Le personnage tout rouge : Bon, allez, on avance ? On fait bouger les choses ? Vous avez l'air préoccupée... La responsable des fêtes terminées : Je vais vous faire un aveu : je suis préoccupée. Je suis chargée de vous arrêter, c'est vrai, mais auparavant,...
Le chef du bureau des fêtes terminées : Vous vous appelez "Le Personnage tout rouge". Pourquoi ? Le personnage tout rouge : C'est le rouge de la honte. Le rouge de la confusion. Le rouge de la blessure. Le rouge de la tuile. Première femme à la carotte...
La responsable des fêtes terminées : Vous vous donnez le temps de laisser refroidir un corps, joli si possible, un corps en or victime de ne pas l'avoir été. Un corps qui est peut-être encore si tiède qu'il est bien vivant. Le chef du bureau des fêtes...
Le chef du bureau des fêtes terminées : Reprenons en mains ce que nous avions sur les bras. Pourquoi avez-vous tiré ? Pourquoi avez-vous tué ? Le personnage tout rouge : Je ne sais pas si j'ai tué. J'ai peut-être tué sans m'en rendre compte ? Ca arrive,...
Le personnage tout rouge : Vous pensez que, là encore, par mégarde, action ou omission, j'ai pu commettre une erreur ? Première femme à la carotte à poignée : Ca dépend ? Vous avez commencé par quoi ? Par porter le deuil ou par rougir ? Deuxième femme...
La chroniqueuse : Je la vois avec ses contours imprécis, son eau croupie et je vois aussi la bouteille qui y dérive dessus. Le peseur d'eau : C'est tout ? (La chroniqueuse se penche sur la flaque.) Faites un petit effort d'imagination. Voyez, là, près...
Le peseur d'eau : Je connais un type formidable. Je ne le croise pas tous les matins, car il cache son visage chiffonné de fouine dans les ravines. Je ne le vois que le soir, au sortir de ces mêmes ravines que je dois surveiller. Il a fait baver trente-sept...
La chroniqueuse : Allons, monsieur, un petit effort. (Elle regarde la flaque, l'invitant à faire de même.) Aux noces de vilains petits canards, ces joyeux tétards en ribote... (Elle se penche un peu ; le marchand de parapluies aussi, dubitatif.) Et ces...
Le peseur d'eau : Où en étions-nous restés ? La chroniqueuse : Nous en étions venus aux mains. Le peseur d'eau : Oui, c'est ça. Je vous avais écrit sur la main pour savoir si vous saviez si ce stylo écrivait. Et de quelle couleur. Nous voulions en avoir...
L'homme : Voyez le mufle qui se gratte le ventre en lieu et place de donner un baisemain à son accorte contemporaine qui le réclame. Et le mérite. Je suis aussi votre contemporain, madame. Et je ne suis pas un mufle, moi. Et je vous présente mes respectueux...
DEUXIEME ACTE Un pré pentu et herbu. En contrebas, un ru dessine un coude au milieu de cognassiers. Deux gués en assurent le passage à pieds presque secs. La chroniqueuse et le peseur d'eau sont assis, chacun sur une vieille pierre. A même le sol traîne...
La chroniqueuse : Ecoutez plutôt : (Elle lit ce qu'elle vient d'écrire sur le magazine.) Il était environ une heure de l'après-midi, hier, mardi de Pâques -ou peut-être de Noêl-. Un individu, de type européen, peseur d'eau de son état, a fait une étrange...
La chroniqueuse : Oui, c'est moi qui ai écrit ça. Avec ça. Le peseur d'eau : Mais c'est formidable ! Alors, ça marche ! Le stylo, vous voyez bien qu'il marche. La chroniqueuse (éberluée) : Tiens ! Ah, ça ! Ca !... Dois-je vous dire que je m'en étais pas...
La chroniqueuse : Vous n'allez pas me refaire le coup de la noce à laquelle nous ne sommes pas, hein ? Nous n'avons pas gardé les canards ensemble. Le peseur d'eau : Et justement ! Nous aurions dû. Vous, vous écriviez noir sur blanc ; moi, je cherchais...
(La chroniqueuse ramasse le bout de papier plié en quatre, le déplie et le lit ; le peseur d'eau se déplace jusqu'à l'autre bout de la scène, le dos tourné, les bras ballants. Lecture. Silence lourd. On entend en voix off une voix de femme déclamant des...
A la mémoire d'Alain Robbe-Grillet, à ses 85 ans d'observation des tropismes des végétaux et des hommes ; A Catherine et Beverly. L'homme : Pas souvent. Il faut qu'un certain nombre de conditions soient réunies, soient remplies. D'abord, il faut y croire......
Le brûleur de cageots : Ici ? La femme qui fait ça en blanc : Pourquoi pas ? L'endroit est charmant. Et hautement symbolique. C'est une enclave ou un bout de servitude ? Ne me répondez pas. Il faut que ce soit un bout de servitude... Je vois là des traces...
Les blogs, créneaux réservés aux "amateurs" et aux bricoleurs de Mécanno ? La dernière tranche de ma pièce "Notice" a fait les frais de mes "doigts d'auteur" impatients. Voici donc la réplique dans son intégralité : L'inventeur de la machine à peser la...
La femme qui fait ça en blanc : Regardez ! La moissonneuse-dateuse !... Elle hoquette... Elle va s'arrêter... Une soudaine envie de lecture. Le brûleur de cageots : D'habitude, il ne s'y prend pas comme ça. C'est bizarre. La femme qui fait ça en blanc...
La femme qui fait ça en blanc : Consigne : il est en détresse. Ne pas être ni trop goguenard ni trop compassionné. (Elle s'adresse au brûleur de cageots.) Monsieur le brûleur de cageots, une petite précision, tout de même. Vous qui connaissez celui qui...
La femme qui fait ça en blanc : La notice ? Le conducteur de la moissonneuse-dateuse : Oui, la notice d'utilisation de la moissonneuse-dateuse. Le genre de chose qu'on lit dans l'urgence. Un peu comme ces lectures imposées de collège. Ces théories qui...
La femme qui fait ça en blanc : Je ne regrette pas du tout de vous avoir suivie jusqu'ici. Que de situations cocasses ! C'est un nid. C'est vous qui m'avez emmenée sur ce terrain. Le brûleur de cageots : N'est-ce pas ? Ca se passe comme ça un jour sur...
La femme qui fait ça en blanc : Venez vous placer ici. (Elle l'emmène au bord du plateau, côté jardin, le prend en photo et recule de quelques pas derrière lui.) Il est exactement "neuve" heures et nous sommes le 26. La température extérieure doit être...
Le brûleur de cageots : Il m'arrive de faire ce rêve : le crochet se glisse dans l'anneau. Quelqu'un, là-haut, imprime un mauvais mouvement, agite la Terre et celles et ceux qui ne sont pas bien accrochés tombent. Dans le pire des cas, c'est le filin...
La femme qui fait ça en blanc : Arrêt de jeu. Un peu glorieux contretemps : le retour de la pesée fantastique ! Vous n'avez pas lambiné. (Le brûleur de cageots se retourne.) L'inventeur de la machine à peser la souffrance : Vous n'avez pas l'air enchantée...