Didier Carette revient dans la Cerisaie au Sorano TERRE A TERRE "Je m'assois encore une petite minute. C'est comme si je n'avais jamais vu les murs de cette maison, les plafonds, et je les regarde avec avidité, avec un amour si tendre..." Lioubov Andréevna...
Le bleu : Alors voilà... (Il se place bien en face de la caméra.) Du plus loin que me revienne / L'ombre de mes amours anciennes / Du plus loin, du premier rendez-vous / Du temps des premières peines / Lors, j'avais quinze ans à peine / Coeur tout blanc...
Le bleu : Je le suis un peu. Nous commençons à avoir la même couleur de peau. L'infirmière : Votre réflexion relance remarquablement le débat. Vous voyez bien que vous pouvez être comme les autres. Mieux que les autres. Alors pourquoi tout ça ? Le bleu...
L'homme : Bonjour. On m'a indiqué ici, à peine plus loin, un coin de pêche. Je me suis laissé dire que c'était poissonneux. Ca mord ? L'infirmière : Ici, en ce moment, ça pince plutôt. Le bleu : Qui êtes-vous, monsieur ? L'homme : Pêcheur de pilchards,...
L'infirmière : Vous avez pensé au... Le bleu : On y pense... On y pense... L'infirmière : Ils tardent à venir, les autres... Un reportage urgent ailleurs peut-être ? Plus urgent que le vôtre. Plus vendeur. Plus porteur. Vous n'êtes pas complètement foutu....
La femme (L'infirmière) : Vous n'en avez pas assez de l'étiquette que vous vous êtes collée ? C'était pour faire un coup ? L'homme (Le bleu) : Un coup avec un "p" ? L'infirmière : Vous en connaissez beaucoup des mots qui se terminent par un "p" ? Le bleu...
L'homme : Alors, c'est vous ? La femme : C'est moi. L'homme : Chargée de dresser l'état des lieux communs ? La femme : C'est bien ça. L'homme : Je me suis mis ici pour ne pas qu'on me voit. Mais je ne sais pas si c'est la meilleure place... La femme :...
Je dédie cette pièce à Régis H. TOUT BLEU "Au malheureux dont les bras Ne purent s'appuyer Sur une amour humaine." Francis Jammes Personnages : Le Bleu L'infirmière Le pêcheur de pilchards La journaliste Le preneur de son PREMIER ACTE Nous pourrions envisager...
Le brûleur de cageots : J'ai fait le tour de mes démons et je les ai dépassés. Vivre n'est plus qu'un amusant jeu de société. Je suis conscient de vivre un instant-charnière. La femme qui fait ça en blanc : Alors, racontez comment cela s'est-il passé...
(Hurlement d'un chien. La femme qui fait ça en blanc est maintenant effrayée. Pour se rassurer, elle chantonne une chanson d'autrefois. Elle se dirige en coulisses et revient, tenant par la main une fillette qui tient elle-même par la main une poupée...
La femme qui fait ça en blanc (Au public.) : Votre plan d'occupation du temps vous a mené ici. Certains peut-être le regrettent ? (Silence.) Le temps, c'est de l'argent. L'éternité, une fortune. Exonérée d'impôt. (Silence.) Je m'ennuie. (Silence. Elle...
" Je suis incpable de fermer une enveloppe L es compulsions de vérification ont pris une dimension effarante. Elles envahissent l'élémentaire routine tout en l'invalidant : je suis devenu incapable de fermer une enveloppe, cloué par le doute qu'elle contient...
" Toulouse-Lautrec, Schubert et Schumann me tendaient un miroir... L ecture. Similtudes. Nouvelle rafales de tempêtes. Il y eut encore d'autres bourrasques. C'est un peu comme si je me documentais au maximum pour soutenir une thèse sur la folie. Y-a-t-il...
" Je vis tomber en lambeaux des pans entiers de mon passé qui tombaient en pluie acide. V oici détaillée par le menu la génèse de ma nouvelle hantise : la peur de la folie. Une ronde de mots commença à se former dans mon esprit : démence, hystérie, névrose,...
" Mercredi : Althusser. Jeudi : Althusser. Vendredi : Althusser... M ercredi : je "découvre" Althusser à la télévision. Jeudi, je lis le grand papier qui lui est consacré dans "Libération". Vendredi, je pénètre dans une librairie. Rayon nouveautés. J'aborde...
" Près de la tête du journaliste, un visuel qui en dit long... A u journal télévisé du soir, je surveille des sujets de la lettre "S". Les concepteurs ont eu la délicatesse d'incruster, près de la tête du journaliste, un visuel qui en dit long : un gros...
" Tout était signe D es habitudes s'installèrent. Elles n'oublièrent pas les portemanteaux de mes angoisses. Des syndromes avaient suivis, des succédanés de syndromes : la phobie envahissante qui trouvait ça et là, partout, des niches pour ses statuts....
" ... le virus s'est collé là sans aucun doute... P romis. Juré. Craché. Les W.-C. deviennent des lieux à n'utiliser qu'en cas d'absolue nécessité : je recouvre le rabat de papier-toilette avant de m'asseoir dessus. La "commission" terminée, j'utilise...
" Il y a urgence pour aimer, travailler... I l y a urgence pour aimer, travailler, puisque le SIDA n'est pas passé par moi. Il n'y a rien, rien qu'une envahissante détresse. Ma santé joue dans la cour des faibles : l'hypertension affiche des scores étourdissants,...
" Je mets mes bottes, en me cachant M a vie est ratée ? Mes journées sont de longues, vaines attentes. Mes nuits sont insomnies. Je m'endors au petit matin. Les réveils sont rudes : paupières lourdes, bouche pâteuse, membres raides, tête où s'ébattent...
" ... les tarses calés dans des bottes carénées comme des paquebots de croisière... L e cuir, les bottes, les cuissardes... Comme dans mes premiers rêves-pollutions nocturnes où j'enfilais les bottes de sept lieues. Les bottes-cuissardes : D'Artagnan,...
" Il est des miroirs grossissants T errain vague et pépinière à angoisses. Elles s'axaient sur une innocence mal perdue et pivotaient sur un même thème : le sexe et ses non-dits, ayant-faits et mauvais soldes de tout compte. Le SIDA était toujours là,...
" Quand tous les vumètres sont au rouge, lequel est prioritaire ? J e ne sais pas planter un clou. Je ne sais pas nager. Je ne sais pas danser. Je ne connais rien à la mécanique. Je ne sais pas jardiner, "tenir une maison". Je ne sais rien faire de mes...
" SIDA : Il y a deux syllabes de trop dans ce mot D ans un état que l'on peut imaginer sans renfort de littérature superflue, je fus reçu par un médecin aussi chargé de mission que l'ange Gabriel, porteur du message divin à Marie. "Vous n'avez pas le...
" Le SIDA était devenu le logotype de mes pensées Avais-je ou n'avais-je pas attrapé une sale maladie un peu plus tôt, un peu plus insouciant ? Ma langue était bien blanche, mes ganglions fidèles au poste, ma fatigue persistante. Pas un jour sans que...