Un sexe.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là ?

L'homme : Un sexe.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ici ?

L'homme : Un sexe.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là ?

L'homme : Un sexe.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Ici et là ?

L'homme : Deux sexes.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Là et ici ?

L'homme : deux sexes.

L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Monsieur, vous êtes un obsédé sexuel.

(Noir côté cour.

L'homme s'en va ; l'inventeur de la machine à peser la souffrance le raccompagne et revient s'asseoir sur le socle de béton avec les autres.)

(A suivre.)

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