A nita, Linda, Monica, Sarah Anita Anita Noël, aussi parfaitement lisible dans "Play-boy" (Vous savez, le petit lapin !) que dans "La Vie" a consacré quelques lignes, dans le numéro 47 (Juin 2004, page 86) du premier cité à "A propos de bottes", au temps...
L'illusionniste : La nuit est tombée. Il est "neuve" heure et la nuit est tombée. L'horloger : Comme on tombe en désuétude. L'illusionniste : Comme on tombe amoureux. Mademoiselle : Amoureux ? L'illusionniste : Amoureux. Il est vrai que vous ne connaissez...
L'horloger : On attend toujours trop longtemps, mais il ne sera pas dit que cette arête (Il désigne le mur le l'agence) puisqu'arête il y a, me reste en travers de la gorge. Je suis venu ici dans la ferme intention d'obtenir de l'argent, je ne repartirai...
L'horloger : Il y a de toute évidence maldonne pour deux d'entre nous. Pourquoi cette agence s'entête-t-elle à rester fermée ? Il faudrait bien clore cette polémique... Mademoiselle, à trop vous agiter, vous avez laissé tomber ce petit boîtier. (Il ramasse...
L'horloger : Vous me semblez être de cette trempe de chômeurs qui se complaisent dans leurs états. Car il y en a plusieurs catégories : ceux qu'on voit, conformes, et donc qu'on forme ou qu'on essaie de former ; ceux qu'on voit pas, pas conformes, et...
L'illusionniste : Illusion d'optique. Mirage. Hallucination. L'horloger : Il a raison : c'est vous qui n'arrêtez pas de bouger. Vous ne tenez pas en place. Mademoiselle : Quelle heure est-il ? L'illusionniste : "Neuve" heure. L'horloger : Je disais que...
Mademoiselle : (S'adressant à l'horloger.) Vous le matérialiste ! (S'adressant à l'illusionniste.) Vous, l'artificier ! (S'adressant aux deux.) Ensemble tueurs de rêves, vous voulez me tuer à mon tour ? Je suis venue ici après un long parcours de souffrance....
Le passant (L'horloger) : C'est étrange. J'aurais pourtant juré que vous cheminiez ensemble : vos chaussures sont pareillement usées. Mademoiselle : Usées ? Vous ne pensez pas si bien dire. J'ai à la maison une paire de bottes qui ne marchent plus du...
Mademoiselle : Je voudrais tant qu'il devienne des nôtres. L'illusionniste : Il hésite. Mademoiselle : J'aimerais tant qu'il entre dans notre camp. L'illusionniste : Il nous a vus. Mademoiselle : Il s'arrête. (Le passant s'arrête à la hauteur de Mademoiselle...
Mademoiselle : Monsieur, je comprends votre souffrance. Et je la partage. Je souffre pour vous. Autant que vous. Mais il me semble que vous faites erreur sur la nature de cette agence : on n'y vient pas pointer pour du travail comme vous le sous-entendez....
Personnages : Mademoiselle L'illusionniste L'horloger La passante Des passants... PREMIER ACTE Une rue. Une agence avec une seule enseigne : AGENCE, sans autre indication. Un banc public. Une palissade avec quelques affiches à moitié arrachées. Un homme...
Voix off : Nous avons dansé jusqu'à l'écroulement. Je me suis senti aspiré par le bas. Elle, elle est restée debout. Hiératique. Je me suis enfoncé jusqu'au tronc. Elle m'a enjambé. Je n'étais plus qu'une aspérité du sol. Ses bottes étaient si brillantes...
La botteresse : Je ne la vois pas comme vous, mais un peu presque. Je la trouve esthétique, confortable, fonctionnelle et sensuelle. C'est ce que disent à mots couverts les tabloïds pelliculés. Je ne suis pas bien loin de l'attribut que vous en avez fait....
L'employé aux écritures : Ce jeu est stupide. (Il s'approche de la table, se saisit d'une boîte à chaussures et s'assoit par terre, à même le sol. De sa boîte, il sort des petits soldats de plomb qu'il dispose en rangs d'oignons.) Va combattre, petit...
Le fournisseur de pneus des autocaristes : Ne pas parler au conducteur. Il ne peut pas vous entendre, tout obnubilé qu'il est par le temps nébuleux ou le vrombissement de son moteur. Plein régime. Il négocie la route. Il a chage d'âme. Comme l'ânier a...
L'employé aux écritures : En y mettant un peu de bonne volonté... Ce n'est pas le moment de devenir à votre tour nostalgique d'un parquet de faïence. Voyez un peu la place que ça prend... (Il désigne le texte du nostalgique des années soixante-dix.) Sans...
L'employé aux écritures : Ne me dites rien. J'ai beaucoup de choses à vous dire. Pour les cubes, on peut se passer d'explications. Pour le perroquet, il est parfaitement boulé comme vous pouvez le constater. Pour le fournisseur de pneus des autocaristes,...
DEUXIEME ACTE La même grande pièce qu'au premier acte. Le perroquet, dûment boulé, dénué de tout effet vestimentaire. La cabine téléphonique. La table, encombrée de trois boîtes de chaussures et du jeu de cubes. L'employé aux écritures est attablé et...
L'illusionniste : Voici les premiers clients qui vous attendent pour prendre commande. Les effets ne se font pas attendre : ne les faites pas attendre non plus. Et revenez vite nous dire comment se présentent vos prévisions de vente, très prévisibles...
Le chef du bureau des fêtes terminées : Qu'est-ce qui vous prend ? Vous venez de démonter les rouages de notre métier. Vous croyez qu'il n'est pas assez difficile ? Je réunis mes effets de manche puisqua celle-ci n'est ni perdue ni gagnée et je m'en vais...
" Les TOC annihilent une vie. L es TOC annihilent des vies. J'ai voulu écrire sur eux, contre eux. Ecrire, c'est fixer. Je me suis attelé à affiner la perception que j'avais d'eux. J'ai voulu écrire un texte de synthèse, avec des mots-clefs : peut-être...
" Agence Q uelques collègues du bureau, informés par je ne sais quel vent que je taquinais la muse ont lu ma première création "Agence". Ils veulent la monter, ici-même... "Agence, c'est trois personnages attendant devant une agence fermée que chacun...
" Je fractionne. Je dose. J e fractionne. Je dose. La chanson "Il est libre, Max" est une belle chanson. J'ai la faiblesse de croire que j'ai lu des livres importants. Il suffit d'avoir un peu de mémoire pour remarquer, retenir et replacer quelques combinaisons....
" Des odeurs de cuirs mouillés et de bielles tièdes Q u'il me serait doux de revenir au temps où les autos étaient pour moi de drôles d'oiseaux rares : la Traction avant de mon oncle, qui nous conduisait à Vêpres ou à confesse ; la Deux Chevaux de mes...
" Manger : un plaisir ou une nécessité ? M anger est une nécessité. Mais c'est aussi un plaisir. A 14 ans, le petit garçon de la campagne que j'étais, rustaud et costaud, mangeait-il plus que de raison ? Compensait-il déjà ? Ce que je sais, c'est que...