Les filles me font peur. Il serait vain de le nier. Mais elles ne sont pas les seules. Les
gens me font peur. La vie me fait peur.
Avec les filles, ça ne se passe pas trop mal puisque ça ne se passe pas du tout.
A 17 ans, je ne sais toujours pas si, avec elles, il faut "y aller" par devant, par derrière, ou encore par le milieu. Aucune imagerie, même clandestine, ne me parvient des plans de
situation féminins.
Il faut croire, avec le recul que j'ai vécu sur une île déserte, ou pis encore, en pays de Cythère. Rien ne filtra. Et l'insouciante ignorance provoqua des situations bien cocasses :
au collège, sur la porte de la salle d'études, une main innocente a écrit en lettres assurées : "PD". J'en ignore la signification.
Un copain me raconte une histoire drôle : "Tu sais comment il fait, Lucien Jeunesse pour se masturber ? A "deux mains" si vous le voulez bien". "Masturber" : là encore, j'en ignore la
signification.
De maigres lectures mal digérées en images floues et en explications confuses, je ne sus rien retenir d'autre qu'un spectacle désolé par manque de décors et de personnages, incompréhensible
parce que tronqué, nocif parce qu'erroné. Et de toute façon inaccessible.
En revanche, un mot allait s'imposer, et j'allais apprendre à le connâitre, à l'incarner : puceau. Il allait envahir et polluer mon vocabulaire et me faire gravir le mont Golgotha.
"Un mot allait s'imposer :
puceau."
----- Brèves:
DU SILENCE DE MARCEAU RENAIT LA VOIX DE LAETITIA
Le 25 septembre courant, ici même,
dans ces "brèves", j'ai, tout en rendant hommage au mime Marceau, évoqué le souvenir de Laetitia Bégou, jeune et jolie et intelligente comédienne qui avait approché l'artiste. "Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Elle peut me joindre si elle le souhaite." avais-je écrit, sans trop y croire.
Or, voici qu'hier l'outil internet m'a paru plus que jamais magiquement utile puisque Laetitia m'a adressé un inattendu courriel qui m'a empli de joie.
Laetitia vit en Europe, se partage entre trois passions, dont l'une que je connaissais, le théâtre (elle a joué dans deux pièces au dernier festival d'Avignon.)
La deuxième est la musique, qui a pris une place prépondérante dans sa vie.
La troisième reste belle mais secrète, et je lui ai promis de ne pas l'ébruiter.
Ce soir, le sésame se révèle être mon jour et mois d'anniversaire...<br />
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Puceau, pucelle, rosière pourquoi pas?<br />
Je sais combien ces mots peuvent faire souffrir à un certain âge mais tout compte fait, la nostalgie aidant, ils me semblent aujourd'hui "sonner" bien doucement, bien tendrement à mes oreilles...