Bien senti
J'avais lu ce matin, assez distraitement, quelques phrases qui, je le
pensais, allaient rejoindre mon bassin d'informations, dans le cortex. Or, voici que ces deux lectures, l'une dans le "Journal du Dimanche", et l'autre dans "Version
Fémina" -rien ne m'empêchera d'ouvrir les revues que je veux !"- se sont mariées et m'ont poursuivi toute la journée.
Dans "Version Fémina", le chapeau de l'article "Pieds, on en finit avec les odeurs !" dit : Il suffit de se balader une heure au soleil pour évacuer 25 centilitres de sueur
dans ses godillots avec, à la clé, des effluves souvent détestables."
Dans "Le Journal du Dimanche", un papier met en lumière une émission qui sera diffusée mardi sur
France 2, à 20 h 35 "L'odyssée de l'amour". Là, je lis : "On a tout dit, tout écrit, tout filmé sur l'amour, sur cet ouragan irrésistible qui embarque les deux sexes vers
d'autres cieux, sauf comment "ça" marche. Et plus loin : "Une grand part du comportement amoureux échappe (..) à la conscience. Les odeurs révèlent beaucoup de ce que l'on est,
son alimentation, sa santé et définissent les complémentarités." Je crains le pire, d'autant plus que les auteurs de ce docu-fiction convoquent des neurotransmetteurs du
cerveau à qui on serre la main tous les jours : "Quant à l'acte d'amour proprement dit, il fonctionne comme une libération d'hormones, un véritable shoot à la dopamine, aux endorphines,
à l'ocytocine". Bonjour, messieurs dames. L'ocytocine suscitant plus mon intérêt. Je souhaiterais la rencontrer en tête à tête car j'ai deux mots à lui dire : [c'est elle] qui
suscite l'attachement, assimile les amants à de véritables drogués qui vont subir les phénomènes de manque en cas d'absence de l'autre et inciter aux retrouvailles et à renouer avec le
circuit de la récompense." Rien que ça.
Bref, ce programme m'a tout l'air de ressembler à ces manuels d'utilisation de machins, bidules et autres mécanismes qu'on ne lit jamais, et dont on applique les énoncés sans les avoir lus
!
Car, chacun sait bien qu'en été, "on pue facilement des pieds", que "celui qui cultive les oignons n'en sent plus l'odeur", que lorqu'on a mangé des asperges, les
urines sont fétides, qu'au matin l'odeur de tabac froid et l'haleine disent : "attendez encore une petite heure avant de prendre les "patins".
Pour ce qui est de mes pieds, je me les suis lavés ce matin -en insistant compulsivement au séchage entre les
orteils- et je n'ai marché qu'une petite demi-heure ; par contre, je ne sais pas si ce que j'ai mangé ce soir me permettra de me mettre "en complémentarité" avec une jolie fille brune aux longs
cheveux portant des cuissardes.
JF